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Violences faites aux femmes : Manifestons le 20 ! (à #Annecy, le 27)

Dans les tous domaines de la vie et à tous les âges, les injures, le viol, le harcèlement, les coups… sont de mortifères violences qui s’ajoutent à la violence capitaliste. Les femmes précaires en sont les premières victimes : précarité économique, violences sexistes et sexuelles au travail, mais aussi violences sanitaires car elles sont aussi en première ligne des métiers aux conditions de travail néfastes pour la santé.

Le Haut Conseil à l’égalité rappelle que les femmes représentent 70 % des travailleurs pauvres. Les maladies professionnelles, les accidents du travail et de trajet sont en forte augmentation chez les femmes, en particulier dans des secteurs à forte précarité : santé et nettoyage où l’augmentation des accidents du travail ont augmenté depuis 2001 de 81 %. (1)

Les violences se cumulent avec les haines, le racisme ou les LGBTQI-phobies comme porte- étendards des extrêmes droites. Le suicide de la jeune adolescente Dinah a fait suite à des années de harcèlement fondé notamment sur la lesbophobie, le mépris de classe et le racisme. Le (cyber) harcèlement ne fait qu’augmenter et cible en majorité les jeunes filles.

La culture du viol se répand notamment par la publicité et les contenus de médias sexistes mais aussi par le système porno-prostitueur. Les enquêtes relayées par Osez le féminisme démontrent que 88 % des vidéos pornographiques visionnées en ligne contiennent des scènes de violences sexuelles contre les femmes (2) y compris racistes. C’est pourquoi nous sommes résolument abolitionnistes. Les MeeToo s’enchainent désormais : théâtre, inceste, sport, média, politique, etc., mais aucun changement de société profond ne suit. Les violences gynécologiques et obstétricales font partie du débat public sans réaction à la hauteur des enjeux. Un outil comme le violentomètre permet aux professionnel·le·s en contact avec les adolescent·e·s d’engager des discussions préventives sur les violences sexistes et sexuelles.

En France, une femme est assassinée tous les 3 jours, tuée par son (ex) conjoint en raison de son genre. La société ne doit plus traiter ces meurtres comme des faits divers ou des « crimes passionnels » mais bien comme des féminicides, au même titre que les infanticides et transféminicides. En effet, les enfants, les personnes trans, les prostitué·e·s victimes de la traite sexuelle des êtres humains subissent les mêmes violences causées par le patriarcat.

Il est urgent d’opérer un virage politique global dans la société française. Le vote d’une loi-cadre, sur le plan répressif comme préventif, accompagnée d’une hausse considérable des moyens publics alloués à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, permettront d’apporter une réponse à la hauteur pour endiguer ces violences. En refusant de s’attaquer au système patriarcal dans son ensemble, le gouvernement ne fait que distiller des « mesurettes » (qui ne sont jamais financées et donc pas appliquées) servant davantage sa communication que l’intérêt des droits des femmes. Combien de Téléphones Grave Danger ou de bracelets anti-rapprochements distribués pour combien de femmes victimes de violences ?

Les solutions existent pourtant, portées par les associations féministes depuis des décennies. Le PCF exige ainsi 1 milliard pour lutter contre les violences faites aux femmes et l’adoption d’une loi-cadre sur les violences intrafamiliales.

Contre toutes ces violences faites aux femmes, manifestons toutes et tous cette année le 20 novembre pour la journée internationale de lutte (3). Parce que cette lutte est internationaliste, nous manifestons aussi avec les femmes polonaises en lutte pour le droit à l’avortement, avec les femmes afghanes qui subissent le retour des talibans, avec les jeunes filles victimes de mutilations génitales partout dans le monde, avec les femmes qui luttent contre le viol comme arme de guerre, pour protéger les jeunes filles enlevées à des fins d’esclavage sexuel par les islamistes, et tant d’autres encore. 

Shirley Wirden

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1. Rapport HCE n°2017-05-29-SAN-O27 publié le 29 mai 2017.

2. « Agression and sexuel behavior in best selling pornography videos : a content analysis update » in Violence against women, 16, 10 : 1065-1085, 2010.

3. Qui a lieu tous les 25 novembre.

Retour sur la COP26 avec la délégation du #PCF

La COP26 qui a lieu à Glasgow est centrale pour le respect des accords de Paris et pour tenir l’objectif de neutralité carbone au niveau mondial pour la seconde moitié du siècle. Avant la COP, les engagements étaient nettement insuffisants. Une baisse des émissions de 7 % au lieu des 30 à 50 % d’ici à 2030 est pourtant nécessaire pour contenir le réchauffement de 1,5 à 2 degrés pour continuer à vivre dans des conditions tolérables.

Durant cette COP, plusieurs engagements émanant d’une centaine de pays, comme les objectifs de neutralité carbone venant d’Inde et de Chine, nous permettent d’espérer atteindre jusqu’à 30 % de baisse d’émissions. Cela reste nettement insuffisant pour l’objectif 1,5 degré, mais c’est une avancée. Preuve que grâce à la pression des peuples, les COP peuvent servir et poussent les États à honorer leurs engagements. Les manifestations un peu partout dans le monde, comme la mobilisation de l’opinion publique, jouent aussi un rôle central pour construire le rapport de force au niveau mondial.

Bien sûr ce ne sont que des engagements, et il faudra veiller à ce qu’ils soient tenus année après année durant la décennie jusqu’en 2030. Par exemple, les 100 milliards par an d’aide promis par les pays riches en 2009 pour aider les pays pauvres à lutter contre le dérèglement climatique tardent à se concrétiser. C’est une bataille immédiate qu’il faut mener, et porter progressivement à près de 1 000 milliards à partir de 2030. C’est possible en réorientant des financements consacrés au militaire par exemple (près de 2 000 milliards de dollars par an dans le monde), en particulier en mettant fin aux armes atomiques. Ce sujet est pourtant encore tabou dans les discussions des COP. La lutte contre l’évasion fiscale comme moyen de financer les enjeux climatiques n’y est pas non plus abordée. Il faudrait aussi redéfinir le rôle des grandes banques centrales, comme la BCE, qui doivent utiliser la création monétaire pour des investissements bas carbone.

Pour contribuer à cette pression populaire et faire monter ces batailles politiques, le PCF a envoyé une délégation pour participer à la belle manifestation sur le climat de Glasgow, mais aussi pour rencontrer des forces politiques, associatives et syndicales progressistes internationales. Ainsi, la délégation a porté le point de vue du PCF en intervenant lors des débats organisés par le PGE sur le financement des mesures climatiques ou du rôle de la démocratie sur les politiques énergétiques, s’est enrichie du bouillonnement d’idées lors des ateliers du sommet mondial pour le climat qui débattent d’alternatives au capitalisme vert.

La bataille, mondiale, est aussi européenne. En effet, nous ne pourrons relever le défi climatique qu’en sortant du dogme de la concurrence libre et non faussée. Que ce soit le marché carbone qui donne un droit de polluer aux multinationales ou le marché de l’énergie, les politiques européennes sont inefficaces écologiquement et dramatiques socialement. Ce n’est qu’en rompant avec les traités européens et en nous engageant dans une Europe de la coopération entre des pays et des peuples libres, souverains et associés que nous pourrons atteindre nos objectifs. « Ce n’est pas le climat qu’il faut changer, mais le système » était d’ailleurs le mot d’ordre de notre délégation à cette COP26.

Ainsi, nos échanges avec les syndicalistes de la Fédération Internationales des transports (ITF) ont souligné la convergence de luttes et de propositions pour un développement de l’usage du train et donc un investissement massif dans des transports publics et écologiques (transports urbains, fret ou transport passager). C’est une proposition forte pour réduire nos émissions de CO2 et garantir l’accès aux transports comme un droit fondamental.

Enfin, la bataille pour le climat peut aussi se mener localement, nationalement. Pour accentuer la pression populaire et faire changer le système, il faut rendre majoritaires des propositions concrètes et gagner leur application. Des propositions pour une écologie sociale et populaire pour aller vers une empreinte carbone nulle le plus rapidement possible.

Ainsi, Fabien Roussel propose un pacte inédit pour le climat et l’emploi de 140 milliards d’€, en suivant les recommandations du GIEC. Il permettra, entre autres, de mettre en place la gratuité des transports en commun et de faire baisser le prix du billet SNCF, de rénover énergétiquement 500 000 logements par an, pour vivre plus confortablement en réduisant sa facture énergétique.

Voilà quelques exemples de propositions concrètes alliant bataille pour le pouvoir d’achat, pour l’écologie et favorable à l’emploi que nous voulons faire progresser jusqu’à les rendre incontournables. En poursuivant les mobilisations autour de la COP 26 par le vote Fabien Roussel et par le développement de luttes autour de ces propositions.

La délégation PCF

Agenda novembre 2021

Mardi 2 novembre 17h30 Atelier “Furoshiki” Grand Chambéry Service gestion des déchets

Réunion Alpar

Réunion Chaîne Humaine contre les haines

Réunion Gauche En Manif en Marche 7e République

Mercredi 3 novembre 12h30 Atelier “Achète mieux, tu jetteras moins” Grand Chambéry Service gestion des déchets

14h30 Atelier “Faire son compost” Grand Chambéry Service gestion des déchets

15h Contrôles techniques vélo gratuits Palais de justice à Chambéry

Jeudi 4 novembre 12h30 Ateliers “Tri des déchets” Grand Chambéry Service gestion des déchets

Vendredi 5 novembre 15h30 Visite de l’incinérateur de Chambéry

Samedi 6 novembre F’ESStival de l’Économie Sociale et Solidaire au Météore de Meythet

Lundi 8 novembre 12h30 Atelier “Faire ses produits ménagers et décortiquer étiquettes et labels” Grand Chambéry Service gestion des déchets

Réunion Libre Pensée 74

Réunion RESF

Réunion PCF

Réunion Chaîne Humaine contre les haines

Réunion Gauche En Manif en Marche 7e République

Mardi 9 novembre 12h Se former gratuitement et depuis chez-soi sur la rénovation de copropriétés ! Le MOOC Réno-Copro c’est une formation gratuite en ligne qui donne les clés de la rénovation énergétique en copropriété ! Inscription à la session du 9 novembre : https://bit.ly/3m5Ub5A !

17h30 F’ESStival à Chambéry : forum, conférences et table ronde. Organisé par les acteurs de l’ESS en Pays de Savoie

A.G. ATTAC Annecy

Réunion Semaines contre le racisme

Du mardi 9 au dimanche 14 novembre 37ème édition du festival de La Biolle Cinéma et ruralité Salle de l’Ébène, 17 films très variés sur le thème du monde rural et de nombreux échanges après les projections. Infos détaillées sur www.cinerural-labiolle.org

Mercredi 10 novembre 14h Atelier “Pâte à tartiner maison’’ Maison des associations de Chambéry

Réunion CDDA

Jeudi 11 novembre Chambéry Rassemblement pour la réhabilitation des fusillés pour l’exemple

Vendredi 12 novembre 18h Conférence Osez la Paix ! de Pierre Poyard Salle du Granier, espace François Mitterrand Montmélian

20h30 spectacle burlesque : Climax. Salle Pierre Lamy Annecy

Samedi 13 novembre 8h30 Repair Café de Cran-Gevrier La Serre 21 rue du Vernay

14h projection de WARDI, film d’animation, au ciné Malraux à Chambéry, dans le cadre du festival international FESTISOL Avec un débat. Wardi, Palestinienne, 11 ans, vit avec sa famille dans un camp de réfugié-e-s à Beyrouth …

Soirée d’inauguration du Festisol motterain, autour du partage, de la jeunesse et du rire pour aborder la problématique du changement et des migrations climatiques :

17h Préparation collaborative de soupe et de pain & Exposition sur les migrations climatiques

18h30 Temps d’inauguration du Festival des Solidarités 2020 en présence des élus, autour de l’exposition “Récits’procité”

19h Battle d’improvisation du SICAMS (1ère partie à confirmer)

19h30 Spectacle « CLIMAX » de la Compagnie Zygomatic

21h Dégustation de la soupe, du pain et des produits locaux

Lundi 15 novembre Manifestation Un toit pour tous

Réunion Chaîne Humaine contre les haines

Réunion Gauche En Manif en Marche 7e République

Mardi 16 novembre 12h30 Ateliers réparations d’objets avec l’Atelier Bricole Chambérien (ABC) à L’embarcadère

14h Atelier produits corporels Maison des associations de Chambéry

14h Visite Emmaüs vêtements ZI de l’Étrier

Mercredi 17 novembre 14h Atelier “Pâte à tartiner maison’’ Maison des associations de Chambéry

Débat public collectif contre le SNU Chambéry

Jeudi 18 novembre 14h Atelier couture, faire sa “Charlotte” couvre plats et bols L’atelier de Lorette Chambéry

20h Réunion mensuelle Les Amis de la Terre en Savoie K Fé T Aix-les-Bains

Vendredi 19 novembre 12h30 Atelier « Récup’ de Noël » Grand Chambéry Service gestion des déchets

14h Atelier “Furoshiki” Grand Chambéry Service gestion des déchets

18h Soirée-jeux familles LudothAix Résidence Joseph Fontanet Aix Les Bains

20h30 Soirée-débat sur les problèmes de logement que connaissent à Annecy les personnes dans la précarité auditorium de Seynod

Samedi 20 novembre Journée de manifestations contre les violences faites aux femmes

Dimanche 21 novembre Les Rencontres des Jours heureux-Rendez-vous national « Nos solutions pour l’emploi et le pouvoir d’achat » avec Fabien Roussel place Stalingrad Paris. 10h : accueil. 11h : table-ronde. 14h30 : meeting de Fabien Roussel

Lundi 22 novembre Réunion Chaîne Humaine contre les haines

Réunion Gauche En Manif en Marche 7e République

Jeudi 25 novembre 12h30 Atelier “Furoshiki” Grand Chambéry Service gestion des déchets

17h45 Atelier culinaire Lacto-fermentation j’aime Boc’oh

Réunion ATTAC Annecy

Vendredi 26 novembre 20h Ciné-débat dans le cadre du festival Alimenterre « Nourrir le changement » salle Yvette Martinet rue des Îles Annecy

20h Soirée-jeux experts LudothAix Résidence Joseph Fontanet Aix Les Bains

Samedi 27 novembre 8h30 Repair Café Espace culturel « La Ferme » 60 Route du Barioz Argonay

14h manifestation contre les violences faites aux femmes hôtel de ville Annecy

18h à 22h Concert « Musiques du Monde » salles des eaux et Forets Annecy

Lundi 29 novembre Réunion Chaîne Humaine contre les haines

Réunion Gauche En Manif en Marche 7e République

Mardi 30 novembre Réunion Alpar

Le #PCF condamne le coup d’État militaire en cours au Soudan et exige le retour à la transition démocratique

Publié le 26/10/2021 par PCF

Depuis plusieurs heures, le Soudan connaît de graves événements qui suscitent consternation et colère.  Ce lundi 25 octobre 2021, des hommes armés ont pris en otage le premier ministre, Abdallah Hamdok, qui a refusé de soutenir les militaires dans leur volonté de mettre un terme à la transition démocratique issue du mouvement populaire d’avril 2019. Celui-ci avait reversé la dictature d’Omar El-Béchir.

La majorité des ministres et les membres civils du Conseil de souveraineté, qui chapeaute la transition au Soudan, ont été arrêtés, Internet est coupé et des soldats ont pris d’assaut le siège de la radio-télévision d’Etat. Le général Abdel Fattah al-Burhane, est l’instigateur de ce coup de force et a annoncé la dissolution des organes de transition et décrété l’état d’urgence.

Le Parti Communiste Français (PCF) condamne avec la plus grande vigueur le coup d’État militaire au Soudan, exige la libération immédiate du Premier ministre Abdallah Hamdok, des ministres et des membres civils du Conseil de transition.

Le PCF apporte son soutien au peuple soudanais, aux forces démocratiques, au Parti Communiste Soudanais qui se dressent avec courage et détermination contre le coup de force des militaires, par des manifestations pacifiques qui subissent une répression meurtrière. Il appelle à mettre en échec tous ceux qui, à l’intérieur comme à l’extérieur, tentent de restaurer l’ordre ancien afin que leurs intérêts économiques et de puissance soient préservés.

Le PCF demande au président Emmanuel Macron et au gouvernement français de soutenir le peuple soudanais dans cette épreuve qui le menace de voir rétablie la dictature.

Mai più fascismi !

La manifestation géante à Rome samedi 16 octobre contre le fascisme a réuni plusieurs dizaines de milliers d’Italiennes et d’Italiens. Cela fait immédiatement suite à l’agression de groupes fascistes, participant à une manifestation anti-vaccins, contre le siège et les militants de la CGIL, le samedi 9 octobre.

Cette attaque contre le principal syndicat italien n’est pas un accident, mais elle relève d’un acte politique et d’une logique politique. C’est s’en prendre au principal pilier du mouvement social italien ; à ceux qui durant la dernière période ont maintenu à bout de bras une gauche italienne politiquement faible et divisée ; à ceux qui sont les héritiers directs des luttes antifascistes et de la résistance italienne. Rappelons que la CGIL fut fondée en juin 1944 par des résistants communistes et socialistes. Son premier secrétaire fut Giuseppe Di Vittorio, militant paysan et communiste. Aujourd’hui, le syndicalisme et le mouvement social restent les principaux piliers de la gauche italienne. Les luttes menées très récemment en défense des droits des travailleurs durant la crise montrèrent leur efficacité et forcèrent le gouvernement à prendre une mesure d’interdiction, certes temporaire, des licenciements.

La manifestation du 16 octobre porte également en elle la résistance du mouvement social et de la gauche italienne contre l’essor et l’importance considérable prise par les partis d’extrême droite et néofascistes. L’intrication de ces derniers avec les bandes néofascistes qui sont à l’origine de l’agression contre la CGIL et d’autres militants de gauche, tels ceux qui interviennent en solidarité avec les migrants, est de notoriété publique. On se souvient que, cet été, un élu d’extrême droite a froidement abattu un migrant, acte qualifié de « légitime défense » par Matteo Salvini, chef de la Lega et ancien ministre de l’Intérieur. Aujourd’hui, la Lega et le parti néofasciste Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni dépassent les 40 % d’intentions de vote. Ce dernier parti est en tête dans les sondages. Ces partis d’extrême droite, dans l’aboutissement d’un processus commencé par Silvio Berlusconi dans les années 1990, sont pleinement intégrés à la droite conservatrice. La coalition de la droite et de l’extrême droite est qualifiée de « centre-droit » dans les dénominations politiques qui s’imposent dans le paysage politique et médiatique. C’est dire à quel point les digues sont tombées. Il ne reste rien du paysage politique et du « cordon sanitaire » érigés après la Libération contre les néo-fascistes. Aujourd’hui, non seulement l’extrême droite est pleinement légitimée par son alliance avec la droite, mais elle a refondé l’ensemble de la droite sur ses propres thèmes. C’est un scénario qui, quand on voit la trumpisation d’une partie de la bourgeoisie française, ouvre des perspectives dramatiques au-delà de l’Italie.

Dans ce contexte, la mobilisation de la gauche italienne, politique, syndicale, émanant des réseaux associatifs et citoyens, est fondamentale. Le PCF en est pleinement solidaire. Reste que la question politique demeure entièrement posée, celle de la reconstruction de la gauche sur des bases de transformation sociale et démocratique. Nos camarades communistes en Italie y ont pleinement leur place. Les évolutions qui se produiront dans la gauche italienne au cours de la prochaine période seront donc déterminantes à la fois pour l’avenir du pays, mais aussi pour l’évolution de la situation politique en Europe.

Vincent Boulet
chargé des questions européennes au PCF
membre de la commission des Relations internationales

(phrase possible)

« La mobilisation de la gauche italienne
est fondamentale.
Le PCF en est pleinement solidaire. »

17 OCTOBRE 1961 / DÉCLARATION DE FABIEN ROUSSEL #PCF

Il y a 60 ans, au soir du 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens — hommes, femmes, enfants, anciens — manifestent pacifiquement à Paris.

Venus des bidonvilles et des garnis où ils sont relégués, ils se sont mobilisés contre la ségrégation raciste et le couvre-feu qui leur est imposé du soir au petit matin.

La sale guerre coloniale d’Algérie se livre alors jusque dans nos villes. Les Algériens de France se voient soumis aux rafles, aux tortures, aux internements arbitraires, aux violences aveugles. Et chaque matin, à l’époque, on repêche des cadavres dans la Seine.

Ce 17 octobre, alors qu’ont commencé les négociations qui vont mener à l’indépendance de l’Algérie quelques mois plus tard, c’est une effroyable attaque policière que subissent les trois cortèges, énormes et dignes, qui convergent vers le centre de la capitale.

Les historiens considèrent aujourd’hui qu’il s’agit de la répression la plus sanglante qu’ait connue une manifestation, dans l’histoire moderne de l’Europe occidentale.

Cette soirée fera des centaines et des centaines de morts, de blessés graves, de disparus.

La violence d’unités policières largement infiltrées par l’extrême droite se poursuivra les jours suivants.

Et elle aboutira à une autre tuerie, cinq mois plus tard, le 8 février 1962, au cours de laquelle neuf communistes et militants syndicalistes manifestant contre le colonialisme et le fascisme seront tués, au métro Charonne à Paris.

Le responsable de ces assassinats de masse s’appelle Papon. Le même que des associations courageuses seront parvenues, bien plus tard et au prix d’années d’efforts, à faire condamner pour complicité de crime contre l’humanité en raison de sa participation à l’entreprise nazie d’extermination des Juifs.

Des historiens ont maintenant établi que cet infâme personnage s’est inspiré, comme préfet de police de Paris, des méthodes qu’il avait utilisées, pour le compte du régime de Vichy, contre la population juive de Bordeaux.

Pourtant, ni lui, ni le gouvernement d’alors n’auront ensuite fait l’objet de poursuites. Tout aura même été fait pour occulter les massacres sauvages de 1961.

Durant ces heures bien sombres, les communistes étaient aux côtés du peuple algérien luttant pour son droit à déterminer librement son destin.

Soixante ans plus tard, alors que certains s’emploient à réviser l’histoire, et qu’ils distillent le poison de la haine xénophobe dans les esprits, le combat continue pour l’amitié entre les peuples, pour la fraternité humaine.

Et c’est au nom de cette même solidarité que nous sommes pleinement aux côtés du peuple frère algérien, des forces progressistes algériennes et du mouvement Hirak qui, depuis des mois, se bat courageusement pour la démocratie et pour de profonds changements institutionnels en Algérie.

En ce jour anniversaire, les victimes d’octobre 1961, leurs familles et le peuple algérien ont droit à la verité.

Le peuple français a droit de savoir quelles atrocités ont été commises en son nom.C’est pourquoi, je demande au président de la République de répondre aux attentes légitimes.

Comme l’a fait votre prédécesseur Jacques Chirac à propos de la rafle du Vel-d’Hiv, comme l’a fait la France en reconnaissant l’assassinat de Maurice Audin par l’armée française, je demande que la France assume ses responsabilités et déclare solennellement que l’institution policière française, des hauts fonctionnaires français, des responsables politiques français se sont rendus coupables d’un crime d’État il y a 60 ans, et qui ont ainsi déshonoré la République.

Je demande que soit désignée une commission d’enquête indépendante, qui aura accès à toutes les archives officielles et à tous les témoignages sans exception, afin de faire toute la lumière sur la terreur coloniale dont ont été victimes les Algériens de France.

Je demande qu’un lieu soit consacré à Paris aux événements d’octobre 1961, conformément au vote du Sénat en octobre 2012.

Je demande de faire de la date du 17 octobre 1961, une journée d’hommage aux victimes des crimes du colonialisme plutôt que de parler d’une « rente mémorielle » vécue comme une insulte par le peuple algérien.

C’est ainsi, dans la vérité, dans la sincérité, dans la fraternité, que l’on permettra aux mémoires de la nation algérienne et de la nation française de s’accorder enfin.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, candidat à la Présidence de la République,

Paris, le 16 octobre 2021.

Prix Nobel de la #Paix : La garantie des libertés politiques et de la presse est un combat sans fin et l’affaire de toutes et tous

En choisissant de décerner le prix Nobel de la paix 2021 à deux journalistes, philippine et russe, le Comité Nobel norvégien apporte son soutien aux deux lauréats, Maria Ressa, déjà récipiendaire du prix de la Presse de l’ONU, et Dmitry Muratov, et, à travers eux, « à tous les journalistes qui défendent cet idéal (de la liberté d’expression) dans un monde où la démocratie et la liberté de la presse font face à des conditions de plus en plus défavorables. »

Un monde qui n’est pas coupé en deux. En effet, ces deux dernières années de pandémie ont vu la liberté de la presse nettement fragilisée à un niveau inédit sur tous les continents, y compris l’Europe. Assassinats, emprisonnements, menaces, pris pour cible par les forces de l’ordre au cours de manifestations, disparitions forcées, pressions ou accusations en diffamation. Ce sont, d’après l’UNESCO, 888 journalistes et professionnels des médias qui, en 2020, ont « payé le prix ultime d’informer le public »; 59 d’entre eux dont 4 femmes l’ont payé de leur vie. Des crimes bénéficiant d’une impunité totale dans l’immense majorité des cas. La liberté de la presse est de plus en plus remise en cause voire compromise par un mouvement mondial de concentration médiatique impulsé par de grands groupes privés industriels et financiers qui passent outre les fondements déontologiques de la profession.

Tout en félicitant les deux récipiendaires de cette année, le PCF tient à réaffirmer que la garantie absolue des libertés politiques et de la liberté de la presse est au fondement de la culture de paix ; qu’elle est un combat sans fin et l’affaire de toutes et tous.