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Interpol : La France, « pays des droits humains », laisse élire le général émirati Al-Raisi, accusé d’actes de torture, à la tête de l’organisation

Publié le 25/11/2021 par PCF

Interrogé lors du point de presse de ce 24 novembre (à la veille de l’élection à la présidence d’Interpol) sur le vote de la France concernant le candidat émirati, le général Nasser Ahmed Nasser Al-Raisi, accusé de tortures par des plaignants britanniques et une ONG, le Quai d’Orsay s’est contenté de botter en touche en répondant notamment que « La France reste fortement mobilisée, dans le cadre des travaux en cours à Interpol, pour renforcer la gouvernance et la transparence de l’Organisation. »

Le problème est que cette position n’est guère tenable. Et que l’argument renforce la conviction que la responsabilité de la France était de s’opposer à la candidature d’une personnalité aussi douteuse.

D’abord parce que le crédit et la légitimité des institutions (internationales comme nationales ou régionales) reposent aussi bien sur la qualité de leurs instances et modes de fonctionnement que sur la probité des personnes qui les incarnent et y occupent des responsabilités, même (et peut-être, surtout) honorifiques. Et la France se contredit en disant veiller à la bonne gouvernance d’Interpol sans publiquement s’opposer à une telle candidature à sa présidence.

Ensuite, parce que les autorités françaises ne peuvent passer leur temps à donner à tous des leçons de respect des droits humains au prétexte que notre pays en serait le berceau et manquer de cran à ce point à l’heure des choix. On imagine d’ailleurs sans difficulté que la France aurait parlé autrement si le candidat avait été un-e ressortissant-e russe ou chinois-e par exemple. Car la sélectivité de la diplomatie française en la matière n’est guère une nouveauté mais sa persistance contribue à affaiblir le rôle de la 6e puissance mondiale et membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU ; et ce faisant, elle fragilise le crédit outre d’Interpol mais de l’ONU elle-même.

Il n’est pas digne de notre pays que ni le président de la République, ni le ministre des Affaires étrangères, ni le ministre de l’Intérieur n’ait répondu favorablement à l’appel de parlementaires, parmi lesquels Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, à rejeter la candidature d’Al-Raisi.

Enfin, pourquoi avoir, comme le fait le ministère, précisé d’emblée dans sa réponse que le vote se « tient à bulletin secret » ? Faut-il comprendre que la France est restée libre de son vote et ne l’a pas accordé au général émirati ? Pourquoi alors le cacher ? Cela non plus n’est pas digne d’une puissance mondialisée qui s’apprête à prendre la présidence de l’Union européenne en janvier.

Mais cela confirme, s’il en était besoin, que les droits humains demeurent, dans la conception française aujourd’hui au pouvoir, l’objet d’instrumentalisations, et non d’un combat émancipateur comme ils doivent l’être. Cela, aussi, doit changer.

Lydia Samarbakhsh
responsable des relations internationales du PCF

Violences faites aux femmes : Manifestons le 20 ! (à #Annecy, le 27)

Dans les tous domaines de la vie et à tous les âges, les injures, le viol, le harcèlement, les coups… sont de mortifères violences qui s’ajoutent à la violence capitaliste. Les femmes précaires en sont les premières victimes : précarité économique, violences sexistes et sexuelles au travail, mais aussi violences sanitaires car elles sont aussi en première ligne des métiers aux conditions de travail néfastes pour la santé.

Le Haut Conseil à l’égalité rappelle que les femmes représentent 70 % des travailleurs pauvres. Les maladies professionnelles, les accidents du travail et de trajet sont en forte augmentation chez les femmes, en particulier dans des secteurs à forte précarité : santé et nettoyage où l’augmentation des accidents du travail ont augmenté depuis 2001 de 81 %. (1)

Les violences se cumulent avec les haines, le racisme ou les LGBTQI-phobies comme porte- étendards des extrêmes droites. Le suicide de la jeune adolescente Dinah a fait suite à des années de harcèlement fondé notamment sur la lesbophobie, le mépris de classe et le racisme. Le (cyber) harcèlement ne fait qu’augmenter et cible en majorité les jeunes filles.

La culture du viol se répand notamment par la publicité et les contenus de médias sexistes mais aussi par le système porno-prostitueur. Les enquêtes relayées par Osez le féminisme démontrent que 88 % des vidéos pornographiques visionnées en ligne contiennent des scènes de violences sexuelles contre les femmes (2) y compris racistes. C’est pourquoi nous sommes résolument abolitionnistes. Les MeeToo s’enchainent désormais : théâtre, inceste, sport, média, politique, etc., mais aucun changement de société profond ne suit. Les violences gynécologiques et obstétricales font partie du débat public sans réaction à la hauteur des enjeux. Un outil comme le violentomètre permet aux professionnel·le·s en contact avec les adolescent·e·s d’engager des discussions préventives sur les violences sexistes et sexuelles.

En France, une femme est assassinée tous les 3 jours, tuée par son (ex) conjoint en raison de son genre. La société ne doit plus traiter ces meurtres comme des faits divers ou des « crimes passionnels » mais bien comme des féminicides, au même titre que les infanticides et transféminicides. En effet, les enfants, les personnes trans, les prostitué·e·s victimes de la traite sexuelle des êtres humains subissent les mêmes violences causées par le patriarcat.

Il est urgent d’opérer un virage politique global dans la société française. Le vote d’une loi-cadre, sur le plan répressif comme préventif, accompagnée d’une hausse considérable des moyens publics alloués à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, permettront d’apporter une réponse à la hauteur pour endiguer ces violences. En refusant de s’attaquer au système patriarcal dans son ensemble, le gouvernement ne fait que distiller des « mesurettes » (qui ne sont jamais financées et donc pas appliquées) servant davantage sa communication que l’intérêt des droits des femmes. Combien de Téléphones Grave Danger ou de bracelets anti-rapprochements distribués pour combien de femmes victimes de violences ?

Les solutions existent pourtant, portées par les associations féministes depuis des décennies. Le PCF exige ainsi 1 milliard pour lutter contre les violences faites aux femmes et l’adoption d’une loi-cadre sur les violences intrafamiliales.

Contre toutes ces violences faites aux femmes, manifestons toutes et tous cette année le 20 novembre pour la journée internationale de lutte (3). Parce que cette lutte est internationaliste, nous manifestons aussi avec les femmes polonaises en lutte pour le droit à l’avortement, avec les femmes afghanes qui subissent le retour des talibans, avec les jeunes filles victimes de mutilations génitales partout dans le monde, avec les femmes qui luttent contre le viol comme arme de guerre, pour protéger les jeunes filles enlevées à des fins d’esclavage sexuel par les islamistes, et tant d’autres encore. 

Shirley Wirden

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1. Rapport HCE n°2017-05-29-SAN-O27 publié le 29 mai 2017.

2. « Agression and sexuel behavior in best selling pornography videos : a content analysis update » in Violence against women, 16, 10 : 1065-1085, 2010.

3. Qui a lieu tous les 25 novembre.

La #paix est le bien le plus précieux de l’humanité

Publié le 12/11/2021 par PCF

Nous commémorons ce jour l’anniversaire de l’armistice qui, en 1918, allait mettre fin aux quatre années de l’effroyable boucherie ayant, pour la première fois durant le XX° siècle, ensanglanté tout le continent européen. C’est aussi cette date qui a été choisie pour la tenue du Forum de la paix.

Je ne peux que me féliciter de cette rencontre internationale. Mais alors que la France prend cette initiative, notre pays reste le 3ème exportateur d’armes dans le monde. Oui la paix exige bien davantage que des discours convenus alors que conflits et menaces de guerres se multiplient sur la planète et que l’Europe voit monter en son sein les tensions entre États,

Parce que la paix est le bien le plus précieux de l’humanité, la France se doit de donner l’exemple d’un pays qui agit résolument en faveur de la coopération entre les peuples et pour un nouveau processus de sécurité collective engageant les nations. Membre permanent du Conseil de sécurité, elle dispose des moyens de faire entendre sa voix, avec la même force dont elle en avait fait preuve en 2003, pour s’opposer à l’aventure de l’administration américaine en Irak.  Au moment où Antonio Gutteres vient d’être reconduit dans ses fonctions de secrétaire général de l’Organisation des nations unies, notre pays a la responsabilité d’avancer des propositions ambitieuses afin que cette institution internationale recouvre les moyens de faire prévaloir le droit international. L’heure est, plus que jamais, au dialogue entre les États plutôt que la politique des sanctions et des tensions, au refus des velléités hégémoniques qui s’aggravent comme on le voit actuellement en Indo-Pacifique de la part des États-Unis, à la dissolution des alliances militaires agressives comme l’Otan, à la négociation d’un audacieux programme de désarmement multilatéral et d’arrêt de la course mortifère au commerce des armes, à des solutions démocratiques des conflits qui rendent notre planète instable et dangereuse.   

Telle est la condition pour que soit ouvert un chemin au développement des régions du monde abandonnées sur le banc de la misère et au déploiement de politiques concertées en faveur de la justice sociale et environnementale, seule manière d’endiguer les replis identitaires qui encouragent les haines entre êtres humains, autant que le terrorisme.  Faisons donc de l’exigence de paix le premier acte du retour dans l’arène internationale d’une France indépendante et souveraine, qui agisse conformément aux valeurs de sa République.

Fabien Roussel.

Retour sur la COP26 avec la délégation du #PCF

La COP26 qui a lieu à Glasgow est centrale pour le respect des accords de Paris et pour tenir l’objectif de neutralité carbone au niveau mondial pour la seconde moitié du siècle. Avant la COP, les engagements étaient nettement insuffisants. Une baisse des émissions de 7 % au lieu des 30 à 50 % d’ici à 2030 est pourtant nécessaire pour contenir le réchauffement de 1,5 à 2 degrés pour continuer à vivre dans des conditions tolérables.

Durant cette COP, plusieurs engagements émanant d’une centaine de pays, comme les objectifs de neutralité carbone venant d’Inde et de Chine, nous permettent d’espérer atteindre jusqu’à 30 % de baisse d’émissions. Cela reste nettement insuffisant pour l’objectif 1,5 degré, mais c’est une avancée. Preuve que grâce à la pression des peuples, les COP peuvent servir et poussent les États à honorer leurs engagements. Les manifestations un peu partout dans le monde, comme la mobilisation de l’opinion publique, jouent aussi un rôle central pour construire le rapport de force au niveau mondial.

Bien sûr ce ne sont que des engagements, et il faudra veiller à ce qu’ils soient tenus année après année durant la décennie jusqu’en 2030. Par exemple, les 100 milliards par an d’aide promis par les pays riches en 2009 pour aider les pays pauvres à lutter contre le dérèglement climatique tardent à se concrétiser. C’est une bataille immédiate qu’il faut mener, et porter progressivement à près de 1 000 milliards à partir de 2030. C’est possible en réorientant des financements consacrés au militaire par exemple (près de 2 000 milliards de dollars par an dans le monde), en particulier en mettant fin aux armes atomiques. Ce sujet est pourtant encore tabou dans les discussions des COP. La lutte contre l’évasion fiscale comme moyen de financer les enjeux climatiques n’y est pas non plus abordée. Il faudrait aussi redéfinir le rôle des grandes banques centrales, comme la BCE, qui doivent utiliser la création monétaire pour des investissements bas carbone.

Pour contribuer à cette pression populaire et faire monter ces batailles politiques, le PCF a envoyé une délégation pour participer à la belle manifestation sur le climat de Glasgow, mais aussi pour rencontrer des forces politiques, associatives et syndicales progressistes internationales. Ainsi, la délégation a porté le point de vue du PCF en intervenant lors des débats organisés par le PGE sur le financement des mesures climatiques ou du rôle de la démocratie sur les politiques énergétiques, s’est enrichie du bouillonnement d’idées lors des ateliers du sommet mondial pour le climat qui débattent d’alternatives au capitalisme vert.

La bataille, mondiale, est aussi européenne. En effet, nous ne pourrons relever le défi climatique qu’en sortant du dogme de la concurrence libre et non faussée. Que ce soit le marché carbone qui donne un droit de polluer aux multinationales ou le marché de l’énergie, les politiques européennes sont inefficaces écologiquement et dramatiques socialement. Ce n’est qu’en rompant avec les traités européens et en nous engageant dans une Europe de la coopération entre des pays et des peuples libres, souverains et associés que nous pourrons atteindre nos objectifs. « Ce n’est pas le climat qu’il faut changer, mais le système » était d’ailleurs le mot d’ordre de notre délégation à cette COP26.

Ainsi, nos échanges avec les syndicalistes de la Fédération Internationales des transports (ITF) ont souligné la convergence de luttes et de propositions pour un développement de l’usage du train et donc un investissement massif dans des transports publics et écologiques (transports urbains, fret ou transport passager). C’est une proposition forte pour réduire nos émissions de CO2 et garantir l’accès aux transports comme un droit fondamental.

Enfin, la bataille pour le climat peut aussi se mener localement, nationalement. Pour accentuer la pression populaire et faire changer le système, il faut rendre majoritaires des propositions concrètes et gagner leur application. Des propositions pour une écologie sociale et populaire pour aller vers une empreinte carbone nulle le plus rapidement possible.

Ainsi, Fabien Roussel propose un pacte inédit pour le climat et l’emploi de 140 milliards d’€, en suivant les recommandations du GIEC. Il permettra, entre autres, de mettre en place la gratuité des transports en commun et de faire baisser le prix du billet SNCF, de rénover énergétiquement 500 000 logements par an, pour vivre plus confortablement en réduisant sa facture énergétique.

Voilà quelques exemples de propositions concrètes alliant bataille pour le pouvoir d’achat, pour l’écologie et favorable à l’emploi que nous voulons faire progresser jusqu’à les rendre incontournables. En poursuivant les mobilisations autour de la COP 26 par le vote Fabien Roussel et par le développement de luttes autour de ces propositions.

La délégation PCF

La #France doit reconnaître l’État de #Palestine

Décembre 2014, l’Assemblée nationale reconnaît l’État de Palestine dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. Sept années ont passé, et ni sous Hollande, ni sous Macron la diplomatie française n’a concrétisé ce vote.

Pourtant, les Palestiniens et les Palestiniennes ont besoin d’actes forts. Les ravages causés par la politique de Trump dans la région ont affaibli les soutiens du peuple palestinien. Le Premier ministre Israélien poursuit la colonisation à marche forcée des terres palestiniennes dans le même dynamisme que Netanyahou son prédécesseur.

Les droits du peuple palestinien sont plus que jamais mis en danger. Le droit à la liberté, d’une part, avec la stratégie d’emprisonnement massif perpétrée par le gouvernement israélien qui se renforce chaque jour d avantage. Aujourd’hui ce sont 4 600 Palestiniens et Palestiniennes qui sont enfermé·e·s illégalement en territoire israélien, des élu·e·s, des jeunes, des femmes, des journalistes.

Tout est mis en place par le gouvernement israélien pour empêcher toute organisation politique du peuple palestinien. Ainsi ce sont les droits démocratiques de tout un peuple qui sont mis à mal.

Les condamnations molles de la diplomatie française envers les exactions israéliennes n’ont que trop duré. Le MJCF réaffirme tout son soutien au peuple palestinien et demande à la France de reconnaître une fois pour toutes l’État de Palestine dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. Le Mouvement jeunes communistes de France affirme avec force que Marwan Barghouti doit être libéré, ainsi que les milliers d’autres prisonniers politiques palestiniens.

C’est le sens de la pétition adressée au ministère des Affaires étrangères, que nous avons fait signer toute la semaine dernière lors des initiatives locales dans le cadre de notre semaine d’action nationale.

Tournois de foot en solidarité avec la Palestine, déploiement de banderoles, stands géants… Nous continuerons de faire grandir la solidarité internationale via notre pétition et l’organisation d’actions coups de poing, mais aussi d’interpellations des élu·e·s de la République pour instaurer dans le débat public la nécessité de la paix et de la solution à deux États.

Toi aussi, signe la pétition et organise-toi au MJCF : https://www.jeunes-communistes.fr/

Jeanne Péchon

secrétaire nationale de l’UEC

Big Pharma et paroxysme des antagonismes de classes au niveau mondial – D’autres choix de société sont possibles !

Publié le 3/11/2021 par PCF

Sur les 1,8 milliard de dons de vaccins anti-covid promis par les pays riches aux pays du Sud, seulement 261 millions de doses – soit 14 % – ont été livrées à ce jour. C’est le bilan sans appel du dernier rapport de « The People’s Vaccine Alliance » paru le 21 octobre dernier. Les laboratoires pharmaceutiques occidentaux, quant à eux, n’ont livré que 12 % des doses qu’ils ont promises à COVAX, l’initiative conçue pour aider les pays à revenu faible ou intermédiaire à avoir accès aux vaccins anti-covid. Alors qu’on met en place en France et en Europe la « troisième dose », ès avoir vacciné après de 70 % de la population, seuls 4 % de la population africaine a quant à eux, eu accès au vaccin.

Pourtant, tant que nous n’aurons pas atteint une immunité collective au niveau mondial, le virus continuera à circuler et muter, rendant au mieux temporaires les effets de la vaccination, au pire en la rendant inopérante si le virus devient résistant au vaccin. Dans le même temps, l’UE et notre gouvernement s’opposent avec acharnement à toute levée des brevets et transferts de technologies qui permettraient de distribuer largement le vaccin. C’est ce que demandent pourtant, depuis près d’un an et demi, plus de 120 pays au sein de l’OMC et des milliers d’organisations à travers le monde. Refuser le vaccin à l’humanité dans son ensemble équivaut ainsi à faire le choix de prolonger la pandémie.

Rappelons également qu’en 2020 les grandes entreprises pharmaceutiques, après avoir été largement financées par les fonds publics, ont fait des profits record avec la commercialisation des vaccins. Record qu’elles battront de nouveau cette année puisque chaque dose coûte de plus en plus cher à la Sécurité sociale : de 12,50 euros pour la première, on en est actuellement à plus de 19,50 pour la troisième.

Résumons donc. D’un côté les entreprises multinationales font un hold-up sur notre Sécurité sociale en augmentant comme bon leur semble les prix des vaccins. De l’autre elles organisent la pénurie pour les populations les plus pauvres et font durer ainsi la pandémie pour continuer à se faire toujours plus de profits. Tout cela quitte à être responsables de la mort de centaines de milliers de personnes supplémentaires et avec la complicité de nos gouvernants, à commencer par le président E. Macron.

La crise sanitaire avec ses premiers de corvée avait déjà été un révélateur de l’intensification de la lutte des classes. On atteint ici un paroxysme. Le British Medical Journal, revue de référence du monde médical, va même jusqu’à parler de crime contre l’humanité.

Pourtant les solutions existent. Avec 375 autres organisations, nous sommes engagés depuis un an maintenant dans la campagne européenne « Pas de profits sur la pandémie », qui vise à demander la levée des brevets, la mutualisation des technologies et à remettre vaccins et traitements anti-covid dans les mains du public au lieu de celles des Big Pharma. Il faut continuer à signer et à faire signer massivement la pétition www.pasdeprofitsurlapandemie.eu en la mettant notamment dans tous nos tracts et affiches sur la santé, en faisant signer sur les marchés et pendant nos initiatives, ou encore par l’envoi de mails massifs à nos adhérents et sympathisants.

Au-delà, les enjeux de santé seront au cœur de la campagne électorale, Il nous faut avec force avancer notre proposition de pôle public du médicament à l’échelle nationale, européenne et mondiale. Ne nous méprenons pas, nous sommes majoritaires à porter ces revendications au niveau national et mondial. Sortir la santé du dogme du marché est non seulement un choix de société mais aussi et surtout une question de bon sens. À nous donc de construire un rapport de force obligeant les tenants du pouvoir à nous écouter. Nous pouvons le faire en invitant par exemple à participer et à débattre au sein des comités des jours heureux tous les responsables associatifs, syndicaux et personnels qui sont engagés sur les questions d’accès à la santé et en leur présentant nos propositions.

Plus jamais nos vies ne doivent être sacrifiées sur l’autel du profit. La lutte continue donc !

Charlotte Balavoine

Non M. Bennett, les ONG palestiniennes ne sont pas des terroristes !

Le gouvernement israélien vient de placer six associations de la société civile palestinienne sur la liste des « organisations terroristes », sous prétexte de supposés liens avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) membre depuis 1968 de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Il s’agit des plus importantes organisations non-gouvernementales (ONG) palestiniennes, reconnues internationalement : Addameer (droits des prisonniers politiques), Al-Haq (droits humains – membre de la Fédération internationale des droits de l’Homme), DCI-P (Organisation internationale de défense des enfants – Palestine), l’UAWC (Union des comités agricoles), l’Union des Comités de Femmes palestiniennes, et le centre Bisan de recherche et développement. Notre concitoyen franco-palestinien, Salah Hamouri a lui aussi été récemment privé de son statut de « résident permanent » à Jérusalem-Est occupée au nom de la très contestable « loi anti-terroriste » israélienne de 2016.

Annoncée par le ministre de la Défense, Benny Ganz, et approuvée par l’ensemble des chefs de partis qui constituent le gouvernement de Naftali Bennett (avec quelques remarques de forme de la part des ministres « de gauche », comme le Meretz et les Travaillistes), la criminalisation des ONG palestiniennes a, en revanche, été fermement condamnée par le dirigeant communiste Ayman Odeh, responsable de la Liste Jointe à Knesset pour qui « le jour n’est pas la nuit, les ONG palestiniennes ne sont pas terroristes. Le terrorisme c’est l’occupation ». Il en est de même de la part des principales organisations israéliennes des droits humains dont notamment B’Tselem pour qui il s’agit d’un « acte caractéristique des régimes totalitaires ». Sur le plan international, Human Rights Watch et Amnesty international ont également condamné la décision israélienne.

Ce n’est pas, malheureusement, le cas en ce qui concerne les autorités françaises. Profitant du fait que Benny Ganz a refusé de faire connaître les supposées activités terroristes des ONG, Paris (à l’imitation du département d’État américain) a souhaité « que des clarifications soient apportées par les autorités israéliennes » en exprimant sa « préoccupation ». Aurait-t-on oublié que Al-Haq et B’Tselem ont été conjointement honorés, en décembre 2018, par le prix des droits de l’Homme de la République française, doté par le Premier ministre et décerné par la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme?

A Genève, Michelle Bachelet, Haute commissaire des droits humains de l’ONU, a déclaré que la qualification d’ « organisations terroristes » des ONG palestiniennes est « une agression contre les défenseurs des droits humains (…) qui devrait être immédiatement abrogée. »

Ajoutons que d’autre part la résolution 37/43 du 3 décembre 1983 votée par l’Assemblée générale des Nations Unies, se fondant sur la quatrième Convention de Genève, confirme “la légitimité de la lutte des peuples pour l’indépendance, l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la libération de la domination coloniale et étrangère, par tous les moyens disponibles, y compris la lutte armée”.

Réitérant sa solidarité active avec les ONG palestiniennes visées par Tel Aviv, le Parti Communiste Français demande instamment au gouvernement français de tout faire en sorte que les autorités israéliennes annulent leur décision scélérate et reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple palestinien.

A cette fin, un acte essentiel devrait être la reconnaissance – telle que demandée par l’Assemblée nationale par sa résolution du 2 décembre 2014 confirmée par le Sénat le 11 décembre suivant – de l’État palestinien dans ses frontières d’avant l’occupation en juin 1967, avec pour capitale Jérusalem-Est, à côté d’Israël.

Michel Muller
membre du collectif Palestine du PCF
membre de la Commission des relations internationales du PCF

Mai più fascismi !

La manifestation géante à Rome samedi 16 octobre contre le fascisme a réuni plusieurs dizaines de milliers d’Italiennes et d’Italiens. Cela fait immédiatement suite à l’agression de groupes fascistes, participant à une manifestation anti-vaccins, contre le siège et les militants de la CGIL, le samedi 9 octobre.

Cette attaque contre le principal syndicat italien n’est pas un accident, mais elle relève d’un acte politique et d’une logique politique. C’est s’en prendre au principal pilier du mouvement social italien ; à ceux qui durant la dernière période ont maintenu à bout de bras une gauche italienne politiquement faible et divisée ; à ceux qui sont les héritiers directs des luttes antifascistes et de la résistance italienne. Rappelons que la CGIL fut fondée en juin 1944 par des résistants communistes et socialistes. Son premier secrétaire fut Giuseppe Di Vittorio, militant paysan et communiste. Aujourd’hui, le syndicalisme et le mouvement social restent les principaux piliers de la gauche italienne. Les luttes menées très récemment en défense des droits des travailleurs durant la crise montrèrent leur efficacité et forcèrent le gouvernement à prendre une mesure d’interdiction, certes temporaire, des licenciements.

La manifestation du 16 octobre porte également en elle la résistance du mouvement social et de la gauche italienne contre l’essor et l’importance considérable prise par les partis d’extrême droite et néofascistes. L’intrication de ces derniers avec les bandes néofascistes qui sont à l’origine de l’agression contre la CGIL et d’autres militants de gauche, tels ceux qui interviennent en solidarité avec les migrants, est de notoriété publique. On se souvient que, cet été, un élu d’extrême droite a froidement abattu un migrant, acte qualifié de « légitime défense » par Matteo Salvini, chef de la Lega et ancien ministre de l’Intérieur. Aujourd’hui, la Lega et le parti néofasciste Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni dépassent les 40 % d’intentions de vote. Ce dernier parti est en tête dans les sondages. Ces partis d’extrême droite, dans l’aboutissement d’un processus commencé par Silvio Berlusconi dans les années 1990, sont pleinement intégrés à la droite conservatrice. La coalition de la droite et de l’extrême droite est qualifiée de « centre-droit » dans les dénominations politiques qui s’imposent dans le paysage politique et médiatique. C’est dire à quel point les digues sont tombées. Il ne reste rien du paysage politique et du « cordon sanitaire » érigés après la Libération contre les néo-fascistes. Aujourd’hui, non seulement l’extrême droite est pleinement légitimée par son alliance avec la droite, mais elle a refondé l’ensemble de la droite sur ses propres thèmes. C’est un scénario qui, quand on voit la trumpisation d’une partie de la bourgeoisie française, ouvre des perspectives dramatiques au-delà de l’Italie.

Dans ce contexte, la mobilisation de la gauche italienne, politique, syndicale, émanant des réseaux associatifs et citoyens, est fondamentale. Le PCF en est pleinement solidaire. Reste que la question politique demeure entièrement posée, celle de la reconstruction de la gauche sur des bases de transformation sociale et démocratique. Nos camarades communistes en Italie y ont pleinement leur place. Les évolutions qui se produiront dans la gauche italienne au cours de la prochaine période seront donc déterminantes à la fois pour l’avenir du pays, mais aussi pour l’évolution de la situation politique en Europe.

Vincent Boulet
chargé des questions européennes au PCF
membre de la commission des Relations internationales

(phrase possible)

« La mobilisation de la gauche italienne
est fondamentale.
Le PCF en est pleinement solidaire. »