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25 novembre : la parole se libère, la réponse politique ne peut plus attendre !

Publié le 25/11/2021 par PCF

Tous les jours, depuis des mois, et encore ces derniers jours à l’encontre d’hommes publics, la parole des victimes de violences sexistes et sexuelles se libère toujours plus, partout, dans tous les secteurs de la société française, montrant le caractère systémique de ces violences.

Déjà plus de 102 féminicides, en France, en 2021 ! Derrière ce chiffre, il y a des noms Adeline, Pascale, Chahinez, des vies volées, des orphelins. Et ces féminicides ne sont pas des accidents, ce sont des meurtres qui sont l’aboutissement terrible d’un continuum de violences toutes intolérables.

Tout au long de leur vie, les femmes subissent non seulement la violence physique de leurs oppresseurs, faite de coups, de harcèlement, d’injures mais aussi la violence sociale du système capitaliste, avec la précarisation toujours plus forte de leurs emplois, les inégalités salariales ou la charge mentale qui leur est imposée. Aucune de ces violences ne relève du domaine privé car elles menacent la République dans ses principes mêmes.

Comme le rappelaient les pancartes dans la grande marche unitaire qui a réuni 50000 personnes contre les violences faites aux femmes samedi dernier à Paris, 65% des victimes de féminicides avaient pris contact avec les autorités pour dénoncer les violences qu’elles subissaient.

Le PCF est pleinement mobilisé pour des politiques publiques à la hauteur de l’enjeu et au sein même de notre organisation, à la fois précurseur sur nombre de dispositifs visant à construire un environnement militant sans violence sexiste ni sexuelle et conscient de tout le travail qui reste à faire pour soutenir au mieux les victimes et éradiquer ces violences.

Seules l’augmentation des moyens alloués à la lutte contre les violences faites aux femmes et l’adoption d’une loi-cadre à la fois répressive et préventive permettront d’endiguer ce système. C’est pourquoi le PCF, avec son candidat à l’élection présidentielle Fabien Roussel, porte deux propositions essentielles :

  • Une hausse considérable des moyens mis en place pour lutter contres les violences sexistes et sexuelles, à hauteur d’un milliard d’euros.
  • L’adoption d’une loi-cadre sur les violences intrafamiliales, avec les financements nécessaires pour la mettre en œuvre et qui rassemblerait l’ensemble des problématiques concernant ces violences, notamment avec un volet portant sur les dispositifs de prévention et d’accompagnement.

Violences faites aux femmes : Manifestons le 20 ! (à #Annecy, le 27)

Dans les tous domaines de la vie et à tous les âges, les injures, le viol, le harcèlement, les coups… sont de mortifères violences qui s’ajoutent à la violence capitaliste. Les femmes précaires en sont les premières victimes : précarité économique, violences sexistes et sexuelles au travail, mais aussi violences sanitaires car elles sont aussi en première ligne des métiers aux conditions de travail néfastes pour la santé.

Le Haut Conseil à l’égalité rappelle que les femmes représentent 70 % des travailleurs pauvres. Les maladies professionnelles, les accidents du travail et de trajet sont en forte augmentation chez les femmes, en particulier dans des secteurs à forte précarité : santé et nettoyage où l’augmentation des accidents du travail ont augmenté depuis 2001 de 81 %. (1)

Les violences se cumulent avec les haines, le racisme ou les LGBTQI-phobies comme porte- étendards des extrêmes droites. Le suicide de la jeune adolescente Dinah a fait suite à des années de harcèlement fondé notamment sur la lesbophobie, le mépris de classe et le racisme. Le (cyber) harcèlement ne fait qu’augmenter et cible en majorité les jeunes filles.

La culture du viol se répand notamment par la publicité et les contenus de médias sexistes mais aussi par le système porno-prostitueur. Les enquêtes relayées par Osez le féminisme démontrent que 88 % des vidéos pornographiques visionnées en ligne contiennent des scènes de violences sexuelles contre les femmes (2) y compris racistes. C’est pourquoi nous sommes résolument abolitionnistes. Les MeeToo s’enchainent désormais : théâtre, inceste, sport, média, politique, etc., mais aucun changement de société profond ne suit. Les violences gynécologiques et obstétricales font partie du débat public sans réaction à la hauteur des enjeux. Un outil comme le violentomètre permet aux professionnel·le·s en contact avec les adolescent·e·s d’engager des discussions préventives sur les violences sexistes et sexuelles.

En France, une femme est assassinée tous les 3 jours, tuée par son (ex) conjoint en raison de son genre. La société ne doit plus traiter ces meurtres comme des faits divers ou des « crimes passionnels » mais bien comme des féminicides, au même titre que les infanticides et transféminicides. En effet, les enfants, les personnes trans, les prostitué·e·s victimes de la traite sexuelle des êtres humains subissent les mêmes violences causées par le patriarcat.

Il est urgent d’opérer un virage politique global dans la société française. Le vote d’une loi-cadre, sur le plan répressif comme préventif, accompagnée d’une hausse considérable des moyens publics alloués à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, permettront d’apporter une réponse à la hauteur pour endiguer ces violences. En refusant de s’attaquer au système patriarcal dans son ensemble, le gouvernement ne fait que distiller des « mesurettes » (qui ne sont jamais financées et donc pas appliquées) servant davantage sa communication que l’intérêt des droits des femmes. Combien de Téléphones Grave Danger ou de bracelets anti-rapprochements distribués pour combien de femmes victimes de violences ?

Les solutions existent pourtant, portées par les associations féministes depuis des décennies. Le PCF exige ainsi 1 milliard pour lutter contre les violences faites aux femmes et l’adoption d’une loi-cadre sur les violences intrafamiliales.

Contre toutes ces violences faites aux femmes, manifestons toutes et tous cette année le 20 novembre pour la journée internationale de lutte (3). Parce que cette lutte est internationaliste, nous manifestons aussi avec les femmes polonaises en lutte pour le droit à l’avortement, avec les femmes afghanes qui subissent le retour des talibans, avec les jeunes filles victimes de mutilations génitales partout dans le monde, avec les femmes qui luttent contre le viol comme arme de guerre, pour protéger les jeunes filles enlevées à des fins d’esclavage sexuel par les islamistes, et tant d’autres encore. 

Shirley Wirden

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1. Rapport HCE n°2017-05-29-SAN-O27 publié le 29 mai 2017.

2. « Agression and sexuel behavior in best selling pornography videos : a content analysis update » in Violence against women, 16, 10 : 1065-1085, 2010.

3. Qui a lieu tous les 25 novembre.

La justice a besoin d’un grand plan de sauvetage, pas d’une opération de communication du président-candidat

Ce 18 octobre, ont débuté les « États Généraux de la justice », en présence du président de la République. Nul n’est dupe des intentions de Monsieur Macron, cette réunion intervenant à six mois de l’élection présidentielle.

Officiellement, ces États Généraux ont pour objectif de « dresser un état de la situation de la justice et de formuler des propositions concrètes pour mettre la justice au centre du débat démocratique ». 

Mais les acteurs de la justice ont déjà, depuis très longtemps, posé le diagnostic et formulé des propositions que l’exécutif n’a jamais voulu prendre en compte.

Si l’institution judiciaire a vu augmenter son budget depuis dix ans (de l’ordre de 8% en 2020), sa situation reste toujours en-deçà de la moyenne des autres pays européens. Ce qui se traduit par des moyens humains et matériels très insuffisants au regard des attentes des justiciables. 

On recense moitié moins de juges que la moyenne européenne, quatre fois moins de procureurs, des moyens budgétaires équivalents à 69,51 euros par an et par habitant tandis que les pays comparables atteignent une moyenne de 84,13 euros. Ce que ne saurait compenser l’embauche, ces cinq dernières années, de contractuels précaires.

Comme l’indiquent les organisations de magistrats, pour atteindre la médiane européenne (28,9 magistrats pour 100 000 habitants), 19 475 nouveaux juges et procureurs seraient nécessaires. Faute de quoi, au rythme de 50 créations d’emplois par an, comme ces trois dernières années, il faudra deux siècles pour rattraper notre retard…

Ce manque de moyens entraîne au quotidien la saturation dramatique des juridictions. Au point que l’instance prud’homale s’est vue sanctionner pour ses lenteurs à traiter les litiges professionnels et entraves au droit du travail de la part des employeurs. 

Tout cela aggrave la crise démocratique dans notre pays, creuse le fossé entre les Français et leur justice, nourrit la démagogie d’une droite ultraréactionnaire qui s’emploie par tous les moyens à restreindre l’État de droit.   

La résolution des litiges, comme la prévention et la sanction des incivilités, de la délinquance, de la criminalité participent de la cohésion sociale de la France.

Or, l’opacité et l’absence de dialogue dans lesquelles ont été conduites une série de réformes ces dernière années ont privé nos concitoyennes et concitoyens d’une vision de long terme sur l’avenir du service public de la justice. Tous les professionnels du droit, magistrats et greffiers, avocats et personnels de justice, en ont subi la perte de sens de leurs missions. 

Il est urgent que l’on change de braquet. Ce n’est pourtant pas l’orientation des États Généraux de cet automne,  qui laissent dans le flou leurs véritables objectifs et n’ont fait l’objet d’aucune concertation avec celles et ceux qui font vivre l’institution au quotidien.

Le Parti Communiste Français en appelle à la mise en oeuvre, de toute urgence, d’un grand plan de sauvetage de notre justice, dans l’objectif de la moderniser, de la démocratiser, de la rendre accessible à toutes et à tous. Ce qui suppose de prendre les moyens humains et financiers de rattraper le retard de notre justice avec les autres pays d’Europe. Il demande en ce sens que s’engagent d’urgence des discussions avec les organisations syndicales concernées, afin de répondre aux besoins d’un service public de qualité. C’est ainsi que les États Généraux seront autre chose qu’une nouvelle opération de communication du président-candidat.

Allocution de Macron : Un président-candidat au service du capital

L’allocution du président de la République, ce 12 juillet, n’a pas été à la hauteur de la crise politique, sanitaire et économique que vit la France.

Pour le Parti Communiste Français, la vaccination doit devenir une grande cause nationale et mondiale car elle est la meilleure protection contre l’épidémie. Elle doit être accompagnée d’une politique ambitieuse de prévention et d’un investissement massif dans la recherche publique pour développer, en plus des vaccins, des traitements efficaces contre le Covid-19.

On ne peut combattre un tel virus à l’échelle d’un seul pays. Alors qu’une faible proportion de la population mondiale a jusqu’alors bénéficié de la barrière des vaccins et que les promesses du G7 en direction des pays les plus pauvres n’ont pas été suivies d’effets, il y a plus que jamais urgence à lever les brevets et à investir massivement dans la production de vaccins pour l’ensemble des peuples. Le chef de l’État l’a confirmé hier soir. Le gouvernement français se refuse toujours à imposer cette solution aux grands laboratoires pharmaceutiques. Il est également décisif d’apporter une aide immédiate aux pays les plus touchés, notamment ceux du Sud, par des moyens financiers, en matériel médical, médicaments et protections, et d’agir pour développer les capacités de production partout dans le monde.

Dans notre pays, les constats formulés par le chef de l’État résonnent comme l’impitoyable aveu de l’échec des politiques sanitaires mises en œuvre par le gouvernement.

Si trop peu de nos concitoyennes et concitoyens sont aujourd’hui protégés, c’est d’abord du fait d’une gestion libérale de la pandémie et du choix de déléguer une partie de cette gestion à des cabinets privés qui n’agissent en rien pour l’intérêt général, ainsi qu’à des opérateurs privés pour les prises de rendez-vous. La suspicion d’une partie du pays envers la parole publique a en outre été aggravée par les incohérences de l’action gouvernementale et son absence de transparence, comme par les défaillances de l’État pour répondre aux besoins de l’hôpital ou des soignants qui réclament une juste reconnaissance et des moyens supplémentaires leur permettant de mener au mieux leurs missions. Le Ségur de la santé n’est pas à la hauteur de leurs besoins et de leurs attentes.

Le pays a besoin d’une politique nationale de santé publique d’un tout autre niveau pour combattre efficacement l’épidémie et convaincre largement nos compatriotes. Elle implique de développer la Sécurité sociale, de renforcer l’hôpital public et les Ehpad, de créer des centaines de milliers d’emplois et de développer la formation, de mettre en place un pôle public du médicament et de développer des centres de santé. Si les personnels soignants, ainsi que les agents du service public en contact avec les usagers, doivent être incités à se faire vacciner, une stratégie publique offensive, élaborée démocratiquement à tous les niveaux et placée sous le contrôle du Parlement, doit permettre d’aller à la rencontre de toutes celles et ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de recevoir un vaccin. Si l’on veut réellement améliorer la couverture vaccinale du pays, aucun territoire, aucune catégorie sociale, à commencer par les plus fragiles, ne doit être abandonné. Et si un pass sanitaire peut se révéler nécessaire pour endiguer la nouvelle vague épidémique qui s’annonce, une telle mesure ne peut être que transitoire, sous peine d’accroître les fractures dont souffre déjà notre société.

L’essentiel de son allocution, Emmanuel Macron l’a consacrée à son autopromotion et aux axes de sa future campagne présidentielle.

Alors que la profondeur des difficultés économiques que connaissent nos concitoyennes et concitoyens, comme l’aggravation constante des inégalités, appellent une politique d’urgence sociale, il choisit de remettre à l’ordre du jour les contre-réformes néolibérales qu’il n’a pu encore faire aboutir du fait du contexte sanitaire et du rejet massif qu’elles suscitent.

Avec l’annonce de l’entrée en vigueur prochaine des nouvelles conditions d’indemnisation des sans-emploi, la volonté réaffirmée de faire travailler plus longtemps les salarié.e.s par le recul de l’âge du départ à la retraite, la relance du démantèlement de la protection sociale et de l’ensemble des missions protectrices de l’État, c’est une politique de casse sociale aggravée qu’il entend imposer au pays.

C’est aux hommes et aux femmes qui ne vivent que de leur travail que ce Président des ultra-riches veut faire payer la crise. Tant pis si le chômage, la pauvreté et la précarité progressent pour l’immense majorité des Françaises et des Français pendant que la fortune des plus riches familles de France atteint 1000 milliards d’euros. Tant pis si les délocalisations se sont poursuivies à un rythme soutenu, déchirant sans cesse davantage le tissu industriel de la France.

Il faut mettre en échec ce projet. Notre pays a un besoin impératif d’une politique de gauche qui s’attaque à la domination et aux privilèges insolents du capital, afin de répondre à l’immensité des besoins populaires.

L’heure est à une politique qui permette à tous les secteurs de s’organiser, à des embauches massives dans les services publics, à commencer par la santé et l’éducation, au soutien à la culture. L’heure est à une autre utilisation de l’argent, à une sécurisation de l’emploi et de la formation de chaque salarié.e, à une aide à la hauteur des besoins des TPE-PME au lieu de déverser des centaines de milliards d’euros à des groupes supprimant des activités et des emplois, à un nouveau mode de développement social et écologique, à une nouvelle industrialisation, à des mesures d’ampleur contre la pauvreté et la précarité.

C’est ce à quoi le Parti Communiste Français, avec son candidat à l’élection présidentielle Fabien Roussel, entend s’attacher.

Sécurité : le tout répressif, est-ce la solution ?

La manifestation de policiers du 19 mai mais il faut bien le dire aussi, la prise de position du secrétaire national du PCF, ont largement participé à amplifier le débat sur les enjeux de sécurité et de sûreté des populations.

Tout d’abord sécurité ou sûreté et ce n’est pas qu’une question de sémantique, ne signifient pas exactement la même chose. La sûreté représente un ensemble de mesures permettant de se protéger contre les malveillances et qui dit malveillances dit intention de nuire, alors que la sécurité qui, certes dans le discours classique englobe la notion de sûreté, concerne plus particulièrement les risques dont la cause est accidentelle.

Dans les faits le mot sécurité est plus souvent employé car à la différence de celui de sûreté, il est beaucoup plus précisé en termes réglementaires. Cela tient au fait que la sûreté concerne un domaine plus diffus, plus fluctuant et plus évolutif reposant sur la complexité des comportements humains mais aussi sur l’affirmation et le respect des libertés publiques fondamentales.

Au cas d’espèce nous avons aujourd’hui plus à faire à une problématique de sûreté qu’à des questions de sécurité. Dès lors il s’agit de nous demander pourquoi de plus en plus de personnes ont l’impression de ne pas vivre en sûreté ; une question éminemment politique et qui peut porter loin. Depuis plusieurs décennies, une crise majeure du système capitaliste dégrade considérablement les conditions de vie et fait monter les pires réflexes. Précarité, chômage, exclusion, ostracisme, stigmatisation de toute sorte, racisme, recul des libertés individuelles et collectives sont l’envers du décor d’une société qui se délite sous la pression des forces du capital. Manques cruels d’accès à l’enseignement et à la formation, à la culture, aux soins, un espoir bouché sur l’avenir pour des millions d’hommes et de femmes jeunes et moins jeunes, ont installé un climat de défiance vis-à-vis de l’autre, de repli sur soi, de peur générant une forte impression de manque de sûreté et/ou d’insécurité.

Malheureusement au lieu d’une réponse sociale, humaine à cette évolution et relevant à bras la corps le défi d’une nouvelle émancipation sociale, les pouvoirs politiques à la solde des intérêts capitalistes se livrent et cela, particulièrement depuis N. Sarkozy, à un jeu trouble sur lequel se nourrissent les idées nauséabondes du clan Le Pen. Demandons-nous par exemple pourquoi la dimension sécuritaire inonde le débat politique alors que c’est justement à ce moment même que des emplois de policiers sont supprimés par milliers, que les services publics disparaissent comme fond la neige au soleil ? Demandons-nous également pourquoi depuis quelques temps et y compris sous F. Hollande, quasiment pas une manifestation syndicale sur des questions d’ordre purement social, n’a échappé à des échauffourées violentes avec la répression policière pour réponse, le mouvement des gilets jaunes ayant constitué une sorte d’apogée momentanée de cette dérive.

Sécurité et sûreté sont des domaines que le pouvoir politique a toujours eu tendance à fortement utiliser pour manipuler le peuple et en instrumentaliser certaines couches, surtout en période où le système doit imposer d’importants reculs sociaux et des libertés fondamentales pour se sauver. Tout est lié !

Le problème le plus important n’est-il pas finalement celui de l’insécurité sociale, du manque de perspectives d’avenir pour soi-même, ses enfants, ses proches ? Pour beaucoup l’inquiétude quotidienne est de savoir ce qu’il y aura à manger demain, quelles études pourront suivre les jeunes et sur quel emploi elles vont déboucher ! Au fond sont ainsi posés la prise en compte et la reconnaissance de l’être humain, son insertion et son rôle dans la société ? C’est pour l’essentiel la non-réponse à ces questions existentielles qui déstabilise les populations, particulièrement celles des quartiers dits sensibles constituant ainsi le terreau de toutes les dérives, de toutes les explosions, de toutes les manœuvres.

Cela est vieux comme le monde ! C’est dans les quartiers, dans les pays défavorisés que des gens plus ou moins bien intentionnés viennent faire leur marché, suivis de près par des politiques bien-pensants portant au pinacle comme modèle de réussite sociale celui du gagneur, c’est-à-dire de l’argent pour l’argent. C’est donc là qu’on recrute des nervis, des hommes de mains, des porteurs d’eau. C’est ainsi que fructifient tous les trafics y compris le radicalisme religieux qui se pare en plus de vertus morales. C’est ainsi que des adolescents et de jeunes adultes passent à l’acte jusqu’à devenir incontrôlables. Ma fonction d’élu m’a permis d’avoir accès à des enquêtes sociales et sociologiques sur des quartiers difficiles de ma ville. On pouvait clairement y déceler l’évolution de certains adolescents, voire pré-adolescents. Mais depuis, sur le fond qu’y a-t-il eu vraiment de fait pour enrayer cette tendance ? Rien sinon que la situation générale s’est encore dégradée !

Vouloir résoudre les questions de manque de sûreté et de sentiment d’insécurité globale qui rendent la situation invivable pour nombre de nos concitoyens, sentiment et vécu dont il faut par ailleurs avoir conscience, suppose la mobilisation de moyens considérables mais indispensables. S’il faut bien évidemment punir et sanctionner, il faut aussi une réponse juste et éducative, au risque de la surenchère permanente et de la course sans fin à la sanction. Une approche nouvelle en amont, avec de la prévention est également indispensable. Cela exige des équipes éducatives formées et en nombre suffisant ainsi que de nouveaux moyens pour la police en effectifs, en formation et un contenu de missions articulé autour du triptyque : proximité, prévention et répression.

Mais cela demande également de nouveaux moyens pour la justice. Impossible en effet de définir un nouveau cadre pour l’intervention policière sans traiter de la situation de la justice. La plus importante question posée par la manifestation de policiers du 19 mai n’est-elle pas en creux et en clair aussi, vu certains mots d’ordre portés, le transfert des missions de justice à la police ? C’est une demande récurrente de certains syndicats de police dénonçant le laxisme de la justice. En arrière-plan est une transformation en profondeur des institutions policières et judiciaires de notre pays, une transformation déjà à l’œuvre dans d’autres domaines comme par exemple en matière fiscale la fin de la séparation entre l’ordonnateur et le comptable ou encore la réforme territoriale en préparation. Il s’agit d’une volonté de remodelage global des institutions de notre pays. Le but est de créer un nouveau cadre permettant d’imposer un État de plus en plus autoritaire, outil indispensable aux forces du capital pour imposer leur domination et leur exploitation dans des conditions de d’existence de plus en plus dures pour les gens. C’est un véritable changement de paradigme qui se prépare.

De nouveaux moyens pour la justice, ses missions clairement définies par rapport à celles de la police, c’est aussi permettre des sanctions adaptées et porteuses de sens ainsi que leur suivi en même temps que de prévenir le grave problème des prisons surchargées, devenues criminogènes.

Pour autant, en tout état de cause, police et justice ne pourront régler tous les problèmes de la société sauf à transformer la nation tout entière en univers carcéral. La solution est donc ailleurs. Elle est de s’attaquer de front à la question sociale, c’est-à-dire de mettre en cause la domination du capital. Et la question sociale numéro un c’est : l’emploi, sa sécurisation avec la formation et sa rémunération. Il faut tout autant en finir avec le recul, la désertification des services publics dans les quartiers populaires souvent qualifiés de sensibles mais aussi en zone rurale. Il faut remettre partout du service public, beaucoup de service public : éducation-formation, culture, santé, transports, énergie…

Une autre absence est tout aussi lourde de dangers pour la société c’est le vide de sens qui lui est proposé à part de s’enrichir sur le dos des autres, le voisin, la voisine, de considérer l’autre comme une chose et de rechercher l’argent comme fin et but de toute l’existence. Pourtant notre société est autrement plus riche d’humanité, de créativité et d’émancipation. L’urgence est donc double : d’une part, lutter contre l’insécurité sociale et la précarisation de tous les aspects de la vie et d’autre part apporter une réponse de sûreté immédiate aux populations mises en danger.

Jean-Marc Durand (PCF 26)

Faudra-t-il attendre 1000 ans de plus pour l’égalité ? #PCF

La crise sanitaire du Covid-19 a rendu visible les femmes premières de corvée. Les femmes sont : 87 % des soignantes et infirmières, 91 % d’aides-soignantes, 97 % des aides ménagères et aides à domicile, 73 % agentes d’entretien, 76 % des caissières et vendeuses. La crise a montré la dureté de leur travail, la division sexuée du travail et mis en évidence un paradoxe prégnant : toujours en première ligne sur le front des inégalités au travail et dans la vie, les femmes ont un rôle crucial dans la gestion de cette crise malgré la réduction drastique des politiques publiques, et pourtant leur travail n’est pas reconnu à sa juste valeur !

Alors qu’elles représentent plus de la moitié de l’humanité et quelles sont plus formées dans le cadre scolaire, l’écart salarial reste à ce jour de 26 % entre les hommes et les femmes. Au rythme actuel de rattrapage, il faudra mille ans pour obtenir l’égalité salariale !

Le refus des violences sexistes et patriarcales faites aux femmes et les aspirations à l’égalité montent dans la société, notamment à travers les campagnes sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les manifestations féministes. Nous, féministes et communistes, sommes de celles qui participent et construisent au quotidien les mouvements féministes comme des mouvements sociaux de classes.     

La déferlante #MeToo a entraîné un abaissement drastique du seuil de tolérance à l’égard des violences sexistes et sexuelles. Ce moment historique a révélé au grand nombre leur caractère massif, systémique, et la nécessité d’évolutions politiques et législatives d’ampleur, afin d’opérer une véritable transition féministe de notre société. Cela est en effet devenu nécessaire à venir à bout d’inacceptables dysfonctionnements qui subsistent dans la prise en charge des victimes par les autorités publiques, et à opérer un virage culturel global dans la société française.

Au vu des effets dévastateurs de ces actes criminels sur les enfants et les jeunes, et de leur impact sur leur vie adulte, cette question revêt un caractère de santé publique, et un enjeu crucial pour toute société se prétendant civilisée. Dès lors, seule l’édiction d’une loi-cadre sur le plan répressif mais aussi préventif, accompagnée d’une hausse des moyens publics alloués à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, permettront d’apporter une réponse suffisante à endiguer ce phénomène gravissime.

Prenez conscience que comme toute forme de domination, et d’autant plus qu’elle concerne la moitié du genre humain, la domination patriarcale est un puissant frein au développement de l’humanité. Le contexte politique, social et économique international comme national, avec la banalisation des idées d’extrême droite, la montée des conservateurs sont des signes inquiétants pour les droits des femmes. 

Il est de plus en plus urgent de porter haut notre volonté et nos combats pour l’égalité professionnelle, le droit à disposer de son corps sans qu’il puisse être acheté par qui que ce soit, le juste partage des pouvoirs, en France et dans le monde. Les avancées, réalisées grâce aux luttes et mobilisations des militant·e·s, des féministes restent fragiles et sont remises en cause régulièrement par les masculinistes et les politiques d’austérité gouvernementale.

C’est pourquoi nous nous engageons dans le cadre des mouvements féministes unitaires et dans ces revendications, et c’est pourquoi nous serons dans la rue pour :

  • Réclamer la revalorisation des métiers à prédominance féminine et de réelles hausses de salaires !
  • Nous élever contre notre exploitation, pour l’égalité salariale femmes-hommes et revendiquer un réel partage des tâches domestiques et familiales !
  • Réclamer des services publics accessibles à toutes sur l’ensemble du territoire, et notamment des places en crèches.
  • Dénoncer et combattre les violences sexistes et sexuelles, y compris incestueuses, ou encore au travail. Nous voulons un milliard pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles.
  • Dénoncer les discriminations qui se cumulent et se renforcent : de genre, de classe, de couleur de peau et d’origine, et lesbo, -bi- et transphobes.
  • Lutter contre la violence sexuelle, raciste et institutionnelle faite aux femmes migrantes, contre leur exploitation, pour réclamer la liberté de mouvement à travers les frontières et un permis de séjour illimité et sans conditions !
  • Pour que l’accès à l’avortement, aux 3 méthodes choisies, soit possible partout et même pendant le confinement, pour que le délai légal soit étendu au-delà de 12 semaines.

Nous serons en grève ce 8 mars. Comme les femmes de par le monde, nous serons dans la rue à manifester et revendiquer. Car sans les femmes, le monde s’arrête ! La place et le travail des femmes dans notre société est centrale pour ouvrir les chemins d’une nouvelle société humaine, émancipée.

On ne veut plus attendre ! 

Hélène Bidard

membre du CN

Le #PCF demande l’abandon du projet de réforme de la justice pénale des mineurs et la mise en oeuvre d’un code de l’enfance

Publié le 10/12/2020 par PCF

L’Assemblée nationale entame aujourd’hui la révision de l’ordonnance de 1945 sur la justice pénale des mineurs avec un projet gouvernemental inutile et dangereux, auquel s’opposent de très nombreux professionnels.

La méthode choisie, à marche forcée, avec l’annonce surprise, en novembre 2018, d’une nouvelle ordonnance sans consultation préalable des professionnels de l’enfance, des organisations syndiques de magistrat.e.s, des avocat.e.s, des travailleuses et travailleurs sociaux, n’est pas acceptable. Malgré les alertes des professionnels de la justice et de l’enfance, dénonçant une approche répressive, le texte n’a que très peu évolué.

Le gouvernement propose de faire plus avec moins puisque, malgré la communication sur le sujet, les moyens de la justice, et notamment de la justice des mineurs, restent indignes. Les budgets de la prévention et de la protection de l’enfance, de la protection judiciaire de la jeunesse et des tribunaux sont notoirement insuffisants. Nombreédu de dispositions, dans un but purement gestionnaire, et sans réflexion réelle sur un sujet qui mérite pourtant la plus grande attention, dessinent une accélération de la répression pénale, au détriment du temps éducatif.

Les passages à l’acte délinquants de certains enfants sont souvent la conséquence de carences bien en amont dans leur prise en charge, fautes de services de prévention et de protection de l’enfance suffisamment nombreux et réactifs. La « lenteur » de la procédure pénale, un des motifs mis en avant pour justifier cette réforme, réelle dans certains cas, est principalement due au manque de travailleuses et de travailleurs sociaux pour assurer les mesures éducatives ordonnées dans des délais adaptés et au manque de greffier.e.s et de magistrat.e.s pour juger dans des délais raisonnables.

Avec ce code, un pas de plus est fait pour rapprocher la justice des mineurs de celle des adultes.

Le PCF demande l’abandon de ce texte et la mise en oeuvre d’un projet bien plus ambitieux, celui d’un code, non pas seulement de la justice pénale des mineurs, mais de l’enfance, avec l’objectif de replacer la protection de nos enfants  au centre des enjeux.

Le #PCF s’engage et soutient la lutte contre le SIDA

A l’occasion de la journée mondiale du 1er décembre, le PCF rappelle ses engagements contre ce fléau et renouvelle son ambition d’aboutir à un système de prévention réellement efficace, ainsi qu’une prise en charge adaptée des patient.e.s.

En cette période sanitaire lourde, les maladies et infections ne se sont pas mises en pause. Les indicateurs concernant le VIH, déjà inquiétants auparavant, le sont devenus encore plus avec la crise sanitaire et sociale que nous traversons (contaminations en hausse, baisse de prescription Prep…). Pourtant, cette crise montre également que les moyens existent pour lutter contre les pandémies. La lutte contre la COVID-19 doit servir d’électrochoc aux autorités mondiales et nous leur demandons des avancées concrètes, avec des moyens accrus, pour sortir de cette autre pandémie qui tue tous les jours des milliers de personnes dans le monde.

« Notre temps est arrivé, les femmes » #PCF

Ce 25 novembre 2020, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, a lieu en pleine crise sanitaire, pendant un deuxième confinement, tout aussi risqué que le premier pour les femmes et les enfants dans les foyers où la violence règne. Cela est bien connu, les violences à l’âge adulte prospèrent sur le terreau de celles connues dans l’enfance, du côté des victimes comme des agresseurs d’ailleurs. Pour briser ce cycle infernal, il est fondamental de détecter, écouter, prendre en charge et réparer dès les premières violences.

Nous sommes dans un contexte à la fois enthousiasmant et difficile. Enthousiasmant du fait de la nouvelle vague féministe, aux ramifications multiples, qui déferle depuis octobre 2017, depuis l’émergence de #Metoo. Abaissement du niveau de tolérance aux violences, prise de parole, prise de conscience du caractère massif des violences faites aux femmes et aux enfants : une fenêtre mondiale s’est ouverte pour des conquêtes majeures. Le contexte est néanmoins difficile parce que la Covid, le confinement, le couvre-feu et autres mesures qui peut-être sont devant nous, mais surtout la crise économique qui en découle, ont des conséquences catastrophiques pour l’emploi et le pouvoir d’achat des femmes. Elles ont déjà gravement renforcé les inégalités domestiques et d’accès aux droits, le nombre de mammographies a baissé de 50 % par rapport à d’habitude, ce qui laisse présager des détections tardives et toutes les conséquences qu’on peut imaginer sur la prise en charge du cancer du sein. La question se pose également pour les IVG, sans parler du débat qui a secoué la semaine dernière l’Assemblée nationale concernant l’allongement du délai.

Les premières de corvée, sur le pont des métiers « essentiels », féminisés et précaires, seront les premières victimes de cette crise. Depuis notre échelle jusqu’à l’ONU, les études fleurissent sur les conséquences genrées de la crise et tout confirme que nous sommes face à un énorme défi pour éviter les régressions pour les droits des femmes.

Nous sommes féministes : Notre sexe, notre genre nous conduit à devoir être dès la naissance des infatigables militantes pour l’égalité. En 2020, en France, 6e puissance économique mondiale, des êtres humains se font assassiner parce que ce sont des femmes : ce sont des féminicides. Une femme tous les 2 jours est tuée par son conjoint ou son ex-conjoint ! Les violences faites aux femmes sont le bras armé du patriarcat. Elles sont partout. Elles sont diverses : emprise, injure, harcèlement, coup, viol… À chaque fois, les violences sexistes et sexuelles constituent un cinglant rappel à l’ordre patriarcal et capitaliste. Elles ne relèvent pas du domaine privé, mais d’une problématique publique et politique. Elles peuvent être arrêtées par des politiques publiques, volontaristes et financées. C’est pourquoi nous exigeons que le gouvernement arrête les tours de passe-passe : le milliard promis pendant le Grenelle est un milliard dû aux femmes victimes de violences et à leurs enfants !

Parce que nous sommes communistes, nous portons un féminisme-lutte des classes. La casse des services publics et le démantèlement des solidarités héritées du Conseil national de la Résistance, notamment les retraites et la Sécurité sociale, aggravent encore la situation économique des femmes. La Covid et le confinement, les fermetures des écoles, ont épuisé particulièrement les femmes au travail comme à la maison ! Appauvries et précarisées, elles sont encore plus vulnérables face aux violences. Pourtant, le confinement a révélé au grand jour le rôle primordial des femmes, premières de corvée dans les secteurs les plus indispensables à la société.

Les femmes et leurs alliés se lèvent pour dénoncer le système patriarcal qui les domine. Le mouvement social massif des femmes se lève, nous en sommes pleinement : #Metoo, #Balancetonporc, #Iwas, en mobilisation le 8 mars 2020 contre la nomination de G. Darmanin, elles expriment clairement et massivement leur refus de continuer à subir ce système injuste !

Les violences faites aux femmes sont systémiques. Il est illusoire de vouloir les éradiquer avec des textes parcellaires et des mesures parcimonieuses. Le PCF demande immédiatement 1 milliard pour lutter contre les violences faites aux femmes ; le PCF demande l’adoption d’une loi-cadre sur les violences qui rassemblerait l’ensemble des problématiques dont le travail éducatif de prévention et d’accompagnement.

À toutes les femmes qui ont révélé leurs souffrances, toutes celles qui se battent pour obtenir justice et soutien, pour se protéger et protéger leurs enfants, pour se reconstruire, retrouver la sérénité et le goût d’aimer à nouveau. À ces femmes qui aiment les femmes et qui subissent la double discrimination en tant que femme et lesbienne. À ces femmes de toutes origines et de tous milieux sociaux. Nous savons et nous réaffirmons qu’une alternative féministe ne peut être dissociée du combat contre les réactionnaires et l’extrême-droite, contre le racisme, tout comme contre les LGBT-phobies. À toutes celles qui n’ont pas encore parlé. À toutes celles et tous ceux qui veulent construire une société solidaire et sororale, tou·te·s les bénévoles, les militant·e·s politiques et associatifs, ces agent·e·s du service public, ces professionnel·le·s de santé, ces voisin·e·s, ces élu·e·s locales, qui savent que « le privé est politique » et accompagnent les femmes vers la sortie des violences, tous ces gens qui pallient l’indifférence de l’État et sauvent des vies avec des bouts de ficelle. Aux hommes alliés des femmes, qui se questionnent sur leurs idées et leurs pratiques, et qui écoutent et soutiennent les femmes, par humanité, par solidarité.

Nous voulons dire qu’il est possible d’en finir avec les violences faites aux femmes et aux enfants.

Les militant·e·s et les élu·e·s communistes et féministes revendiqueront le 21 novembre avec « Nous toutes » et le 25 novembre 2020, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, comme le reste de l’année, dans tout le pays, contre les traitements indignes et contre toutes les violences faites aux femmes et aux enfants.

Le temps de la colère, les femmes, Notre temps, est arrivé Connaissons notre force, les femmes Découvrons-nous des milliers !

« Nous pouvons gagner ce milliard historique ! »

Hélène Bidard, responsable nationale de la commission, féministe/droits des femmes du PCF.