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Mardi 5 octobre 2021 : Grèves et manifestations #Annecy #Chambery #CGT

« Notre pari à nous est celui des jours heureux ». Fabien Roussel, conférence nationale #PCF, 11/4/2021

Allocution du secrétaire national du PCF

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Discours de clôture

Fabien Roussel, Secrétaire national du PCF

Dimanche 11 avril 2021

*seul le prononcé fait foi

« Cher.e.s camarades,

Merci Enrique pour ton message de fraternité et d’espoir ! Oui, tu peux compter sur les communistes de France pour travailler à la construction d’une majorité de gauche et écologiste, qui se mobilise avec la plus grande détermination pour prendre le pouvoir à la finance, et enfin répondre aux besoins populaires !

Je veux tout de suite vous dire ma fierté de voir notre parti relever ce formidable défi démocratique, en menant à son terme cette conférence nationale dans des conditions évidemment très particulières, difficiles.

1000 délégués, 150 interventions, de toute la France, des amendements, des votes. Tout cela en distanciel ET en présentiel, dans vos fédés, dans la fraternité.

Merci aux entreprises qui ont réalisé cet exploit, unique, aux vingtaines de techniciens, salariés, aux militants mobilisés ici qui nous ont permis cet exercice démocratique si important pour résister à la politique gouvernementale.

Oui c’est possible d’organiser cette riposte, et de débattre. C’est possible et c’est nécessaire, car on a besoin d’air dans ce pays ! On étouffe, on est asphyxié par le virus de la pandémie autant que par le virus libéral !

C’était important de nous poser pendant une journée et demie, réfléchir ensemble à l’avenir de notre pays, de notre jeunesse, du monde dans lequel nous voulons vivre.

Vivre et lutter ensemble pour éclaircir notre horizon, pour ouvrir des chemins d’espoir au monde du travail, aux ouvrier.e.s, aux enseignant.e.s, aux soignant.e.s, aux agricult.rice.eur.s, aux étudiant.e.s, aux ingénieurs, aux artisans, commerçant.e.s, chefs d’entreprises, aux mondes des arts et de la culture.

Le destin de la France va se jouer dans les mois qui viennent. C’est avec eux que nous voulons le construire. Notre pari à nous, c’est celui des jours heureux et il ne peut pas être le résultat du hasard. Nous voulons le gagner et mettre tous les atouts de notre coté !

C’est cette crise économique, sociale, sanitaire, écologique qui l’exige. Elle nous oblige, elle oblige le Parti Communiste Français à être présent, au rendez-vous de cette histoire. 

Nous tenons cette conférence en plein pic épidémique. C’est aussi ça, le choix ambitieux, révolutionnaire que nous avons voulu faire, ensemble, pendant deux jours.

Bravo mes camarades- que c’est ce joli ce nom camarade-, secrétaires de fédé, de sections, bravo les militantes et les militants, pour vos interventions.

Vous avez bravé le confinement pour tenir cette conférence.

Mais je sais que vous le faites continuellement pour être présents dans les luttes, pour nos hôpitaux publics, pour un vaccin qui soit enfin un bien commun, pour défendre notre industrie et nos services publics, nos usines, pour organiser les distributions d’aide alimentaires, pour combattre les discriminations.

Oui, c’est dur, car on craint pour nos vies, on a peur d’attraper le virus, de le ramener à la maison, de contaminer notre famille.

Oui, ce climat de peur nous rend la vie plus dure.

300 à 400 morts par jour. 100 000 morts dans notre pays ! Des proches, des ami.e.s, des camarades nous ont quittés. Je pense parmi d’autres à Yann Le Pollotec à qui nous avons rendu hommage la semaine dernière.

J’en veux, j’en veux beaucoup au Président de la République d’avoir fait le choix de ne pas suivre les recommandations du conseil scientifique, qui réclamait, dès le mois de janvier, des mesures de confinement pour empêcher le virus de faire autant de dégâts par la suite.

Mais ce Président a fait le choix inverse. Celui de « vivre avec le virus ».

Résultats : Nos hôpitaux sont saturés, comme il y a un an. Les médecins font le tri parmi les malades. Des soins sont déprogrammés. Faute de préparation, d’anticipation, la campagne de vaccination a pris un retard considérable. Un échec aux lourdes conséquences, qui s’ajoute à celui sur les masques, les tests, sur l’absence de mesures d’accompagnement des malades.

Rien n’a été fait pour embaucher dans nos hôpitaux, dans nos écoles, pour former des soignant.e.s. Où sont les lits de réanimation promis ?

Cela fait plus de quatre mois que notre pays fait du sur-place, quand d’autres ont avancé en ordre de bataille et commencent à sortir du tunnel.

Ce climat d’angoisse et d’incertitude pèse sur nos concitoyens, à commencer par notre jeunesse, littéralement étouffée depuis un an.

Il pèse aussi sur les luttes, sur les capacités des communistes comme du mouvement social à se mobiliser. Or, le gouvernement n’a pas mis de freins à ses réformes. Hormis celle des retraites, qu’il a été obligé de remiser provisoirement au placard, il poursuit la réforme de l’assurance chômage, la privatisation de la production d’énergie en France avec le projet Hercule. Il laisse les grandes multinationales poursuivre la délocalisation en masse de nos usines, de notre industrie. Il est complice des plans de licenciements qui se succèdent. Il prépare déjà de nouveaux sacrifices, au nom de la dette qu’il faudra rembourser « à tout prix ». Et tout cela au mépris des circonstances nées de la crise sanitaire et qui limitent la contestation sociale.

Alors oui, nous nous organisons.

C’est tout le sens de nos travaux, de nos débats, et des initiatives que nous prendrons dans les prochaines semaines.

Oui, nous voulons permettre au Parti Communiste Français, à ses militant.es, ses élu.es, de jouer pleinement leur rôle dans notre pays.

C’est le choix que vous avez exprimé majoritairement lors de cette conférence.

Je veux vous remercier pour la confiance que vous m’exprimez.

Le débat va se poursuivre maintenant jusqu’au vote des adhérent.es et je continuerai de m’y engager pleinement.

Je sais, je mesure pleinement, combien cette confiance est porteuse d’exigences, y compris me concernant.

Nous en avons discuté tout au long de ces deux jours : la situation est grave et elle nécessite surtout d’ouvrir un espoir. L’espoir de sortir notre pays de cette crise, l’espoir de changer de politique, l’espoir pour les Français d’être enfin protégés contre cette pandémie mais aussi contre le chômage, contre la précarité et la pauvreté;

Et nous avons l’ambition de faire vivre ces idées, de les mettre en œuvre dans les départements, dans les régions. 

Oui, nous voulons pour cela le plus d’élu.es communistes possibles au sein de majorités de gauche dans le plus de régions et de départements. Et c’est possible de faire gagner la gauche lors de ces échéances. Nous y mettons tout notre poids, toute notre énergie.

Je suis très attentif notamment à ce qui se passe, dans nos cantons, dans nos régions, dans le Val-de-Marne, en Seine St Denis ou en Normandie.

Et je trouve tout à fait inacceptable que les mêmes forces qui nous appellent au rassemblement pour 2022, disent nous tendre la main, cherchent en même temps à nous faire perdre ou créent les conditions de la désunion, en juin 2021 !

Le rassemblement, ça se construit aussi en actes et sur des choix politiques clairs.

J’y ai travaillé dans les Hauts de France et beaucoup de camarades l’ont fait dans de nombreuses autres régions et départements.

En Normandie, Sebastien Jumel et les camarades travaillent d’arrache-pied à créer les conditions de ce rassemblement. J’appelle encore une fois les Verts et les socialistes à s’unir avec les communistes et les insoumis.

Nous sommes tous mobilisés, jusqu’au bout, pour faire gagner nos camarades Cécile Cukierman en Auvergne-Rhône Alpes, Sébastien Jumel en Normandie et je le souhaite en Corse avec Michel Stéfani, et dans toutes les régions et départements où les communistes sont dans des listes d’union.

Ouvrir cette perspective, cet espoir en 2022, c’est ce qu’attendent des millions de femmes et d’hommes qui ne se résignent pas au duel Macron/Le Pen qu’on veut leur imposer à toute force pour que rien ne change dans le pays.

Ce duel, ils l’ont déjà connu en 2002, après cinq années d’un gouvernement de la gauche plurielle qui avait renoncé à affronter les dogmes des traités européens.

Ils l’ont également connu en 2017, au terme du mandat de François Hollande, qui avait identifié un ennemi, la finance, mais qui a finalement mis toute sa politique au service de sa mainmise sur notre économie.

Notre vocation, celle du Parti Communiste, ne peut se résumer à commenter les dangers d’un scénario écrit à l’avance ! Elle est de contribuer à le déjouer et nous y mettrons toutes nos forces, toute notre énergie.

Les deux tiers des électeurs ne veulent pas du duel Macron-Le Pen ! 66%, c’est cette majorité que nous devons nous adresser.

Nous décidons pour cela de proposer à notre peuple, au monde du travail, à la jeunesse, aux électeurs de gauche mais pas seulement eux, à tous les Françaises et les Français, d’écrire ensemble un contrat, de conclure un pacte pour la France :

  • un pacte qui permette enfin de sortir la santé des mains des logiques marchandes et des laboratoires pharmaceutiques,
  • un pacte qui nous libère du poids de la finance et fasse jouer un autre rôle aux banques et aux assurances, pour créer des emplois,
  • un pacte qui ouvre enfin l’espoir pour chacun d’avoir un emploi stable, correctement rémunéré. Nous voulons porter le SMIC à 1500 nets tout de suite, pour toutes et tous ! Et une hausse générale des salaires.

Nous voulons donner les moyens à notre pays, à notre jeunesse de reprendre la main sur nos moyens de production, sur notre outil de travail, pour nous engager pleinement dans une véritable transition écologique.

Notre programme, notre ambition pour le pays, c’est de bâtir avec le peuple, avec la jeunesse, une république sociale, laïque, écologiste, féministe, démocratique.

Ce pacte, nous voulons le construire à l’occasion des élections présidentielle et législatives à venir.

Ecoutez cette jeunesse qui manifeste pour le climat, remet en cause les logiques de domination, qu’elles soient patriarcales ou capitalistes. Elle souffre tellement du système capitaliste, ce vieux modèle économique, à bout de souffle. La jeunesse est exigeante vis à vis des partis de gauche, comme le soulignait Léon (Deffontaines), hier dans sa très belle intervention.

Quand je vais à leur rencontre, dans les manifestations en faveur d’un revenu étudiant ou dans les manifs pour le climat, j’entends leurs exigences. Ils ne quémandent pas ! Ils veulent vivre, se former, travailler, libres, heureux et épanouis !

Quand je rencontre également de jeunes travailleur.se.s, ces ouvrier.e.s dans les usines, dans la fonction publique ces infirmières dans les hôpitaux, ces enseignants dans nos écoles, tout juste formés, entrant dans la vie active, et souffrant déjà d’un manque de reconnaissance, de conditions de travail pénibles, je me dis : Quelle honte pour notre pays de la mépriser ainsi alors qu’ils ont tant à offrir au pays. c’est avec eux que nous redresserons le pays, que nous construirons un nouveau modèle économique qui redonne du sens et du contenu au travail, aux emplois, et qui place le bonheur de chaque être humain, son émancipation, au cœur de tous ses choix.

C’est avec tous ces responsables syndicaux, ces énergéticiens, ces cheminots, tous ces salarié.e.s que je rencontre comme ceux de Renault, avec les fonderies de Bretagne à Caudan, qui dénoncent les logiques de concurrence, de compétitivité qui conduisent à délocaliser leur travail en République Tchèque et en Pologne. Je les ai écouté ceux qui sont postés, qui travaillent de 22h à 6h, à qui on a supprimé les pauses au nom de la compétitivité et qui n’ont plus que 2 pauses de 10 minutes. On en a fait des robots, on leur a demandé ces sacrifices en leur disant qu’ils garderaient leurs emplois. Et aujourd’hui, Renaut, l’Etat, les actionnaires leurs dit « on vous vend! On délocalise l’activité ». Mais quelle honte, quel mépris.

C’est avec ces artistes, ces créateurs mais aussi tous les intermittent.e.s du spectacle qui occupent les théâtres que nous imaginons tout le rôle et la place que la culture doit prendre dans la société, y compris en période de pandémie.

C’est avec toutes ces femmes et ces hommes, d’horizons tellement divers, de gauche et de droite que nous gagnerons le combat pour faire du vaccin contre le Covid un bien commun. Pour que nous puissions le fabriquer, une fois acquise la levée des brevets, sur toutes les chaînes de production de France, d’Europe et du monde !

Toutes ces voix, dans leur diversité, à leur manière, mettent en cause le capitalisme, la concurrence entre les salariés et les logiques de profit à tout prix. Ils exigent que les richesses produites servent à répondre à nos besoins plutôt qu’aux appétits de la finance.

Ils veulent que les 140 milliards d’euros d’argent public que l’Etat et les collectivités versent tous les ans aux entreprises – et surtout aux plus grosses – servent enfin à créer des emplois, à mettre en place vraiment et rapidement l’égalité salariale et l’égalité professionnelle femmes-hommes, à relocaliser le travail, la production en France, à respecter la planète et à tenir nos objectifs pour le climat.

Ils demandent de mettre fin au scandale de l’évasion et de la fraude fiscale, annoncé par chaque président de la République, mais toujours en vogue, faute de décisions politiques. Je peux vous dire qu’avec moi à l’Élysée, et Éric Bocquet à la tête d’un ministère dédié à ce fléau, ces délinquants en col blanc, ces bandits de grands chemins iront directement en prison. Cette évasion fiscale coûte 100 milliards d’euros à l’Etat, ce n’est plus possible! Nous remettrons la main sur l’argent qu’ils ont détourné ! Nous y mettrons un point final.

Ces hommes et ces femmes, ces familles qui ont bien du mal à boucler leur fin de mois, demandent de mettre fin aux inégalités qui se creusent de plus en plus, entre des riches qui n’ont jamais gagné autant d’argent et des retraité.e.s ou des salarié.e.s, du public comme du privé, qui malgré leur salaire, tombent dans la pauvreté.

Oui, nous voulons une France et une Europe libérées des dominations et des exigences d’une classe minoritaire, nous voulons une France solidaire, faite d’égalité réelle entre toutes et tous, de libertés reconquises, de fraternité humaine.

Une France où les services publics, les entreprises publiques, ne sont pas un problème, un coût, mais au contraire un puissant levier pour répondre aux besoins populaires et relever les défis du progrès social et de la transition écologique. Une France qui a enfin le courage de s’attaquer à la domination du capital, de construire de nouveaux droits pour les citoyen.ne.s et les salarié.e.s, dans la cité comme dans l’entreprise.

Oui, nous voulons une France de la fraternité, de la sororité.

Car nous sommes tous frères et sœurs d’humanité, tous égaux, quelle que soit notre couleur de peau, notre religion, notre origine. Nos différences sont une force, une richesse. En aucun cas un problème.

Ce peuple de France a su vaincre la monarchie et bâtir la République.

Il a su par la suite vaincre le nazisme et mettre en œuvre le programme des jours heureux, construire des avancées sociales sans précédents, à l’image de la Sécu ou de la création d’EDF dont nous venons de fêter l’anniversaire.

Il a su s’unir à chaque fois en portant des idéaux généreux, autour d’un projet collectif dans lequel chaque homme et chaque femme trouvait sa place, sans distinction.

Il a su gagner l’indépendance des peuples, la décolonisation de l’Algérie, du Vietnam, mettant fin à l’idée horrible de la supériorité d’une race sur une autre. Oui, il n’y a qu’une race, la race humaine.

Il a su faire vivre les droits des femmes dès 1871, lors de la Commune, bien avant que la loi l’impose.

Il a su donner une définition de la laïcité unique, exigeante, qui respecte la foi de chacun, garantit la stricte séparation entre l’Etat et les religions mais aussi la liberté d’expression et le droit au blasphème, tant attaqués ces dernières années. 

Notre projet pour la France s’inscrit dans cette histoire dont nous sommes fiers.

Et nous voulons le défendre et le faire gagner lors des prochaines échéances présidentielle et législatives.

C’est pourquoi je souhaite que nous puissions proposer aux Françaises et aux Français un programme nourri d’espérance et d’engagements.

Nous porterons ce programme, si vous le décidez, lors de l’élection présidentielle. Je suis prêt à mener ce combat, avec vous et avec tous les citoyens qui le partageront, jusqu’au bout, jusqu’à son terme.

Je le ferai en poursuivant nos échanges et nos rencontres avec les autres forces de gauche et écologiste. 

Et toutes les forces de gauche ont un incroyable défi à relever : celui de reconquérir les cœur et les têtes d’une majorité de françaises et de français autour d’un projet qui sorte notre pays du capitalisme, de l’exploitation des hommes, des femmes comme des ressources naturelles, qui bâtisse le programme des Jours Heureux du 21ème siècle !

Voilà ce que je leur propose : réunissons-nous, travaillons ensemble pour reprendre le pouvoir à la finance, pour reprendre la main sur nos choix économiques, pour redonner le pouvoir aux français, au monde du travail, dans toutes les entreprises. Voilà le pacte d’espoir, le pacte d’engagement que je propose à la France, à la gauche, au monde du travail !

Travaillons à reconquérir les cœurs et les têtes de toutes celles et ceux qui se réfugient dans l’abstention, qui n’y croient plus. Elle est là la force dont nous avons besoin pour empêcher l’extrême droite de prendre le pouvoir, pour empêcher la finance de le garder.

C’est aussi pourquoi je rencontrerai les responsables syndicaux, les responsables d’associations, d’ONG, toutes celles et ceux qui portent des propositions, des ambitions fortes pour notre pays.

C’est dans cet esprit que nous avons l’ambition de construire une candidature collective, ouverte, fraîche, rassembleuse et en même temps, de créer toutes les conditions, circonscription par circonscription, de rassembler nos concitoyens pour construire une majorité de gauche à l’Assemblée nationale !

C’est pourquoi je demande aux forces de gauche et écologistes de respecter notre choix et de maintenir ce dialogue utile entre nous. Nous devons travailler ensemble dans le respect de nos différences. Nous ne sommes pas adversaires. Nous ne voulons rien soustraire à gauche, au contraire, nous voulons additionner celles et ceux qui aujourd’hui, sont rouges dans leur cœur mais noirs de colère et qui s’abstiennent.

Nos différences à gauche ont toujours existé. Elles doivent nous permettre de pousser les débats à fond avec nos concitoyens et de les convaincre à nouveau de s’engager, de lutter, de voter.

C’est la seule voie pour ne pas renouer avec les erreurs, les reniements, les promesses non tenues, les renoncements que nous avons connus.

Et d’ailleurs, si tout le monde est d’accord pour déjouer le piège Macron/Le Pen, que faisons-nous, chacun, pour empêcher Le Pen d’être au second tour ?

Qu’est ce qu’on fait nous ?

Pourquoi devrions nous accepter comme une donnée incontournable, comme une fatalité, qu’elle soit qualifiée au second tour ? Est ce que nous aurions, nous forces de gauche, capitulé ?

Travaillons chacun, avec nos programmes, nos militants, nos candidats à aller conquérir une majorité de nos concitoyens et rendre les valeurs de gauche majoritaires dans ce pays ! Faisons gagner cette majorité dès le premier tour. Construisons une majorité de bonheur, de fraternité, de solidarité !

Voilà le scénario que nous voulons basculer !

Et nous voulons l’écrire aussi aux élections législatives ! 

Travaillons ensemble, dans le respect de notre diversité, pour faire élire une majorité de députés de gauche et écologistes à l’Assemblée nationale avec un nombre important de députés communistes en son sein.

Je veux ajouter quelques mots sur la conception de la campagne de la Présidentielle que nous mènerons si les communistes en décidaient ainsi le 9 mai prochain. 

Elle doit être l’affaire de toutes et tous. Elle doit être ouverte sur la société, sur le monde du travail, ouverte à toutes celles et ceux qui se retrouvent dans notre proposition de pacte.

Elle doit être ouverte à toutes celles et ceux qui veulent apporter leurs contributions, leurs idées.

Nous devons nous y préparer. Si le 9 mai, le choix est fait tous ensemble de se lancer dans cette grande bataille, c’est pour gagner, c’est pour que nos idées, nos propositions, l’emportent.

Il faut donc préparer ce grand débat dans cet état d’esprit : celui du rassemblement le plus large. Oui nous voulons convaincre des abstentionnistes, déçus par la gauche, aujourd’hui convaincus que la politique ne peut pas changer leur vie, de revenir aux urnes.

Nous voulons convaincre des hommes et des femmes en colère de ne pas voter pour celle qui crie le plus fort mais pour celui qui lui tend la main pour devenir un acteur du changement.

Nous pouvons convaincre des hommes et des femmes qui n’ont jamais voté pour nous et qui aujourd’hui ont pris conscience que les logiques de profit ont tué notre industrie, parfois leur emploi et leur territoire.

Soyons audacieux, autant dans les idées et les propositions que dans la pratique que nous mettrons en œuvre.

Nous avons une force que d’autres n’ont pas avec vous, avec ces 50 000 hommes et femmes militantes et élues de terrain, implanté.e.s dans les entreprises, dans la vie associative, combattifs dans les communes, les départements les régions, comme au Parlement.

Nous devrons créer partout des comités de soutien, les faire vivre, les ouvrir sur la société. Nous avons tous ces lieux où nous nous réunissons qui peuvent devenir demain autant de lieux d’accueil, de rassemblement et de rencontres autour du programme.

Nous sommes tous présents sur les réseaux sociaux qui pourront être mis au service de cette belle campagne, pour faire vivre nos idées, rassembler, convaincre.

Oui, nous pouvons construire cet espoir tous ensemble, avec le plus possible de nos concitoyens. C’est ce message que j’ai largement entendu dans notre conférence et je le partage !

Ayons cette ambition pour notre pays, pour la France, pour la République !

Je vous remercie. »

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.

Haïti : Seule la solidarité internationale avec la mobilisation populaire haïtienne fera tomber Jovenel Moïse ( #PCF )

Publié le 7/4/2021 par PCF

Dans l’indifférence générale des chancelleries occidentales et médias européens, le peuple haïtien affronte depuis deux mois l’une des phases les plus dramatiques de son histoire

En Haïti, l’État de droit n’est plus. Mais aucun des hérauts contemporains de la « démocratie et des droits humains » de notre siècle ne s’en émeut. Au contraire.

Depuis que, début février, le président Jovenel Moïse a passé outre manu militari la fin de son mandat constatée par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, en vertu de la Constitution en vigueur, il a su pouvoir compter sur le soutien actif de sa marraine, l’Administration étatsunienne, le consentement de l’Union européenne, et même de l’ONU, en la personne de sa représentante spéciale en Haïti, Helen Meagher La Lime qui fut, par ailleurs, ambassadrice des États-Unis en Angola…

Interpellé publiquement, Antonio Guterres, secrétaire général d’une ONU qui se fourvoie dans un appui à une « légalité électorale » des plus douteuses, devra bien répondre un jour à la question posée par le Mouvement Matris Liberasyon : « Pourquoi l’ONU, qui a toujours prôné la paix, la lutte contre la pauvreté et le respect des droits humains, encourage-t-elle l’implémentation d’une politique discriminatoire de déni systématique envers le peuple haïtien, en soutenant un gouvernement totalement illégal et illégitime ? »

D’autant que, puisque la Constitution lui donne tort, Jovenel Moïse a décidé d’en changer, par référendum, le 27 juin prochain. Ceci en vue d’une élection présidentielle, dès lors taillée sur mesure, prévue en septembre prochain et ardemment souhaitée dans une récente déclaration commune par les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU, « profondément préoccupés par la situation actuelle en Haïti ».

Des semaines de mobilisations et manifestations ne sont donc pas parvenues à briser cette épaisse muraille de black-out qui protège le pouvoir dictatorial en cours d’installation. Ce 3 avril encore, des centaines de femmes d’Haïti sont descendues dans la rue à l’occasion de la Journée nationale des droits des femmes, pour dire « Non à la dictature et à l’insécurité », non aux violences continuelles dont elles sont les cibles et « pour dénoncer le référendum et le soutien de la communauté internationale au président Jovenel Moïse ».

Tous les jours, la répression se renforce, les enlèvements crapuleux ou politiques se multiplient, et Jovenel Moïse maintient en prison sans jugement tout opposant à son pouvoir, soit des centaines de personnes parmi lesquelles des agents de la Fonction publique qui refusent d’appliquer ses ordres criminels. Le pays, déjà l’un des plus inégalitaires au monde, s’enfonce dans une crise sociale et économique. À cette date, aucun vaccin contre le coronavirus n’a touché même le territoire haïtien dont l’absence de politique de santé publique et la faiblesse des structures sanitaires empêchent toute mesure rigoureuse de l’évolution de la pandémie qui n’aurait fait officiellement que 252 morts.

Le peuple haïtien ressent un cruel besoin de solidarité et d’internationalisme – seul facteur capable d’enrayer le scénario décidé à Washington, New York et Bruxelles qui assurerait à Jovenel Moïse une mainmise pérenne et une soumission sans faille aux exigences étatsuniennes et occidentales.

Le Parti Communiste Français appelle les forces démocratiques et d’émancipation humaine de France et d’Europe, en liaison avec celles d’Amérique latine et des Caraïbes, à manifester leur pleine solidarité et leur soutien aux mouvements citoyens, syndicaux, politiques et à tous les secteurs de la société haïtienne – car ils sont nombreux – en lutte pour les droits sociaux et fondamentaux, la justice sociale, les libertés et la démocratie en Haïti. Il est grand temps d’imposer au gouvernement français lui-même un changement net d’orientation en se dégageant de celle imposée par les États-Unis guidés par leurs seuls intérêts géostratégiques et ceux de leurs firmes. En ne le faisant pas, la France prendrait une tragique responsabilité dans le cours des événements en Haïti et se disqualifierait pour longtemps encore aux yeux de nombreux peuples du monde dont les exigences sont piétinées par un ordre mondial insupportable.

Lydia Samarbakhsh
membre du CEN,
chargée de l’International

Agents territoriaux – Essentiels un jour, avec moins de droits le lendemain

Halte à l’hypocrisie du gouvernement !

Agents des crèches, des cimetières, de la restauration collective, des centres de santé, de la voirie, de la propreté, des espaces verts : depuis un an, le gouvernement salue le travail des fonctionnaires territoriaux, en première ligne pour affronter une crise sanitaire d’une ampleur inédite.

Le 13 avril 2020, le Président de la République affirmait qu’il nous faudra nous « rappeler aussi que notre pays, aujourd’hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal ». Pourtant, malgré ces applaudissements et déclarations, l’exécutif a choisi de remercier les héros du quotidien, qui ont permis à la France de tenir debout, en les faisant passer pour des privilégiés et en s’attaquant à leurs droits.

En effet, la loi « de transformation de la fonction publique », dite Dussopt, adoptée par la majorité à l’Assemblée nationale, impose dans son article 47 le principe d’une durée annuelle du travail pour les fonctionnaires de 1 607 heures au plus tard en juin 2021. Elle annule ainsi tous les accords plus favorables au temps de travail légal qui avaient été négociés dans les collectivités au fil des ans.

Derrière cette mesure se cache l’objectif affiché au début du quinquennat d’imposer, au nom de la baisse de la dépense publique exigée par les institutions financières, une réduction du budget de fonctionnement de 10 milliards d’euros aux collectivités territoriales. Le gouvernement profite de la crise sanitaire pour avancer son agenda de « réformes » à marche forcée.

En 2017, le candidat Macron promettait la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires « superflus », dont 70 000 dans la Fonction publique territoriale. De fait, l’abrogation des régimes dérogatoires au volume annuel de 1 607 heures représenterait, selon la Cour des comptes, une « économie » de 57 000 postes.

Alors que nous entamons un troisième confinement, la baisse continue des moyens accordés au service public a fait la démonstration de son potentiel dévastateur. La presse révélait, par exemple, la semaine dernière que le nombre de lits en réanimation n’a fait que diminuer depuis mars dernier. Nous en connaissons le résultat.

D’un autre côté, l’engagement des collectivités locales dans la lutte contre l’épidémie est constant et essentiel. Rappelons-le, les agents publics locaux gèrent aujourd’hui au quotidien la plupart des centres de vaccination ouverts sur le territoire. Aussi, il n’est pas acceptable que les agents territoriaux servent de variable d’ajustement comptable pour accompagner les baisses de dotation et le désengagement de l’État.

Depuis un an, l’utilité de service public pour une meilleure prise en compte des besoins de la population est une évidence. Son développement ne pourra passer que par le recrutement massif d’agents publics.

En outre, le progrès va dans le sens d’une réduction du temps de travail, non son augmentation.

Au lieu d’augmenter le temps de travail des agents, le gouvernement devrait répondre au défi de l’amélioration de leurs conditions d’existence et de travail. Pour rappel, les fonctionnaires ont des contraintes professionnelles, la nuit ou le week-end, deux fois supérieures aux autres salariés. Ils sont par ailleurs moins bien rémunérés. Le salaire moyen des fonctionnaires territoriaux (gelé depuis plus de dix ans) est inférieur de 400 € nets par mois par rapport à celui des salariés du secteur privé.

En dernier lieu, après les offensives contre les finances des collectivités, la majorité s’attaque avec ces mesures à la gouvernance territoriale. Elles représentent une atteinte à la libre administration des collectivités garantie par la Constitution.

En définitive, la loi Dussopt est un nouveau coup de poignard contre le service public de proximité, sans lequel la crise profonde que traverse notre pays serait moins bien amortie. Les élus communistes et républicains seront aux côtés des fonctionnaires et des organisations syndicales pour défendre leurs droits et demander son abrogation.

Ian Brossat, président de l’Anecr

“Il est difficile d’avoir 20 ans en 2020” #MJCF

Face à l’arrivée d’une deuxième vague de Covid-19, le président de la République a accordé un entretien télévisé hier soir afin d’annoncer de nouvelles mesures pour freiner la pandémie.

Emmanuel Macron a mentionné une possible saturation des lits en réanimation et la difficulté du personnel soignant à répondre à l’afflux croissant de patient·e·s hospitalisé·e·s à cause du virus.

Le Président de la République a une nouvelle fois fait mine de découvrir la situation alarmante dans laquelle se trouve l’hôpital public. Pourtant, lors du confinement, Emmanuel Macron avait annoncé sa volonté de doter l’hôpital public de moyens suffisants pour faire face à une possible seconde vague. Six mois après ce discours, aucun investissement n’a été fait et la situation a empiré. Le manque de personnel soignant, soumis à rude épreuve, est toujours une réalité et le déficit de places en réanimation se fait cruellement ressentir. Malgré les annonces du gouvernement au sortir de la première vague la situation n’a en rien été améliorée.

L’exécutif a fait le choix de mettre en place un couvre-feu dans les huit grandes métropoles les plus touchées par le virus afin de freiner la pandémie. Pourtant, la majorité des clusters identifiés aujourd’hui se trouvent sur le lieu de travail et dans l’enceinte scolaire. De plus, la majorité des contaminé·e·s se situe en dehors de tout cluster. Le couvre-feu semble donc entrer en contradiction avec l’absence de mesures concrètes pour freiner la propagation du virus et réduire le nombre de clusters.

L’exécutif est responsable de l’ampleur de cette crise sanitaire. Le télétravail n’a pas été développé, les classes n’ont pas été dédoublées à la rentrée, l’offre de moyens de transports en commun sur le territoire n’a pas été augmentée, les masques n’ont pas été fournis gratuitement à la population…

Emmanuel Macron a également évoqué la situation des jeunes. “Il n’est pas facile d’avoir 20 ans en l’an 2020”. En effet, il n’est pas facile d’être jeune aujourd’hui. En plus des restrictions sociales à cause de la crise sanitaire, s’ajoute une crise économique sans précédent qui touche de plein fouet les jeunes.

La nouvelle génération est aujourd’hui la première victime de la crise économique. Montée du chômage, hausse de la précarité, recours plus important aux aides alimentaires, l’avenir des jeunes s’annonce bien sombre.

Interpellé sur l’ouverture du RSA aux moins de 25 ans, Emmanuel Macron rejette cette mesure, préférant accorder une aide exceptionnelle de 150 euros aux bénéficiaires actuel du RSA et ceux touchant les APL, expliquant que “si on augmente tous nos minima sociaux… on rend difficile le retour à l’activité”.

Non, les jeunes n’ont pas besoin d’une aide exceptionnelle de 100 euros pour une durée limitée et sous conditions, ni de plus de contrats précaires de 3 mois (le plan Castex). Ce dont nous avons besoin, c’est d’un réel filet de sécurité accessible à toutes et tous, pour répondre à l’urgence de la situation, pour rebondir et se projeter, pour ne pas rendre notre avenir plus opaque qu’il ne l’est déjà. Ce qui rend difficile le retour à l’activité, c’est d’enchaîner des périodes d’inactivité dans une misère totale et des contrats précaires à durée limitée payés en dessous du SMIC.

Face à la montée du chômage pour les jeunes, l’exécutif a mis en place un plan d’urgence. Ce “plan pour les jeunes” prévoit l’ouverture de 100 000 services civiques et des primes aux entreprises pour de simples CDD de trois mois. Jean Castex offre comme seule perspective pour les jeunes une succession de petits boulots payés une misère.

S’il est en effet difficile d’avoir 20 ans en 2020, cela ne relève pas uniquement de la crise sanitaire. La situation économique, le peu de perspectives proposées par le gouvernement et la précarité plongent des millions de jeunes dans l’incertitude.

Le MJCF demande l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans, comme filet de sécurité pour éviter qu’un trop grand nombre de jeunes ne tombent dans la grande précarité.

Le MJCF demande une sécurisation des parcours. Il faut mettre fin aux contrats précaires, le CDI et la titularisation doivent devenir la norme et nous devons interdire toute rémunération en dessous du SMIC.

Alors que la fonction publique, à commencer par le secteur de la santé, pâtit du manque de personnel, des millions de jeunes se retrouvent sans formation ni emploi. Le MJCF demande un investissement massif dans le service public pour recruter et former des agents afin d’offrir à toutes et tous un service public répondant aux besoins de la population.

Léon Deffontaines, secrétaire général du MJCF.

9 et 10 octobre : “Pas un seul jeune au chômage ! Un emploi ou une formation pour chaque jeune” #MJCF

Les rentrées scolaire et universitaire ont été marquées par le renoncement à l’égalité. Depuis mars dernier, le gouvernement a fait la promotion d’une soi-disant continuité pédagogique à distance de l’école qui a creusé les inégalités entre les élèves. D’un côté, l’encadrement des élèves à domicile a reposé sur leurs familles et leur équipement, alors que beaucoup de jeunes vivent dans des logements surpeuplés, sans espace pour étudier, ou ont un accès au numérique limité.

De l’autre côté, le gouvernement n’a pas mis en place les conditions d’un rattrapage des enseignements à la rentrée, en choisissant de ne pas embaucher massivement et de ne pas créer des petits groupes de remise à niveau dans les classes. Pire, la seule réponse aux risques sanitaires a été le port du masque obligatoire en laissant cette nouvelle dépense à la charge des familles, tout en assumant la saturation des établissements scolaires.

Cette rentrée scolaire est aussi celle des réformes des baccalauréats et du lycée général, qui ont pour conséquences la fin du groupe de classe, la mise en tension des emplois du temps et la concurrence entre des établissements offrant des enseignements de spécialité différents. Cette désorganisation chaotique de la rentrée est en même temps en contradiction avec l’objectif de non-brassage des élèves quand la réforme multiplie ce brassage. Le confinement a été le prétexte pour accélérer la mise en place du contrôle continu qui rompt l’égalité entre les élèves et crée des diplômes dévalués. La première édition du nouveau baccalauréat ne fera qu’amplifier ces problèmes. La fuite en avant du gouvernement dans la poursuite de la réforme met en cause l’exigence d’éducation de qualité pour tous et toutes. Face à ça, les jeunes communistes sont mobilisés pour défendre la gratuité des formations, y compris du matériel demandé, des transports et des masques, l’embauche massive de personnels, et la même valeur pour le baccalauréat partout comme seule condition d’entrée dans les formations post-bac de notre choix.

La crise économique conduit à l’annonce de centaines de plans de licenciements. Le gouvernement lui-même prévoit près d’un million de licenciements. Le plan de “relance” du gouvernement a pour seul but de relancer la rentabilité du capital, mais il ne permet pas de créer de l’emploi alors que 750 000 jeunes arrivent sur ce marché de l’emploi saturé et que le taux de chômage des jeunes est déjà à 25 %. Les jeunes sont les premiers menacés par les licenciements car ils sont salariés sous les contrats les plus précaires. Les CDD ne sont plus renouvelés et les contrats d’intérim sont interrompus. Au lieu de sécuriser les jeunes, le gouvernement annonce cyniquement : “1 jeune, 1 solution”, ce qui consiste à subventionner massivement la création de contrats précaires ou sous-payés. 100 000 services civiques supplémentaires sont annoncés alors qu’ils sont utilisés, en particulier dans le secteur public, pour déguiser de l’emploi et payer les jeunes largement en dessous du SMIC en palliant le sous-investissement structurel dans les services publics. L’État subventionne à hauteur de 4 000 euros des CDD d’à peine 3 mois sans aucune garantie d’embauches et paie le salaire des apprentis pendant au moins un an, offrant ainsi une main-d’œuvre gratuite à des grandes entreprises qui versent des records de dividendes à leurs actionnaires. Les entreprises seront intéressées à empocher la prime et à créer des contrats précaires, plutôt que d’embaucher. Ce n’est pourtant pas le rôle l’État de financer les profits des entreprises.

La précarité étudiante augmente dans le même temps. Les frais d’études font +3 % cette année (+8 % en 3 ans) alors que 20 % des étudiants sont sous le seuil de pauvreté. Quand la moitié des étudiants se salarient pour financer leurs études, la perte de revenus cet été à cause de la situation sanitaire met particulièrement en péril les étudiants. Les bourses sur critères sociaux sont insuffisantes pour vivre dignement, et l’obligation de se salarier pour la plupart des étudiants impacte négativement leurs études : c’est pourquoi un revenu étudiant situé au-dessus du seuil de pauvreté, sortant les étudiants du salariat et financé par une nouvelle branche de la sécurité sociale est nécessaire. Le développement du logement étudiant public et la hausse des investissements dans les CROUS sont également urgents.

Les jeunes communistes refusent le plan de renoncement du gouvernement et revendiquent “pas un seul jeune au chômage”. Les 9 et 10 octobre prochains seront l’occasion d’une mobilisation avec le Parti Communiste Français pour porter cette urgence. Face à l’inaction du gouvernement sur l’aggravation de la situation des jeunes par la crise économique, son refus de financer l’éducation nationale et l’enseignement supérieur à la hauteur des besoins, son obsession à précariser les jeunes travailleurs pour augmenter les profits, les solutions proposées sont notamment : la fin de tous les contrats précaires ; des pré-recrutements dans les entreprises publiques et la fonction publique, en particulier dans la santé, l’éducation et les transports ; l’interdiction de toute rémunération en dessous du SMIC ; l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans comme filet de sécurité ; le revenu étudiant et la semaine de 32 h de travail payés 35 h pour réduire le chômage.

Résolution du Conseil national du MJCF

Paris, 20 septembre 2020

Une priorité : Organiser la riposte à Macron dans l’action ! #PCF

Réunis mardi dernier pour travailler à la mise en œuvre des décisions du Conseil national, les secrétaires départementaux·ales sont mobilisé·es pour une riposte du Parti à la hauteur de la gravité de la crise et de l’offensive gouvernementale. Une offensive de classe, assortie d’une surenchère sécuritaire à l’encontre de tous ceux qui contestent la politique du pouvoir. L’heure est donc à organiser la riposte à Macron dans l’action ! En préparant la journée d’action interprofessionnelle du 17 septembre et les journées de mobilisation du Parti les 9 et 10 octobre dans le cadre de notre campagne pour l’emploi.

Avec l’ambition de donner un débouché à la colère et aux questions qui grandissent dans la société comme celle du scandale que constituent les milliards mis sur la table au nom de la relance qui servent à licencier, celle du pouvoir des travailleurs·euses face à ces plans de licenciements ou encore des difficultés des services publics pour faire face à la crise sanitaire et économique.

Comment ? En obtenant le maximum de victoires dans les luttes et en faisant progresser une proposition forte : sortir l’emploi du marché capitaliste par une sécurité d’emploi et de formation. N’est-ce pas davantage crédible aujourd’hui qu’hier, à l’heure où des dizaines de milliards d’euros ont été dépensés pour le chômage partiel ? Donner de nouveaux pouvoirs à chaque travailleur·euse sur les choix des entreprises et un droit inédit à une formation bien rémunérée pour alterner tout au long de sa vie emploi et formation sans passer par le chômage. Et bien sûr renforcer simultanément le statut de la fonction publique. Voilà la proposition que les communistes mettent en débat.

C’est en travaillant au rassemblement le plus large autour de propositions radicales pour construire « le système d’après » que nous préparerons le mieux les prochaines échéances électorales : départementales, régionales puis présidentielle et législatives. Et nos propositions seront d’autant plus audibles que nous développerons la solidarité concrète avec nos concitoyen·ne·s dans une période où la précarité et la pauvreté progressent ; et que nous saurons les enrichir de l’apport du plus grand nombre. C’est le sens de la coopérative des idées « La France en commun » (https://www.lafranceencommun.fr) lancée ce lundi par Fabien Roussel.

Igor Zamichiei, membre du CEN, coordinateur de l’exécutif national.

Liban: C’est aux libanais de décider de leurs réformes #PCF

Publié le 7/8/2020 par PCF

La terrible explosion qui a détruit et endeuillé dramatiquement Beyrouth intervient alors que le pays est dans une situation de faillite, avec un gouvernement corrompu qui siphonne les richesses du pays et organise l’évasion fiscale. Le peuple libanais, meurtri par l’explosion, avec plus de 120 morts, 4 000 blessés et 300 000 Beyrouthins sans domicile exprime donc avec raison sa colère contre ce régime. Ils ont besoin de notre aide.

Face à l’urgence sanitaire et sociale, la priorité est d’apporter l’aide internationale et de s’assurer qu’elle ne tombe pas dans les mains des profiteurs mais surtout pas de conditionner la solidarité à la mise en oeuvre des politiques d’austérité très dures du FMI. C’est au peuple libanais et aux forces progressistes de décider des réformes permettant de répondre à leur besoin. La France n’a pas à se comporter comme une ancienne puissance coloniale pour asservir encore plus ce pays. Quand il y a urgence, il n’y a pas d’ingérence!

Les puissances occidentales, et tout particulièrement la France, ont soutenu à bout de bras ces dirigeants qui, avec l’aide des institutions financières internationales, ont semé la ruine, détruit l’appareil productif, les services publics de l’eau, de l’électricité, de la santé… on en mesure les conséquences avec le regain de la pandémie de Covid-19.

Il y a donc de l’indécence à voir Emmanuel Macron venir dicter aux Libanais le comportement à adopter et faire des leçons de morale démenties constamment par les positions françaises.

Le Liban est sous le choc. Oui, le Liban a besoin d’une aide financière et matérielle massive pour venir en aide aux blessés, aux sans-abri mais aussi pour reconstruire la capitale. Oui le Liban a besoin de réformes fondamentales pour mettre un terme au système communautaire, se débarrasser de ces dirigeants honnis, reconstruire une économie… Mais le Liban n’est plus un protectorat français. Si Paris veut véritablement aider ce pays, il faut entendre les revendications exprimées dans la rue, par le peuple libanais et les forces progressistes, contre ce système. L’Union européenne s’honorerait en accueillant les milliers de réfugiés qui ont trouvé refuge dans ce pays où la solidarité n’est pas un vain mot.

Derrière la magnanimité apparente d’E. Macron, il y a la volonté de faire perdurer dans des conditions nouvelles l’ordre existant afin de pérenniser la domination et les ingérences occidentales. Pire, E. Macron relaie les exigences émises par la Banque Mondiale et le FMI ainsi que par D. Trump. Le FMI a conditionné son aide à une réduction draconienne du montant des retraites, du nombre de fonctionnaires et des dépenses publiques accentuant encore la misère. Il a exigé de fermer hermétiquement la frontière avec la Syrie ce qui est impossible. Quant au président des Etats-Unis, il conditionne l’aide internationale à la lutte contre le Hezbollah libanais accentuant les menaces de guerre et l’application de la loi Caesar qui empêche les entrepreneurs libanais de participer à la reconstruction de la Syrie.

Le Liban mérite mieux que des effets de manche et des manœuvres sournoises dont les conséquences seront désastreuses.

Au nom des liens d’amitié qui unissent nos deux peuples, le Parti Communiste Français se tient aux côtés du peuple libanais.

Manifestations ce mardi 16 juin pour les soignant·e·s et la santé #Annecy #Chambery

Demain tou.te.s ensemble dans la rue.

Rendez-vous :

– 10H devant les hôpitaux de proximité

– 12H pique-nique du jour d’après place du Palais de Justice de Chambéry

– 13H15 départ manif pour rejoindre les soignant.e.s de Chambéry « Tou.te.s ensemble autour de l’hôpital »

– 14H devant la préfecture d’Annecy

– 15H St-Jean de Maurienne.

18H, la webradio (lien ci-dessous) pour donner la parole au personnel de santé :

http://www.cgt-aura.org/spip.php?article1552

Après les avoir applaudi.e.s, soutenons-les dans la rue

PS : des préavis de grève ont été déposés. Contacter la CGT notamment pour plus d’infos.

06-INTER-Juin082-1RECTO TRACT CGT 73 16 juinVERSO TRACT CGT 73 16 juin

Les jeunes ne paieront pas la crise #MJCF

La France et le monde connaissent une crise sanitaire sans précédent. Les mesures de confinement mises en place ont entraîné une diminution de la production et du commerce international, et par là même accéléré l’arrivée d’une crise économique.

Cette baisse de la production n’est pas sans effets sociaux. Après l’annonce d’un “plan de restructuration” chez Airbus, c’est au tour de Renault d’annoncer la fermeture de certains de ses sites. Les plans de licenciements de ces grandes entreprises ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Derrière eux, ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui sont menacés.
Si cette hausse du chômage va concerner toute la population, ce sont les jeunes qui risquent d’être parmi les plus touchés. En effet, ce sont eux qui occupent majoritairement les emplois les plus précaires. Ils sont déjà nombreux à avoir perdu leur emploi depuis le début du confinement, et cela risque de s’empirer. Avec la crise, les jeunes risquent de payer durement des années de casse du Code du travail.
À celles et ceux qui vont perdre leur emploi s’ajoutent les centaines de milliers d’autres qui auront fini leur formation en septembre et qui arriveront sur un marché du travail déjà saturé. Cette situation sera d’autant plus injuste que ces jeunes n’auront ni le droit au chômage, ni même à aucun minima social, ce qui aura pour conséquence l’aggravation de la précarité vécue par une partie de la jeunesse. Face à ce risque, les annonces temporaires et tardives prises par l’exécutif apparaissent bien timorées, et insuffisantes.
Pourtant, selon Emmanuel Macron lui-même, cette crise sanitaire devait être l’occasion de tirer les leçons du passé. Or, force est de constater que ce n’est pas le cas. Lorsque les jeunes ont besoin d’un plan ambitieux pour les sortir de la précarité, le gouvernement se contente de leur donner un chèque de 200 €.
La crise que nous traversons est aussi éducative. La “continuité pédagogique” tant vantée par le gouvernement ou encore la reprise de l’école sur la base du volontariat ont eu pour conséquence l’accroissement des inégalités au sein même du système scolaire. Pour les élèves les plus en difficulté, les risques de décrochages et d’échecs scolaires sont immenses.
L’urgence doit être à un projet politique ambitieux pour la jeunesse. Ce projet doit s’accompagner aussi bien de mesures immédiates de protection sociale que de mesures à plus long terme favorisant une sécurité de l’emploi et de la formation pour l’ensemble des jeunes. C’est ce à quoi les Jeunes communistes comptent s’atteler dans les semaines à venir.

Le Mouvement jeunes communistes de France fait une série de 15 revendications immédiates :

  • – La gratuité des masques.
  • L’ouverture du RSA pour les jeunes de moins de 25 ans.
  • La fin des contrats précaires, notamment en requalifiant les CDD en CDI et la titularisation des contractuels dans la fonction publique.
  • L’interdiction des licenciements pour cause d’activité ralentie durant le confinement.
  • Une bourse exceptionnelle estivale pour tous les étudiants par la prolongation de la bourse sur critères sociaux.
  • L’annulation des loyers des résidences CROUS.
  • La revalorisation immédiate des APL.
  • L’exonération des frais d’inscription pour l’ensemble des étudiants.
  • La rémunération au minimum au SMIC pour tous les étudiants en médecine et en école d’infirmiers.
  • La réduction des effectifs dans les classes dès la rentrée de septembre en recrutant massivement des enseignants afin de permettre des dispositifs d’accompagnement pour les élèves les plus en difficulté à la rentrée.
  • Un plan d’investissement dans les universités par une embauche massive d’enseignants afin de permettre une reprise des cours en présentiel dès le mois de septembre.
  • Le rattrapage, pour tous les lycéens qui n’obtiennent pas le bac au contrôle continu, même en dessous de 8 de moyenne.
  • Le financement par l’État d’un chèque “sport et culture” d’un montant de 300 euros permettant à chaque jeune de pratiquer une activité sportive et culturelle gratuitement durant l’été.
  • L’ouverture des frontières afin d’accueillir dignement les migrants actuellement bloqués.
  • La régularisation de tous les travailleurs sans papier.

Ces revendications se veulent facilement applicables immédiatement. Le MJCF est bien déterminé à les populariser à travers le pays, afin d’affirmer que les jeunes ne paieront pas la crise !

Léon Deffontaines, secrétaire général du MJCF.