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Quel service public de l’électricité ? #PCF

Publié le 17/2/2021 par PCF

Le samedi 13 février, le Parti Communiste a lancé, par une première journée nationale de travail et d’échanges sur le thème « Quelle industrie pour quel service public de l’électricité ? », un processus d’états généraux de l’énergie sous l’impulsion de diverses commissions et des revues Progressistes et Économie et politique.

Entre la participation à la plateforme zoom, et les diffusions en direct sur différents supports, ce sont près de 200 personnes qui ont suivi les échanges, témoignant de l’importance et de l’actualité d’un sujet qui appelle des suites, tant l’appréciation positive de l’événement a été largement partagée. Des documents seront bientôt mis à la disposition de toutes et tous : résumé, interventions, contributions.

Si la production d’électricité a été abordée dans toutes ses dimensions, scientifiques, technologiques, industrielles, environnementales, économiques, géopolitique, structurelles, c’est sans aucun doute l’urgence de l’enjeu politique et de société qui a émergé le plus fortement.

Car l’idéologie de la sobriété énergétique qui se développe actuellement ne recouvre pas la seule préoccupation nécessaire d’améliorer l’efficacité énergétique ou de lutter contre les gaspillages, mais prépare le terrain à un changement complet de paradigme pour l’organisation du système électrique, où ce ne seraient plus les besoins qui piloteraient la production mais la consommation qui devrait dorénavant s’adapter à une production de plus en plus fluctuante. Les coupures ponctuelles de courant, la diminution du confort de vie dans une situation où pourtant 5 millions de foyers français sont déjà en situation de précarité énergétique, font partie de tous les scénarios envisagés par RTE, dans le moment précis où le capital financier entend s’emparer des derniers pans de service public de l’électricité avec le projet Hercule, et finir de se désengager du secteur stratégique de la filière industrielle française que représente General Electric.

Les prédations capitalistes déjà en cours dans la filière de l’électricité nous appellent à des réponses nouvelles de nature à recréer le lien de confiance entre la population et son service public de l’électricité.

Ainsi le soutien à la mobilisation très forte des salariés d’EDF pour obtenir le retrait du projet Hercule comme à celle des salariés de la filière industrielle contre les PSE doit s’accompagner d’une offensive politique très forte, réaffirmant :

  • La nécessité d’une part de nucléaire dans le mix électrique pour répondre au besoin croissant d’électricité, impliquant de nouvelles recherches pour un nucléaire plus sûr, plus efficace, capable de fermer le cycle des déchets, en parallèle de la poursuite des recherches sur l’hydrogène notamment.
  • Le caractère indispensable de l’outil de service public intégré et démocratisé pour répondre aux défis sociaux, écologiques, économiques, l’arrêt du projet Hercule, la fin de l’ARENH et de la CSPE, la réintégration d’EDF.
  • Le besoin de maîtrise publique et sociale d’acteurs industriels renforcés coopérant de manière étroite entre eux et avec le service public, reposant sur des pouvoirs nouveaux des salariés et des élus ; une réintégration de la filière pourrait commencer par prendre la forme de nouvelles nationalisations et d’un GIE (Groupement d’intérêt économique).
  • Le besoin de nouveaux financements échappant au critère de rentabilité immédiate.
  • Le besoin d’une nouvelle planification démocratique articulant cohérence nationale et définition des besoins à partir des territoires, dans le refus de toute régionalisation de la distribution et de la production d’électricité qui serait une atteinte grave à l’unité du pays.

La discussion a permis de donner un contenu à ce qui pourrait être un pôle public de l’énergie répondant à tous ces objectifs, à mettre au cœur du projet communiste.

La journée s’est conclue par un appel à la mise en mouvement de tous les communistes pour participer à la construction d’un grand mouvement populaire en faveur d’un service public et d’une filière industrielle de l’électricité aptes à répondre aux besoins. Construisons des actions partout sur le territoire : motions, interpellations d’élus, débats, rencontres avec la population, avec les salariés, convergences avec tous les secteurs industriels car l’industrie est couplée à l’énergie. La puissante mobilisation contre Hercule peut gagner et entraîner avec elle des exigences nouvelles de transformation progressiste.

Cette première journée nationale d’états généraux en appelle d’autres, sur les enjeux liés au gaz notamment, ainsi que sur les enjeux internationaux, dans le cadre d’un processus largement ouvert.

Muriel Ternant, secrétaire départementale, Territoire de Belfort

Ce que nous dit le Covid-19 sur la défense nationale #PCF

L’engagement des personnels des armées dans la lutte contre le Covid-19 a été réel. Un quart des transferts de patients en réanimation ont été réalisés par l’Armée de l’air. Le Service de santé des armées (SSA) s’est investi à fond.

Mais cet engagement ne peut cacher la misère en ressources matérielles et humaines de nos armées.

L’Airbus A330-Morphée, de transport de patients en réanimation, n’existe qu’à 2 exemplaires. 50 % des hélicoptères ne sont pas en état de voler faute de moyens. Un seul régiment possède des capacités de nettoyage NRBC (1) et en 5 ans le SSA a été amputé de 10 % de ses effectifs. Les faibles capacités du transport aérien militaire ont fait que le rapatriement de nos concitoyens bloqués à l’étranger et le pont aérien d’importation des masques ont été confiés à des compagnies privées. Les hôpitaux militaires du Val-de-Grâce et de Bordeaux sont restés fermés faute de moyens et de volonté politique.

L’hyper communication gouvernementale, notamment autour de l’hôpital de campagne de Mulhouse, ne fait que masquer que la conception et le format actuel de l’armée française la met dans l’incapacité d’affronter une catastrophe ou un conflit majeur (2).

Le rôle que DGA (3) a joué pour l’homologation de masques, la conception de respirateurs et d’autres équipements, montre la nécessité qu’elle reste publique et ne devienne pas un bureau d’études privé d’ingénierie.

La crise du Covid-19 a montré les limites d’une armée exclusivement professionnelle, formatée pour la projection sur des théâtres extérieurs et dont la logistique est dépendante d’entreprises privées étrangères (4). Cette armée est étouffée budgétairement par l’acquisition de matériels de haute technologie aux coûts prohibitifs et à la maintenance complexe (5).

D’où le besoin d’un autre modèle militaire, libéré de l’OTAN et s’appuyant sur de nouvelles formes de participation de tou·te·s les citoyen·ne·s à l’effort de défense.

Avec plus de 3 800 cas probables (6), l’armée a été fortement touchée par le virus, y compris au Sahel. Si peu de décès sont à redouter, les militaires infectés restent exposés à de possibles lésions pulmonaires. La mise en quarantaine des militaires revenant d’opérations extérieures se déroule dans des conditions scandaleuses. Toute la transparence sur la situation sanitaire des armées, y compris concernant le Charles-de-Gaulle, doit être faite, et chaque soldat doit bénéficier du suivi sanitaire de qualité qui devrait lui être dû.

La ministre des Armées entend utiliser son budget comme « un outil de relance de l’économie française par la commande publique » (7), au profit des industriels de l’armement et au détriment des moyens humains des armées.

La préservation des outils industriels nationaux de notre indépendance est nécessaire, en particulier vis-à-vis des États-Unis, mais elle ne peut se faire en subventionnant des entreprises privées par la commande publique. Il faut un pôle public des industries de défense avec des nationalisations et des remontées de la part de l’État au capital d’entreprises multinationales comme Airbus.

La sortie de l’OTAN, le désengagement d’interventions extérieures, la fermeture de bases à l’étranger, l’arrêt de la privatisation de fonctions de maintenance, de logistique et de formation, permettraient de redéployer des moyens vers les ressources humaines, l’amélioration de la condition militaire. Le choix et la conception de programmes d’armement répondant aux besoins spécifiques de la défense du pays plutôt qu’à l’exportation seraient aussi source d’économie ainsi que l’action pour le désarment nucléaire multilatéral.

Si la crise du Covid-19 n’est pas créatrice d’une nouvelle situation stratégique, elle est un accélérateur de tensions déjà sous-jacentes aux rapports de force mondiaux. La crise de l’OTAN s’approfondit. L’effondrement des prix du pétrole a multiplié les risques de conflits inter étatiques et de guerres civiles. Les velléités annoncées de « démondialisation », de fin du multilatéralisme, de relocalisation sauvage, de protectionnisme sont autant de casus belli en puissance. L’attitude agressive et belliciste des États-Unis, de l’OTAN et suivie par la France vis-à-vis de la Chine, crée une situation très dangereuse pour la paix mondiale. L’énorme dépendance de l’Europe sur le secteur stratégique du numérique vis-à-vis des États-Unis relègue encore plus le vieux continent au rang de colonie numérique des GAFAM.

En 2003, 2 stratégistes chinois diagnostiquaient qu’avec l’exacerbation du capitalisme globalisé, financiarisé et numérisé, nous étions entrés dans l’ère d’une « guerre hors limite, où la distinction entre le champ de bataille et hors de lui n’existe plus. (…) Les espaces sociaux que sont les domaines militaire, politique, économique, culturel et psychologique sont des champs de bataille où l’affrontement entre les forces antagoniques est le plus acharné. La guerre peut être militaire, paramilitaire ou non militaire. Elle peut recourir à la violence ou peut être aussi non violente. Elle peut être un affrontement entre militaires professionnels ainsi qu’un affrontement entre des forces émergentes principalement constituées de civils ou de spécialistes. » (8)

Si cette analyse est exacte, alors la lutte pour la paix ne peut se réduire au seul combat pour le désarmement multilatéral, sauf à être dans la même impuissance que la bulle papale interdisant l’arbalète en 1 139. La lutte pour la paix ne peut être que celle du dépassement radical des rapports sociaux et des modes de production actuels.

En ces temps de la globalisation de la production et des échanges, de la révolution du mariage des bits et des atomes, de la crise des matières premières, des crises climatiques et sanitaires, de la transition énergétique et écologique, une politique de défense assurant la paix et la souveraineté populaire ne se réduit pas à une question militaire. Elle est une affaire de stratégie géopolitique globale. Elle implique de penser éducation, R & D, industrie et technologie, santé, démographie, agriculture, maîtrise et protection des ressources naturelles…

Dans un monde devenu plus ouvert, plus complexe, mais où de nouveaux dangers se conjuguent à de nouvelles solidarités, de nouveaux possibles, les questions de défense, de paix et de guerre, les choix politiques qu’elles impliquent ne peuvent être l’apanage d’une petite « élite » liée au capital, mais doit être l’affaire du plus grand nombre dans le cadre d’un débat démocratique instruit. Pour sa part, le PCF a des propositions à mettre en débat, sur une politique de défense et de protection libérée de l’OTAN, qui assurerait la liberté, l’indépendance des peuples dans un monde de paix et de sécurité collective.

Yann Le Pollotec, pour la commission Défense nationale-Paix du PCF

 

1. Nucléaire Radiologique Biologique et Chimique.

2. La catastrophe de l’ouragan Irma à St-Barthélémy l’avait déjà montré.

3. Délégation générale de l’armement.

4. Citons notamment la firme ukrainienne exploitant les gros porteurs Antonov.

5. Le fantassin professionnel français lesté de ses 40 kg du système d’arme individuel « félin » au coût de 42 000 € affronte des combattants non professionnels armés de simple AK 47 Kalachnikov à 500 € pièce et équipés de smartphones du commerce.

6. 1 500 confirmés.

7. Déclaration devant l’Assemblée nationale le 12 mai.

8. Qiao Liang, Wang Xiangsui, La Guerre hors limites, Payot et Rivages, 2003.

Salaires et pouvoir d’achat : un enjeu de classe ! #PCF

Jean-Marc Durand

Salaires et pouvoir d’achat sont un des sujets d’inquiétude prioritaires des français. Il faut garder en tête que l’une des raisons principales, sinon la cause principale du déclenchement du mouvement des gilets jaunes, et cela quelles qu’en aient été les formes d’expressions, était le pouvoir d’achat. Finalement quoi de plus logique alors que depuis les années quatre-vingt, la part des salaires dans la valeur ajoutée a chuté de dix points. Et en 2013 il aura dû s’écouler 15 ans, donc y compris l’épisode de crise 2008-2009 auquel d’ailleurs la baisse de la masse salariale n’aura pas été étrangère, pour que la part de la rémunération des salariés dans le revenu des entreprises retrouve son niveau de 1998 (59,3 %). Par contre sur la même période,la part des dividendes dans le revenu des entreprises a doublé, passant respectivement de 4,6 % à 9,5 %, une tendance qui s’est poursuivie les années suivantes.

Une autre donnée vient confirmer l’évolution globale de la politique salariale dans notre pays au cours de ces dernières années, c’est l’évolution de l’indice fonction publique. Celui-ci n’a quasiment pas évolué depuis 10 ans. Bloqué depuis le 1er juillet 2010, le point d’indice fonction publique a connu un bref déblocage en 2016 et 2017 (+0,6% au titre de chacune de ces années). Mais depuis le gel est à nouveau de mise. Cette politique des salaires dans la fonction publique a engendré un décrochage de plus en plus grand entre les niveaux de qualification initiale et acquises en cours de carrière et le montant des rémunérations servies. Les nouvelles technologies, particulièrement les technologies informationnelles, utilisées pour mettre en œuvre une sorte de nouvelle taylorisation du travail tendant en apparence à gommer les niveaux de qualification nécessaires pour accomplir les missions de service public, ont participé à endiguer les revendications salariales parmi les agents publics alors que le niveau du salaire d’entrée en catégorie C dans la fonction publique se situe en-dessous du SMIC. Ainsi, après l’augmentation de 2,1% du SMIC en décembre 2017, le gouvernement s’est vu contraint d’accorder une indemnité différentielle à près de 900 000 agents du public dont les revenus se situaient en-dessous du salaire minimum. Il faut en outre savoir que la rémunération de fin de carrière de la catégorie C, ne représente que 1,38 SMIC. Mais cette situation n’est pas propre au secteur public. Dans le privé, le nombre de travailleurs pauvres a explosé notamment avec la mise en place dans certaines branches professionnelles de grilles de minima de salaires démarrant en-dessous du SMIC. C’est par exemple la cas dans la métallurgie qui participe ainsi à une « smicardisation » des revenus par ailleurs largement encouragée par les exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires.

Le troisième élément ayant concouru à la dégradation du pouvoir d’achat des salariés et retraités est l’augmentation des prélèvements mis à leur charge. On peut tout d’abord parler de la pression fiscale avec notamment une montée en puissance considérable des prélèvements indirects, c’est-à-dire essentiellement de taxes sur la consommation et le plus souvent au nom de la préservation de la planète. Ainsi le taux normal de TVA est passé à 20%, cette taxe rapportant au total 164 Mds € -Etat et régions-. Fin 2018 quelques 64,5 Mds € étaient prélevés sur les ménages au titre de diverses taxes dont la taxe intérieure sur les produits énergétiques (TICPE), soit quelques 35 Mds €, mais aussi comme la contribution au service public d’électricité (CSPE) 7,7 Mds € qui permet de financer au détriment d’EDF les installations privées d’éolien et de photovoltaïque ainsi que la taxe sur la consommation finale d’électricité (TICFE) 7,8 Mds €, taxes que tout le monde supporte sans s’en apercevoir ! A cette hausse de la pression fiscale sur les ménages notamment de niveau modeste et moyen, s’est ajoutée une augmentation des cotisations sociales ou dites de solidarité comme la CSG mais aussi des cotisations mutualistes ainsi que le déremboursement de certains médicaments…

Voilà globalement les rasions de la colère. Une colère justifiée comme les revendications qui s’expriment en matière de rémunérations et qui portent l’exigence d’une révision profonde des politiques salariales particulièrement distordues par les pratiques du salaire au mérite, la non-reconnaissance des qualifications ainsi que par la pression que permet d’exercer sur la masse salariale l’utilisation massive des nouvelles technologies pour supprimer et précariser les emplois. Une autre réponse devient urgente. Elle passe par l’activation de deux paramètres. Tout d’abord il s’agit d’engager un rattrapage des pertes de pouvoir d’achat supportées depuis plusieurs dizaines d’années. On peut estimer que cette revalorisation se situe dans une fourchette basse entre 250 € et 350 € mensuel. On pourra utilement rappeler que l’extraordinaire lutte des agents du Ministère des finances en 1989, portait la revendication d’une remise à niveau salariale entre 1500 Francs et 2000 Francs. Toute chose égale par ailleurs, c’est sensiblement le même delta que l’on retrouve aujourd’hui. Mais là ne s’arrête pas le processus de mise à niveau salariale. Ce rattrapage est à concevoir comme un acompte à valoir dans une refondation à la fois beaucoup plus vaste et plus précise qu’est, à partir de la prise en compte des niveaux de formation initiale et de l’évaluation des acquis professionnels dont fait intégralement partie la formation professionnelle de cours de carrière, la reconstruction de grilles de rémunérations indiciaires et/ou hiérarchiques assurant une véritable égalité salariale entre les femmes et les hommes. Une échelle rénovée des salaires pourrait s’établir à partir du minima de 1800 euros bruts mensuel, niveau du SMIC revendiqué par la CGT et être ainsi graduée de 1 à 12, niveau maximal de rémunération. Il s’agirait ensuite de définir sur cette échelle les seuils où situer les différents niveaux d’entrée en fonction de la formation initiale et des fonctions correspondantes.

C’est ainsi que devrait se travailler une véritable reconquête salariale, véritablement inséparable d’une reconnaissance des qualifications mise en œuvre par chaque salarié.e. On ne peut augmenter les salaires de base sans toucher à l’ensemble des autres rémunérations. D’une part parce que tout le monde a perdu du pouvoir d’achat, de l’autre parce qu’il existe une vraie différence de qualifications requises et exercées selon les activités de chaque travailleur et cela doit être reconnu dans les grilles de rémunérations. Enfin n’augmenter que les bas salaires dans le contexte d’écrasement actuel des grilles de salaires, signifie ramener quasiment à la même rémunération un agent de catégorie C et un autre de catégorie B dans la fonction publique ou entre un employé et un technicien dans le privé. Travailler une véritable reconquête salariale et du pouvoir d’achat est une question politique majeure qui ne peut se mener sans une réflexion et des propositions pour l’ensemble des catégories professionnelles et donc se concevoir en dehors de la construction d’une lutte contre la domination du capital et ses prélèvements. Dans le même ordre d’idée toute revalorisation salariale satisfaisante et pérenne doit s’accompagner d’un processus de sécurité d’emploi et de formation, visant une éradication du chômage. Un des plus sûrs moyens pour garantir les rémunérations est, en même temps que la proposition de nouvelles grilles de salaires, de s’attaquer au chômage.  Les sans-emplois constituent une masse que manœuvre et utilise le patronat pour faire pression à la baisse sur les salaires, l’armée de réserve comme le disait Marx. Aujourd’hui le patronat dispose avec l’utilisation qu’il fait des potentiels de productivité nouvelle de la révolution informationnelle pour accroître la rentabilité financière des capitaux, d’un moyen de pression énorme sur l’évolution des salaires qui rend de plus en plus indissociable la lutte pour l’augmentation des salaires et des revenus du travail et celle pour le sécurisation et la promotion de l’emploi et de la formation pour chacune et chacun. Pierre angulaire du développement de l’activité économique, l’emploi est le   vecteur central de la création de la richesse sur laquelle sont prélevés les salaires et les pensions. L’emploi est la meilleure sécurité pour de bons salaires, une bonne protection sociale, de bons services publics. On s’en rend compte en cette période de confinement de nombreux salariés pour cause d’épidémie de coronavirus où les budgets publics et sociaux sont exsangues ainsi que les trésoreries de nombreuses entreprises. Salaires et pouvoir d’achat sont un enjeu de l’affrontement de classe entre capital et travail. Raison de plus pour qu’il mobilise toute notre capacité créatrice pour un nouveau système d’émancipation humaine.