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Contrat d’engagement : Quel manque d’ambition pour la jeunesse !

C’est sur Facebook qu’Emmanuel Macron a décidé d’annoncer la mise en place de sa nouvelle mesure phare pour les jeunes : le contrat d’engagement. Initialement prévu pour un million de jeunes, ce dispositif ne concerne finalement que 500 à 600 000 jeunes, avec une aide pouvant aller jusqu’à 500 € par mois, mais qui ne sera pas automatique. En échange de cette somme, les jeunes devront démontrer leur capacité à s’intégrer sur le marché de l’emploi. Ce sera donc une aide précaire revue au rabais. Autoproclamé “président des jeunes”, Emmanuel Macron est finalement bien éloigné des aspirations de la jeunesse.

La création d’un nouveau sas de précarité pour les jeunes

Stage, service civique, garantie jeune, contrat premier embauche, travaux d’utilité collective (TUC) et maintenant contrat d’engagement. Les dispositifs proposés se suivent et se ressemblent. Ce gouvernement reste dans la lignée de ses prédécesseurs en proposant encore aux jeunes d’être une sous-catégorie de travailleurs. Or, ce n’est pas d’un énième contrat précaire dont nous avons besoin, mais d’un emploi stable et correctement rémunéré. Nous avons actuellement près d’un jeune sur cinq au chômage, un million et demi de jeunes sans emploi ni formation. Si les jeunes sont au chômage, ce n’est pas à cause d’une “mauvaise adaptation au marché de l’emploi”, c’est bien par un manque d’ambition politique.

Aujourd’hui les jeunes sont davantage confrontés à la précarité de l’emploi : plus souvent en CDD, intérim, stages et périodes de chômage. Ce n’est pas d’un nouveau contrat précaire dont les jeunes ont besoin mais bien d’un parcours sécurisé et d’un emploi correctement rémunéré. Et ce ne sont pas les besoins qui manquent ! D’un côté nous avons des besoins immenses d’emplois dans les services publics, notamment la santé et l’éducation, de l’autre nous avons des centaines de milliers de jeunes sans emploi ni formation. Recrutons-les, formons-les plutôt que de les enfermer dans un nouveau sas de précarité.

Les revendications des communistes

L’enfermement de la jeunesse dans des sas de précarité vient détruire tout le potentiel transformateur de la jeunesse. Aux promesses gouvernementales de précarité et de chômage, nous opposons la sécurisation des parcours des jeunes.

Le MJCF et le PCF proposent la création de pré-recrutements dans les services publics en commençant par la santé et l’éducation. Ces pré-recrutements permettraient à des jeunes d’être recrutés dès la sortie du baccalauréat, rémunérés pendant leur formation au niveau d’un fonctionnaire-stagiaire, et en contrepartie ils devraient 10 années de service à l’État. Cette mesure permettrait à la fois de répondre aux demandes croissantes de personnels formés dans le service public et de sortir de la précarité des centaines de milliers de jeunes. C’est le seul moyen de planifier les besoins personnels. Ce ne sont pas les besoins qui manquent, seulement une volonté politique.

Nous demandons également la conditionnalité des aides publiques à l’embauche et la formation professionnelle de jeunes. Des milliards d’euros sont aujourd’hui donnés aux entreprises privées sans aucune (ou trop peu) de conditions. Ces aides doivent être mieux orientées et permettre la création d’emplois stables permettant de vivre dignement. Dans la même veine, nous proposons de nationaliser les banques afin de conditionner les obtentions de prêts aux entreprises sur ces mêmes critères.

Enfin, pour sortir les jeunes de la précarité et sécuriser leur parcours, nous devons leur permettre de suivre leur formation dans de bonnes conditions, sans aucune barrière. Nous proposons en premier lieu : la fin de la sélection à l’université, le diplôme requis doit être le seul critère de sélection. Pour mettre fin à la précarité étudiante et au salariat étudiant qui sont les deux premières causes d’échecs à l’université, nous proposons la création d’un revenu étudiant, fixé au-dessus du seuil de pauvreté pour tous les étudiants.

Avoir la jeunesse la mieux formée, c’est voir dans les nouvelles générations non pas un problème à régler le plus rapidement possible, le temps que jeunesse se passe, mais au contraire voir en eux la solution pour répondre aux défis que nous avons devant nous.

Léon Deffontaines

secrétaire général du MJCF

Une tonne de nourriture distribuée aux étudiantes et étudiants #UEC

Face à l’inaction du gouvernement pour lutter contre la précarité étudiante qui explose, l’UEC, les cheminots du CASI de la Gare du Nord et COP1 organisent la solidarité. Ce lundi matin, l’UEC, en lien avec le CASI de la Gare du Nord, a reversé une tonne de denrées alimentaires à l’association COP1 – solidarités étudiantes -, qui organise des distributions alimentaires sur Paris.

Cela représente l’équivalent de quinze jours de distributions alimentaires pour les étudiants et les étudiantes. Cheminots et organisations étudiantes main dans la main pour faire vivre la solidarité. Une bien belle illustration de la solidarité dans ce contexte aussi difficile.

Cela fait plusieurs mois que les étudiant·e·s sont confronté·e·s à une précarité importante. En plus de l’isolement dû à la fermeture des établissements d’enseignement supérieur, nombre d’entre eux ont également des difficultés à se nourrir. En effet, de nombreux étudiants et étudiantes se sont vus privés d’un revenu, par absence de job étudiant en ces temps de pandémie. En conséquence, un nombre important de ces jeunes se trouvent dans l’obligation de se tourner vers l’aide alimentaire. Cette situation, bien que déjà présente, s’empire à mesure que les semaines avancent.

Suite aux mobilisations étudiantes des derniers mois, le gouvernement a mis en place un certain nombre de mesures pour tenter d’endiguer cette précarité. Au premier rang desquelles se trouve la réduction du prix des repas dans les restaurants universitaires pour l’ensemble des étudiant·e·s.

Bien que cette mesure soit à saluer, elle demeure insuffisante.    Les étudiants et étudiantes se retrouvent à devoir faire la queue durant plusieurs heures pour obtenir des denrées alimentaires en quantité insuffisante, le nombre de demandes ayant explosé. La situation reste quasiment inchangée pour beaucoup et la précarité étudiante ne cesse de croître.

Face à cette situation et à l’inaction du gouvernement, l’UEC organise la solidarité. De nombreuses actions de solidarité comme des distributions alimentaires ont lieu partout sur le territoire en lien avec les associations et les syndicats.

Il y a urgence à réagir pour mettre fin à la dégradation des conditions de vie des étudiants et étudiantes.

Pour permettre à toutes et tous de vivre et d’étudier dignement, il y a nécessité à instaurer un plan de lutte contre la précarité étudiante. L’UEC revendique :

  • La mise en place d’un revenu étudiant, fixé au-dessus du seuil de pauvreté et financé par les cotisations sociales. Cela permettra à chaque étudiant et étudiante de pouvoir étudier dans des conditions dignes, tout en leur permettant d’avoir accès à une réelle autonomie. La mise en place d’un revenu étudiant permettra également de mettre fin au salariat étudiant, première cause d’échec dans l’enseignement supérieur.
  • Un investissement massif dans le CROUS. Pour offrir aux étudiant·e·s un cadre de vie nécessaire à la réussite de leur parcours au sein de l’enseignement supérieur, tout en permettant de financer la construction et la rénovation de logements étudiants et la restauration universitaire
  • La revalorisation immédiate des APL.
  • L’annulation des loyers CROUS. 

Quentin Pénichon

“Le #PCF doit être le parti de la jeunesse” – Intervention de Léon Deffontaines, secrétaire général du #MJCF, lors de la conférence nationale du PCF

Les jeunes sont parmi les premières victimes des crises actuelles. Un étudiant sur six en décrochage, plus d’un jeune sur cinq au chômage, 1,6 million de jeunes sans aucune solution et un retard scolaire qui s’accumule. La précarité est notre quotidien : précarité de nos revenus, précarité de l’emploi, précarité de nos formations. La situation est telle que les médias nous ont baptisés la génération sacrifiée. Mais si nous le sommes, ce n’est pas tant de la faute de la pandémie que du gouvernement.

Malgré le décrochage et le retard scolaires, aucun plan de rattrapage n’a été mis en place. Pire, Jean-Michel Blanquer continue avec la sélection à l’entrée de l’université. Pour lutter contre le chômage, Jean Castex n’offre comme seules perspectives que des contrats précaires payés une misère.

La situation des jeunes n’est pas nouvelle. Il n’a pas fallu attendre la crise pour voir exploser le salariat étudiant et le chômage des jeunes.

Le parcours des jeunes est caractérisé par une succession de résignations. Réforme du bac, Parcoursup, salariat étudiant, sélection, emplois précaires…    Le chemin avant le premier emploi stable est jonché d’embûches qui risquent à tout moment de briser les rêves et les aspirations des jeunes.

Alors pour ces élections présidentielle et législatives, les jeunes les appréhendent comme les précédentes, d’un regard distant et lointain pour une grande majorité. Peut-être encore plus que lors des élections précédentes. Désabusés, résignés, las d’une situation qui semble inéluctable. Et pourtant, croyez-moi, ils sont des millions à s’interroger sur leur vie, sur les manières de faire pour changer les choses. Mais faute de confiance et de projet politique ambitieux, ils se tournent en premier lieu vers l’abstention.

Pour autant, qu’on le veuille ou non, la jeunesse sera l’un des sujets majeurs des échéances électorales de 2022. Chaque force politique aura sa revendication phare sur les jeunes.

Emmanuel Macron propose des prêts étudiants et la garantie jeune.

Une partie de la gauche propose un revenu universel. “On nous donne de l’argent de poche” et “on attend que jeunesse se passe”. Comme si donner de l’argent était suffisant pour permettre à chaque jeune de s’épanouir.

Une partie de la droite s’est même réappropriée cette revendication en y mettant des conditions ouvrant la voie à des emplois dissimulés financés par l’Etat.

Aucune de ces réponses n’est à la hauteur du contexte. Les forces politiques ne prennent pas la mesure de l’ampleur de la situation dans laquelle se trouvent les jeunes et des conséquences que ça aura sur le futur. Sur notre futur. Chacune d’entre elles laisse l’idée qu’il “faut que jeunesse se passe”. Or, c’est tout le contraire, il faut que jeunesse se fasse pour répondre aux enjeux et défis de demain.

L’abstention des jeunes n’est pas inéluctable. A condition de proposer un projet politique cohérent et ambitieux répondant à leurs besoins et aspirations. Ils sont des millions à se sentir délaissés par la politique, montrons leur que la politique peut changer leur quotidien.

Nous devons incarner cette force politique. Peu importe la manière dont nous allons participer à ces élections, nous avons une voix inédite à porter. Les jeunes ne doivent pas être le problème mais une solution. Une solution pour répondre aux défis que nous avons devant nous. Je dirais même que c’est un choix de civilisation, un projet de société. Permettre à chaque jeune de se réaliser et de s’épanouir, c’est permettre à la société d’avoir un avenir et si possible un avenir plus radieux que celui d’aujourd’hui.

Pour cela, nous devons permettre à ce que jeunesse se fasse. En enlevant les barrières qui obligent les jeunes à se résigner. Pour cela il faut ouvrir des formations de qualité sur l’ensemble du territoire. Recruter des enseignants pour dédoubler les classes, avoir un revenu étudiant pour leur permettre de ne pas se salarier à côté de leurs études. Garantir un emploi stable correspondant à leurs aspirations. Mais l’épanouissement ce n’est pas que l’emploi et l’éducation, c’est aussi les transports gratuits, l’accès au sport, à la culture, aux loisirs… Voilà le projet ambitieux que nous devons incarner. Soyons le parti de la jeunesse.

L’enjeu est de taille mais il est beau. Nous refusons que les jeunes soient une génération sacrifiée. Nous devons redonner espoir aux nouvelles générations. L’espoir que la politique peut changer les choses. L’espoir que l’engagement politique permet de changer leur quotidien.

Alors mes camarades, débattons du programme et de la meilleure manière dont nous devons participer aux élections présidentielles et législatives. Mais, faisons de la jeunesse la priorité de 2022.

Léon Deffontaines

secrétaire général du MJCF

« Notre pari à nous est celui des jours heureux ». Fabien Roussel, conférence nationale #PCF, 11/4/2021

Allocution du secrétaire national du PCF

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Discours de clôture

Fabien Roussel, Secrétaire national du PCF

Dimanche 11 avril 2021

*seul le prononcé fait foi

« Cher.e.s camarades,

Merci Enrique pour ton message de fraternité et d’espoir ! Oui, tu peux compter sur les communistes de France pour travailler à la construction d’une majorité de gauche et écologiste, qui se mobilise avec la plus grande détermination pour prendre le pouvoir à la finance, et enfin répondre aux besoins populaires !

Je veux tout de suite vous dire ma fierté de voir notre parti relever ce formidable défi démocratique, en menant à son terme cette conférence nationale dans des conditions évidemment très particulières, difficiles.

1000 délégués, 150 interventions, de toute la France, des amendements, des votes. Tout cela en distanciel ET en présentiel, dans vos fédés, dans la fraternité.

Merci aux entreprises qui ont réalisé cet exploit, unique, aux vingtaines de techniciens, salariés, aux militants mobilisés ici qui nous ont permis cet exercice démocratique si important pour résister à la politique gouvernementale.

Oui c’est possible d’organiser cette riposte, et de débattre. C’est possible et c’est nécessaire, car on a besoin d’air dans ce pays ! On étouffe, on est asphyxié par le virus de la pandémie autant que par le virus libéral !

C’était important de nous poser pendant une journée et demie, réfléchir ensemble à l’avenir de notre pays, de notre jeunesse, du monde dans lequel nous voulons vivre.

Vivre et lutter ensemble pour éclaircir notre horizon, pour ouvrir des chemins d’espoir au monde du travail, aux ouvrier.e.s, aux enseignant.e.s, aux soignant.e.s, aux agricult.rice.eur.s, aux étudiant.e.s, aux ingénieurs, aux artisans, commerçant.e.s, chefs d’entreprises, aux mondes des arts et de la culture.

Le destin de la France va se jouer dans les mois qui viennent. C’est avec eux que nous voulons le construire. Notre pari à nous, c’est celui des jours heureux et il ne peut pas être le résultat du hasard. Nous voulons le gagner et mettre tous les atouts de notre coté !

C’est cette crise économique, sociale, sanitaire, écologique qui l’exige. Elle nous oblige, elle oblige le Parti Communiste Français à être présent, au rendez-vous de cette histoire. 

Nous tenons cette conférence en plein pic épidémique. C’est aussi ça, le choix ambitieux, révolutionnaire que nous avons voulu faire, ensemble, pendant deux jours.

Bravo mes camarades- que c’est ce joli ce nom camarade-, secrétaires de fédé, de sections, bravo les militantes et les militants, pour vos interventions.

Vous avez bravé le confinement pour tenir cette conférence.

Mais je sais que vous le faites continuellement pour être présents dans les luttes, pour nos hôpitaux publics, pour un vaccin qui soit enfin un bien commun, pour défendre notre industrie et nos services publics, nos usines, pour organiser les distributions d’aide alimentaires, pour combattre les discriminations.

Oui, c’est dur, car on craint pour nos vies, on a peur d’attraper le virus, de le ramener à la maison, de contaminer notre famille.

Oui, ce climat de peur nous rend la vie plus dure.

300 à 400 morts par jour. 100 000 morts dans notre pays ! Des proches, des ami.e.s, des camarades nous ont quittés. Je pense parmi d’autres à Yann Le Pollotec à qui nous avons rendu hommage la semaine dernière.

J’en veux, j’en veux beaucoup au Président de la République d’avoir fait le choix de ne pas suivre les recommandations du conseil scientifique, qui réclamait, dès le mois de janvier, des mesures de confinement pour empêcher le virus de faire autant de dégâts par la suite.

Mais ce Président a fait le choix inverse. Celui de « vivre avec le virus ».

Résultats : Nos hôpitaux sont saturés, comme il y a un an. Les médecins font le tri parmi les malades. Des soins sont déprogrammés. Faute de préparation, d’anticipation, la campagne de vaccination a pris un retard considérable. Un échec aux lourdes conséquences, qui s’ajoute à celui sur les masques, les tests, sur l’absence de mesures d’accompagnement des malades.

Rien n’a été fait pour embaucher dans nos hôpitaux, dans nos écoles, pour former des soignant.e.s. Où sont les lits de réanimation promis ?

Cela fait plus de quatre mois que notre pays fait du sur-place, quand d’autres ont avancé en ordre de bataille et commencent à sortir du tunnel.

Ce climat d’angoisse et d’incertitude pèse sur nos concitoyens, à commencer par notre jeunesse, littéralement étouffée depuis un an.

Il pèse aussi sur les luttes, sur les capacités des communistes comme du mouvement social à se mobiliser. Or, le gouvernement n’a pas mis de freins à ses réformes. Hormis celle des retraites, qu’il a été obligé de remiser provisoirement au placard, il poursuit la réforme de l’assurance chômage, la privatisation de la production d’énergie en France avec le projet Hercule. Il laisse les grandes multinationales poursuivre la délocalisation en masse de nos usines, de notre industrie. Il est complice des plans de licenciements qui se succèdent. Il prépare déjà de nouveaux sacrifices, au nom de la dette qu’il faudra rembourser « à tout prix ». Et tout cela au mépris des circonstances nées de la crise sanitaire et qui limitent la contestation sociale.

Alors oui, nous nous organisons.

C’est tout le sens de nos travaux, de nos débats, et des initiatives que nous prendrons dans les prochaines semaines.

Oui, nous voulons permettre au Parti Communiste Français, à ses militant.es, ses élu.es, de jouer pleinement leur rôle dans notre pays.

C’est le choix que vous avez exprimé majoritairement lors de cette conférence.

Je veux vous remercier pour la confiance que vous m’exprimez.

Le débat va se poursuivre maintenant jusqu’au vote des adhérent.es et je continuerai de m’y engager pleinement.

Je sais, je mesure pleinement, combien cette confiance est porteuse d’exigences, y compris me concernant.

Nous en avons discuté tout au long de ces deux jours : la situation est grave et elle nécessite surtout d’ouvrir un espoir. L’espoir de sortir notre pays de cette crise, l’espoir de changer de politique, l’espoir pour les Français d’être enfin protégés contre cette pandémie mais aussi contre le chômage, contre la précarité et la pauvreté;

Et nous avons l’ambition de faire vivre ces idées, de les mettre en œuvre dans les départements, dans les régions. 

Oui, nous voulons pour cela le plus d’élu.es communistes possibles au sein de majorités de gauche dans le plus de régions et de départements. Et c’est possible de faire gagner la gauche lors de ces échéances. Nous y mettons tout notre poids, toute notre énergie.

Je suis très attentif notamment à ce qui se passe, dans nos cantons, dans nos régions, dans le Val-de-Marne, en Seine St Denis ou en Normandie.

Et je trouve tout à fait inacceptable que les mêmes forces qui nous appellent au rassemblement pour 2022, disent nous tendre la main, cherchent en même temps à nous faire perdre ou créent les conditions de la désunion, en juin 2021 !

Le rassemblement, ça se construit aussi en actes et sur des choix politiques clairs.

J’y ai travaillé dans les Hauts de France et beaucoup de camarades l’ont fait dans de nombreuses autres régions et départements.

En Normandie, Sebastien Jumel et les camarades travaillent d’arrache-pied à créer les conditions de ce rassemblement. J’appelle encore une fois les Verts et les socialistes à s’unir avec les communistes et les insoumis.

Nous sommes tous mobilisés, jusqu’au bout, pour faire gagner nos camarades Cécile Cukierman en Auvergne-Rhône Alpes, Sébastien Jumel en Normandie et je le souhaite en Corse avec Michel Stéfani, et dans toutes les régions et départements où les communistes sont dans des listes d’union.

Ouvrir cette perspective, cet espoir en 2022, c’est ce qu’attendent des millions de femmes et d’hommes qui ne se résignent pas au duel Macron/Le Pen qu’on veut leur imposer à toute force pour que rien ne change dans le pays.

Ce duel, ils l’ont déjà connu en 2002, après cinq années d’un gouvernement de la gauche plurielle qui avait renoncé à affronter les dogmes des traités européens.

Ils l’ont également connu en 2017, au terme du mandat de François Hollande, qui avait identifié un ennemi, la finance, mais qui a finalement mis toute sa politique au service de sa mainmise sur notre économie.

Notre vocation, celle du Parti Communiste, ne peut se résumer à commenter les dangers d’un scénario écrit à l’avance ! Elle est de contribuer à le déjouer et nous y mettrons toutes nos forces, toute notre énergie.

Les deux tiers des électeurs ne veulent pas du duel Macron-Le Pen ! 66%, c’est cette majorité que nous devons nous adresser.

Nous décidons pour cela de proposer à notre peuple, au monde du travail, à la jeunesse, aux électeurs de gauche mais pas seulement eux, à tous les Françaises et les Français, d’écrire ensemble un contrat, de conclure un pacte pour la France :

  • un pacte qui permette enfin de sortir la santé des mains des logiques marchandes et des laboratoires pharmaceutiques,
  • un pacte qui nous libère du poids de la finance et fasse jouer un autre rôle aux banques et aux assurances, pour créer des emplois,
  • un pacte qui ouvre enfin l’espoir pour chacun d’avoir un emploi stable, correctement rémunéré. Nous voulons porter le SMIC à 1500 nets tout de suite, pour toutes et tous ! Et une hausse générale des salaires.

Nous voulons donner les moyens à notre pays, à notre jeunesse de reprendre la main sur nos moyens de production, sur notre outil de travail, pour nous engager pleinement dans une véritable transition écologique.

Notre programme, notre ambition pour le pays, c’est de bâtir avec le peuple, avec la jeunesse, une république sociale, laïque, écologiste, féministe, démocratique.

Ce pacte, nous voulons le construire à l’occasion des élections présidentielle et législatives à venir.

Ecoutez cette jeunesse qui manifeste pour le climat, remet en cause les logiques de domination, qu’elles soient patriarcales ou capitalistes. Elle souffre tellement du système capitaliste, ce vieux modèle économique, à bout de souffle. La jeunesse est exigeante vis à vis des partis de gauche, comme le soulignait Léon (Deffontaines), hier dans sa très belle intervention.

Quand je vais à leur rencontre, dans les manifestations en faveur d’un revenu étudiant ou dans les manifs pour le climat, j’entends leurs exigences. Ils ne quémandent pas ! Ils veulent vivre, se former, travailler, libres, heureux et épanouis !

Quand je rencontre également de jeunes travailleur.se.s, ces ouvrier.e.s dans les usines, dans la fonction publique ces infirmières dans les hôpitaux, ces enseignants dans nos écoles, tout juste formés, entrant dans la vie active, et souffrant déjà d’un manque de reconnaissance, de conditions de travail pénibles, je me dis : Quelle honte pour notre pays de la mépriser ainsi alors qu’ils ont tant à offrir au pays. c’est avec eux que nous redresserons le pays, que nous construirons un nouveau modèle économique qui redonne du sens et du contenu au travail, aux emplois, et qui place le bonheur de chaque être humain, son émancipation, au cœur de tous ses choix.

C’est avec tous ces responsables syndicaux, ces énergéticiens, ces cheminots, tous ces salarié.e.s que je rencontre comme ceux de Renault, avec les fonderies de Bretagne à Caudan, qui dénoncent les logiques de concurrence, de compétitivité qui conduisent à délocaliser leur travail en République Tchèque et en Pologne. Je les ai écouté ceux qui sont postés, qui travaillent de 22h à 6h, à qui on a supprimé les pauses au nom de la compétitivité et qui n’ont plus que 2 pauses de 10 minutes. On en a fait des robots, on leur a demandé ces sacrifices en leur disant qu’ils garderaient leurs emplois. Et aujourd’hui, Renaut, l’Etat, les actionnaires leurs dit « on vous vend! On délocalise l’activité ». Mais quelle honte, quel mépris.

C’est avec ces artistes, ces créateurs mais aussi tous les intermittent.e.s du spectacle qui occupent les théâtres que nous imaginons tout le rôle et la place que la culture doit prendre dans la société, y compris en période de pandémie.

C’est avec toutes ces femmes et ces hommes, d’horizons tellement divers, de gauche et de droite que nous gagnerons le combat pour faire du vaccin contre le Covid un bien commun. Pour que nous puissions le fabriquer, une fois acquise la levée des brevets, sur toutes les chaînes de production de France, d’Europe et du monde !

Toutes ces voix, dans leur diversité, à leur manière, mettent en cause le capitalisme, la concurrence entre les salariés et les logiques de profit à tout prix. Ils exigent que les richesses produites servent à répondre à nos besoins plutôt qu’aux appétits de la finance.

Ils veulent que les 140 milliards d’euros d’argent public que l’Etat et les collectivités versent tous les ans aux entreprises – et surtout aux plus grosses – servent enfin à créer des emplois, à mettre en place vraiment et rapidement l’égalité salariale et l’égalité professionnelle femmes-hommes, à relocaliser le travail, la production en France, à respecter la planète et à tenir nos objectifs pour le climat.

Ils demandent de mettre fin au scandale de l’évasion et de la fraude fiscale, annoncé par chaque président de la République, mais toujours en vogue, faute de décisions politiques. Je peux vous dire qu’avec moi à l’Élysée, et Éric Bocquet à la tête d’un ministère dédié à ce fléau, ces délinquants en col blanc, ces bandits de grands chemins iront directement en prison. Cette évasion fiscale coûte 100 milliards d’euros à l’Etat, ce n’est plus possible! Nous remettrons la main sur l’argent qu’ils ont détourné ! Nous y mettrons un point final.

Ces hommes et ces femmes, ces familles qui ont bien du mal à boucler leur fin de mois, demandent de mettre fin aux inégalités qui se creusent de plus en plus, entre des riches qui n’ont jamais gagné autant d’argent et des retraité.e.s ou des salarié.e.s, du public comme du privé, qui malgré leur salaire, tombent dans la pauvreté.

Oui, nous voulons une France et une Europe libérées des dominations et des exigences d’une classe minoritaire, nous voulons une France solidaire, faite d’égalité réelle entre toutes et tous, de libertés reconquises, de fraternité humaine.

Une France où les services publics, les entreprises publiques, ne sont pas un problème, un coût, mais au contraire un puissant levier pour répondre aux besoins populaires et relever les défis du progrès social et de la transition écologique. Une France qui a enfin le courage de s’attaquer à la domination du capital, de construire de nouveaux droits pour les citoyen.ne.s et les salarié.e.s, dans la cité comme dans l’entreprise.

Oui, nous voulons une France de la fraternité, de la sororité.

Car nous sommes tous frères et sœurs d’humanité, tous égaux, quelle que soit notre couleur de peau, notre religion, notre origine. Nos différences sont une force, une richesse. En aucun cas un problème.

Ce peuple de France a su vaincre la monarchie et bâtir la République.

Il a su par la suite vaincre le nazisme et mettre en œuvre le programme des jours heureux, construire des avancées sociales sans précédents, à l’image de la Sécu ou de la création d’EDF dont nous venons de fêter l’anniversaire.

Il a su s’unir à chaque fois en portant des idéaux généreux, autour d’un projet collectif dans lequel chaque homme et chaque femme trouvait sa place, sans distinction.

Il a su gagner l’indépendance des peuples, la décolonisation de l’Algérie, du Vietnam, mettant fin à l’idée horrible de la supériorité d’une race sur une autre. Oui, il n’y a qu’une race, la race humaine.

Il a su faire vivre les droits des femmes dès 1871, lors de la Commune, bien avant que la loi l’impose.

Il a su donner une définition de la laïcité unique, exigeante, qui respecte la foi de chacun, garantit la stricte séparation entre l’Etat et les religions mais aussi la liberté d’expression et le droit au blasphème, tant attaqués ces dernières années. 

Notre projet pour la France s’inscrit dans cette histoire dont nous sommes fiers.

Et nous voulons le défendre et le faire gagner lors des prochaines échéances présidentielle et législatives.

C’est pourquoi je souhaite que nous puissions proposer aux Françaises et aux Français un programme nourri d’espérance et d’engagements.

Nous porterons ce programme, si vous le décidez, lors de l’élection présidentielle. Je suis prêt à mener ce combat, avec vous et avec tous les citoyens qui le partageront, jusqu’au bout, jusqu’à son terme.

Je le ferai en poursuivant nos échanges et nos rencontres avec les autres forces de gauche et écologiste. 

Et toutes les forces de gauche ont un incroyable défi à relever : celui de reconquérir les cœur et les têtes d’une majorité de françaises et de français autour d’un projet qui sorte notre pays du capitalisme, de l’exploitation des hommes, des femmes comme des ressources naturelles, qui bâtisse le programme des Jours Heureux du 21ème siècle !

Voilà ce que je leur propose : réunissons-nous, travaillons ensemble pour reprendre le pouvoir à la finance, pour reprendre la main sur nos choix économiques, pour redonner le pouvoir aux français, au monde du travail, dans toutes les entreprises. Voilà le pacte d’espoir, le pacte d’engagement que je propose à la France, à la gauche, au monde du travail !

Travaillons à reconquérir les cœurs et les têtes de toutes celles et ceux qui se réfugient dans l’abstention, qui n’y croient plus. Elle est là la force dont nous avons besoin pour empêcher l’extrême droite de prendre le pouvoir, pour empêcher la finance de le garder.

C’est aussi pourquoi je rencontrerai les responsables syndicaux, les responsables d’associations, d’ONG, toutes celles et ceux qui portent des propositions, des ambitions fortes pour notre pays.

C’est dans cet esprit que nous avons l’ambition de construire une candidature collective, ouverte, fraîche, rassembleuse et en même temps, de créer toutes les conditions, circonscription par circonscription, de rassembler nos concitoyens pour construire une majorité de gauche à l’Assemblée nationale !

C’est pourquoi je demande aux forces de gauche et écologistes de respecter notre choix et de maintenir ce dialogue utile entre nous. Nous devons travailler ensemble dans le respect de nos différences. Nous ne sommes pas adversaires. Nous ne voulons rien soustraire à gauche, au contraire, nous voulons additionner celles et ceux qui aujourd’hui, sont rouges dans leur cœur mais noirs de colère et qui s’abstiennent.

Nos différences à gauche ont toujours existé. Elles doivent nous permettre de pousser les débats à fond avec nos concitoyens et de les convaincre à nouveau de s’engager, de lutter, de voter.

C’est la seule voie pour ne pas renouer avec les erreurs, les reniements, les promesses non tenues, les renoncements que nous avons connus.

Et d’ailleurs, si tout le monde est d’accord pour déjouer le piège Macron/Le Pen, que faisons-nous, chacun, pour empêcher Le Pen d’être au second tour ?

Qu’est ce qu’on fait nous ?

Pourquoi devrions nous accepter comme une donnée incontournable, comme une fatalité, qu’elle soit qualifiée au second tour ? Est ce que nous aurions, nous forces de gauche, capitulé ?

Travaillons chacun, avec nos programmes, nos militants, nos candidats à aller conquérir une majorité de nos concitoyens et rendre les valeurs de gauche majoritaires dans ce pays ! Faisons gagner cette majorité dès le premier tour. Construisons une majorité de bonheur, de fraternité, de solidarité !

Voilà le scénario que nous voulons basculer !

Et nous voulons l’écrire aussi aux élections législatives ! 

Travaillons ensemble, dans le respect de notre diversité, pour faire élire une majorité de députés de gauche et écologistes à l’Assemblée nationale avec un nombre important de députés communistes en son sein.

Je veux ajouter quelques mots sur la conception de la campagne de la Présidentielle que nous mènerons si les communistes en décidaient ainsi le 9 mai prochain. 

Elle doit être l’affaire de toutes et tous. Elle doit être ouverte sur la société, sur le monde du travail, ouverte à toutes celles et ceux qui se retrouvent dans notre proposition de pacte.

Elle doit être ouverte à toutes celles et ceux qui veulent apporter leurs contributions, leurs idées.

Nous devons nous y préparer. Si le 9 mai, le choix est fait tous ensemble de se lancer dans cette grande bataille, c’est pour gagner, c’est pour que nos idées, nos propositions, l’emportent.

Il faut donc préparer ce grand débat dans cet état d’esprit : celui du rassemblement le plus large. Oui nous voulons convaincre des abstentionnistes, déçus par la gauche, aujourd’hui convaincus que la politique ne peut pas changer leur vie, de revenir aux urnes.

Nous voulons convaincre des hommes et des femmes en colère de ne pas voter pour celle qui crie le plus fort mais pour celui qui lui tend la main pour devenir un acteur du changement.

Nous pouvons convaincre des hommes et des femmes qui n’ont jamais voté pour nous et qui aujourd’hui ont pris conscience que les logiques de profit ont tué notre industrie, parfois leur emploi et leur territoire.

Soyons audacieux, autant dans les idées et les propositions que dans la pratique que nous mettrons en œuvre.

Nous avons une force que d’autres n’ont pas avec vous, avec ces 50 000 hommes et femmes militantes et élues de terrain, implanté.e.s dans les entreprises, dans la vie associative, combattifs dans les communes, les départements les régions, comme au Parlement.

Nous devrons créer partout des comités de soutien, les faire vivre, les ouvrir sur la société. Nous avons tous ces lieux où nous nous réunissons qui peuvent devenir demain autant de lieux d’accueil, de rassemblement et de rencontres autour du programme.

Nous sommes tous présents sur les réseaux sociaux qui pourront être mis au service de cette belle campagne, pour faire vivre nos idées, rassembler, convaincre.

Oui, nous pouvons construire cet espoir tous ensemble, avec le plus possible de nos concitoyens. C’est ce message que j’ai largement entendu dans notre conférence et je le partage !

Ayons cette ambition pour notre pays, pour la France, pour la République !

Je vous remercie. »

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.

Face à l’échec du gouvernement, vite un plan d’urgence ! #MJCF

Un immense gâchis ! Voilà, après les annonces d’hier, le sentiment qui domine, avec l’impression d’une situation qui aurait pu être différente. La contamination massive conduisant inévitablement à une saturation des hôpitaux et à l’incapacité de vacciner en nombre, faute de doses, a amené Emmanuel Macron à annoncer un nouveau confinement.

Cela fait plus de trois mois que la stratégie vaccinale a été lancée et pourtant seuls 4 % de la population ont reçu une vaccination complète. Le refus de s’engager pour la levée des brevets permettant des productions de masse sur le territoire national montre le manque d’ambition de l’exécutif sur une politique vaccinale d’envergure. Sur la saturation de l’hôpital public, la responsabilité du gouvernement est pleine et entière. Depuis des décennies la politique est à la suppression de lits. Les multiples interpellations du personnel de santé sont restées lettre morte. Après le confinement, nous aurions pu espérer un rebond et un réinvestissement, mais aucune mesure n’a été à la hauteur. Pire, malgré le contexte, des lits ont encore été supprimés.

Face à cette situation, l’exécutif a annoncé la fermeture des établissements scolaires devenus des clusters partout sur le territoire. L’aveuglement du gouvernement depuis des mois sur une épidémie qui épargnerait ces lieux et le refus d’écouter les multiples mises en garde du personnel éducatif le rendent pleinement responsable de cette fermeture qui aurait pu être évitée. Du jour au lendemain, nous sommes passés de “la fermeture des écoles est inenvisageable”, à une fermeture complète des établissements scolaires. Cette nouvelle annonce ne laisse présager rien de bon.

Pourtant, des mesures auraient pu être prises plus tôt pour éviter d’en arriver là : dédoublement des classes, recrutement d’enseignants, mise à disposition de matériel informatique pour tous les élèves, vaccination des enseignants, tests systématiques des élèves… Jean-Michel Blanquer peut marteler vouloir faire de l’école sa priorité, il n’en a jamais fait la preuve, et il ne reste pas moins le principal responsable de la situation catastrophique de l’école.

Aussi, pour les jeunes en emploi, aucune annonce sérieuse n’a été faite. Le plan “un jeune une solution” ne fonctionne pas, et on estime aujourd’hui à 1,6 million de jeunes sans aucune solution, auxquels s’ajoutent des millions d’autres en emplois précaires, dans des formations qui ne répondent pas à leurs aspirations ou en décrochage. Les jeunes sont aussi les plus touchés par la réforme de l’assurance chômage que le gouvernement s’entête à maintenir malgré la situation.

Depuis un an les jeunes ont suspendu leur vie et tout ce qui fait leur lien social. Le chef de l’État n’a pas eu un mot pour la culture. Aucune annonce non plus pour le sport et les associations. Des activités pourtant essentielles pour permettre à chaque jeune de se réaliser et s’épanouir.

Assez des tergiversations et du tâtonnement ! L’heure doit être à un plan ambitieux pour la jeunesse, qui passe par une remise en cause des logiques libérales desquelles ce gouvernement au service de la bourgeoisie est incapable de s’extraire. Ces quatre semaines de confinement doivent permettre de mettre tout en œuvre pour que les jeunes puissent construire sereinement leur avenir et s’épanouir.

Le MJCF appelle l’ensemble de la jeunesse à se mobiliser le 8 avril prochain, partout en France, pour demander :

Pour les jeunes en formation :

  • Un plan de rattrapage avec recrutement massif d’enseignants permettant de dédoubler les classes.
  • Un lissage immédiat des programmes pour permettre de rattraper les retards.
  • La création d’un service public d’orientation dédié à contacter l’ensemble des jeunes sans aucune solution et en décrochage pour leur proposer une formation.
  • Un revenu étudiant pour permettre aux jeunes en formation de sortir de la précarité et du salariat.
  • Pour l’emploi des jeunes :
  • Un plan de recrutement massif dans les services publics en commençant par la santé, l’éducation, les transports et l’énergie. Une partie de ces recrutements doit se faire sous pré-recrutement pour planifier les besoins et permettre de former convenablement les agents de demain.
  • La conditionnalité des aides publiques aux entreprises à l’embauche et la formation des jeunes.
  • La fin des contrats précaires : le CDI et la titularisation doivent redevenir la norme.
  • L’abandon de la réforme de l’assurance chômage.

Léon Deffontaines

secrétaire général du MJCF

Contre la précarité, garantissons un emploi ou une formation pour chaque jeune #MJCF

Publié le 17/2/2021 par PCF

La crise économique et éducative touche de plein fouet les jeunes. Les médias nous appellent la “génération sacrifiée du Covid”, pourtant ce n’est pas la pandémie qui nous a amenés à cette situation, mais bien l’inaction et les choix politiques du gouvernement et des précédents.

La nécessité de sécuriser la formation

Les étudiants et les étudiantes paient le prix de décennies de politiques austéritaires dans l’enseignement supérieur et la recherche. Depuis le début de la crise sanitaire qui a renforcé une crise éducative, déjà existante, un sixième des étudiant·e·s ont abandonné leurs études. La difficulté à suivre une formation à distance ainsi que la précarité des revenus a suscité une détresse psychologique pour des milliers d’étudiants et d’étudiantes renforçant ce phénomène de “décrochage”.

Face à ce contexte inédit pour les étudiant·e·s, l’UEC a impulsé une mobilisation le 20 janvier dernier qui a rassemblé des milliers d’étudiant·e·s partout sur le territoire. Dès le lendemain de cette mobilisation, Emmanuel Macron a annoncé des mesures concernant la précarité étudiante et la reprise des cours en présentiel.

Si ces avancées constituent des premières victoires, ces mesures restent insuffisantes. La mobilisation, poursuivie le 26 janvier et le 4 février, a montré une réelle volonté politique d’une partie des étudiant·e·s de lutter pour de bonnes conditions de vie et d’étude. Pour répondre à cette exigence, l’UEC constitue un moyen d’organiser ces jeunes et d’offrir des débouchés politiques au-delà de la seule réouverture des universités.

Pour les lycéens et les lycéennes la situation n’est pas plus enviable. S’ils ont certes repris les cours, leur avenir n’en est pas moins compromis que leurs homologues étudiant·e·s. Depuis le mois de novembre dernier, les lycées fonctionnent bien souvent à mi-régimes. Le retard sur les programmes s’accumule malgré l’investissement des enseignant·e·s.

Pire, en dépit des conditions catastrophiques dans lesquelles se sont déroulées les épreuves du bac l’année dernière, Jean-Michel Blanquer a annoncé l’annulation des épreuves de spécialités prévues en mars. Sur ces matières, les lycéen·ne·s seront une nouvelle fois noté·e·s sur les notes obtenues en contrôle continu.

Bien que la situation exceptionnelle puisse justifier des aménagements profonds des examens, la formule adoptée par le ministre est une nouvelle remise en cause du caractère national du baccalauréat.

Sans cadrage national, le baccalauréat sera nécessairement vecteur d’inégalités entre les élèves et les établissements. Cette annonce se tient en plein lancement de la saison 2021 de Parcoursup, dont le calendrier, lui, n’a pas été modifié. La fin du cadrage national du baccalauréat joint à Parcoursup va avoir des effets désastreux pour les élèves. La sélection sociale à l’entrée de l’université, déjà flagrante, va nécessairement augmenter.

Alors que l’heure devrait être à une réflexion sur les manières de rattraper le retard et raccrocher les lycéen·ne·s, le gouvernement fait une fois de plus le choix de la sélection.

Les lycéen·ne·s et les étudiant·e·s ont aujourd’hui plus que jamais besoin d’avoir une visibilité sur leur avenir et qu’on sécurise leurs parcours. Ils ont aussi besoin d’avoir confiance dans leur capacité à acquérir un diplôme qualifiant et un emploi stable. Pourtant, la situation de l’emploi n’est pas meilleure pour les jeunes, ne contribuant pas à leur donner plus de perspective au-delà des études et de la formation.

Garantir le droit à un emploi stable et à un salaire

Pour les jeunes en recherche d’emploi la situation se dégrade. En sortie de formation ou en décrochage, le constat que nous réalisons depuis plus d’un an reste inchangé. Le chômage des jeunes s’accroît et les mesures prises par le gouvernement sont insuffisantes et n’offrent comme unique perspective un avenir de précarité et d’instabilité.

D’après Pôle emploi, 698 600 jeunes de moins de 25 ans sont au chômage au quatrième trimestre 2020. Les réponses du gouvernement se retrouvent inefficaces et insuffisantes. Pire, elles visent à précariser davantage encore la situation des jeunes en multipliant les contrats précaires (Services civiques…)

Face à cela, nous portons le droit pour chaque jeune d’accéder à une formation et à un emploi. La crise actuelle rend plus aigu le besoin de sécuriser les parcours de vie de l’éducation jusqu’à l’emploi. C’est pourquoi nous demandons le dédoublement des classes avec une jauge à 50 % et l’embauche massive de personnels dans l’Éducation nationale ; la création d’un revenu étudiant et la garantie de conditions d’études décentes dans l’enseignement supérieur ; la réduction du temps de travail à 32 heures sans perte de salaire et la suppression de contrats précaires pour garantir à tous et toutes un emploi stable, des pré recrutements dans le transport, l’éducation, la santé et l’énergie, tout en ouvrant d’urgence le droit au RSA aux moins de 25 ans afin de garantir un filet de sécurité.

Le MJCF en action

Ces revendications seront portées auprès des jeunes par le déploiement de notre campagne pour la satisfaction des besoins et aspirations des jeunes face au capitalisme et au patriarcat. Ce déploiement passera par :

  • Une mobilisation des lycéennes et lycéens des fédérations pour organiser des actions et des mobilisations.
  • Des initiatives de solidarité concrètes.
  • L’organisation de conférences et d’actions autour des enjeux d’éducation et de travail.
  • La présence, lorsque cela est possible, devant les établissements d’enseignement et les missions locales qui accueillent les jeunes en recherche d’emploi.

Ces actions auront toutes pour objectif de converger vers une date de mobilisation nationale le 16 mars prochain.

ANA 2020 : Les jeunes communistes à l’offensive ! #MJCF

Le Monde et la France sont touchés par une pandémie depuis maintenant presque un an. Ce contexte inédit nous oblige à repenser nos pratiques afin de respecter les mesures sanitaires.

Malgré un format en visioconférence et les difficultés inhérentes à cet exercice, les débats étaient de qualité et ont permis à notre organisation d’avancer et de préparer l’activité militante, par un travail de discussion et d’amendements de nos résolutions de campagnes.

Ce temps démocratique de notre organisation a permis d’analyser, de débattre et d’échanger sur la situation politique, les actions militantes à mener au vu du contexte sanitaire et les réponses à y apporter.

Nous avons tout d’abord réaffirmé la nécessité de se battre pour la formation et l’emploi dans le cadre d’une discussion ayant occupé pas moins de la moitié des temps de débats. Depuis la fin du premier confinement, une crise économique sans précédent touche la France. Les jeunes en sont les premières victimes. Occupant déjà les postes les plus précaires dans les entreprises, ceux-ci ont été les premiers à être licenciés. Notre analyse d’une jeunesse précaire considérée comme une variable d’ajustement du marché du travail capitaliste s’en est trouvée confirmée. Plus d’un jeune sur quatre est actuellement en recherche d’emploi. Face à cette situation, le gouvernement a mis en place le plan s’intitulant : “Un jeune, une solution”. Avec la promotion de simple CDD de trois mois et la création de 100 000 services civiques payés 577 € par mois, l’exécutif nous propose comme seules perspectives des petits boulots payés une misère.

Pour les jeunes en formation la situation n’est pas plus enviable. Après six mois sans avoir cours, l’éducation a repris tant bien que mal et la situation est déplorable. L’absence de plan d’urgence, de recrutement d’enseignants vient aggraver la crise scolaire et les inégalités au sein même du système éducatif. Au lieu de mettre en place un plan de rattrapage, le gouvernement continue comme si le premier confinement n’avait pas eu lieu, creusant ainsi un peu plus les retards. Pire, Jean-Michel Blanquer s’entête avec la fameuse réforme du bac ; et malgré le retard accumulé, le décrochage scolaire et le confinement, la nouvelle version du bac en contrôle continu aura bien lieu cette année.

Pour les étudiantes et étudiants, malgré des pertes de revenu à cause de la crise économique, le coût de la vie augmente pour la troisième année consécutive. La précarité continue de grimper et les petites mesures du gouvernement n’y changent rien.

Le MJCF a réaffirmé avec force, tout au long de cette ANA, la nécessité de sécuriser les parcours de vie. Nous nous fixons l’objectif suivant : pas un seul jeune au chômage, un travail ou une formation pour chaque jeune en 2021. La fin des réformes du lycée, l’engagement pour un revenu étudiant afin de sortir du salariat étudiant, l’interdiction des contrats précaires, la hausse des salaires, un recrutement massif dans les services publics, dont une partie doit prendre la forme de pré-recrutement permettant de garantir une formation rémunérée et une garantie de recrutement sous statut à l’issue de cette formation… Autant de combats que mèneront les jeunes et les étudiants communistes durant toute cette année.

À la précarité des jeunes s’ajoutent les inégalités qu’ils et elles subissent. Nos discussions ont permis d’enrichir nos axes de campagne sur des questions touchant aux conditions de vie des jeunes, nos échanges ont permis l’intégration à nos axes de campagne le combat de la jeunesse contre toutes formes de discriminations pour une société débarrassée du patriarcat et de toutes ses manifestations, des LGBTIphobies et du racisme.

L’ANA a également été l’occasion de réaffirmer notre engagement plein et entier pour une paix juste et durable en Palestine. Nous avons fait le choix de lutter pour la libération de Marwan Barghouti et de l’ensemble des prisonniers politiques palestiniens. Tout au long de l’année, nous ferons signer des pétitions, interpellerons les pouvoirs publics, mais aussi les élus afin d’obliger le gouvernement français à intervenir pour leur libération.

La séance étudiante de l’ANA, avec près d’une vingtaine de secteurs représentés,    a permis au cours d’un débat d’amendements de fixer les priorités pour l’année à l’Union des étudiantes et étudiants communistes. L’instauration d’un revenu étudiant pour sortir les étudiants du salariat et lutter efficacement contre la précarité ; un réinvestissement massif dans le CROUS, notamment pour permettre à chacun et chacune de se loger dignement ; des formations de qualité sur tout le territoire accessibles à toutes et tous ; le cadrage national des diplômes, sont les quatre grandes batailles qui seront menées par l’UEC cette année.   

À l’issue de ces travaux, le collectif national a été renouvelé et a fait le choix d’élire Jeanne Péchon secrétaire nationale de l’UEC. La nouvelle direction nationale des étudiantes et étudiants communistes aura à cœur de mettre en œuvre le mandat qui lui a été donné par la séance étudiante; mais aussi de rassembler l’ensemble des étudiantes et étudiants communistes dans l’UEC. Ce rassemblement doit passer par la base, les étudiantes et étudiants doivent se réunir dans les secteurs afin d’échanger sur la situation actuelle. Pour avancer, nous devons arrêter de regarder ce qui nous divise mais bien trouver les points de ralliements pour unir l’ensemble des étudiant·e·s communistes autour d’un projet et d’un objectif commun : renforcer notre branche étudiante.

Enfin, ce temps national a permis de faire vivre la solidarité internationale, avec des vidéos du président de la Fédération mondiale des jeunesses démocratiques, de notre camarade et ami Salah Hamouri, ainsi que plus de 15 vidéos de soutien et de solidarité venues d’organisations sœurs du monde entier, dont l’UJSARIO, la JCP, la SDAJ, la JCC, la FGCI, le Sin Fein, la YCL, la JCB (jeunes communistes du Brésil), TUDEH (jeunes communistes d’Iran) et bien d’autres… Ces moments ont été l’occasion de rappeler l’importance des luttes internationales et de l’essence internationaliste et anti-impérialiste de notre mouvement. Car si le capitalisme est bien mondialisé, la lutte des jeunes communistes pour un avenir meilleur l’est également.

Les jeunes et les étudiantes et étudiants communistes sortent donc de cette ANA prêts et déterminés à développer, construire, structurer notre organisation auprès des jeunes. Rosa Luxemburg disait : « L’acte le plus révolutionnaire est de voir le monde tel qu’il est réellement. » Forts de notre analyse de la situation concrète du capitalisme en France et dans le monde depuis maintenant 100 ans, le MJCF sait réinterroger sans cesse ses pratiques grâce à l’ensemble de ses militantes et militants et des temps démocratiques qui le rythment, afin de faire prendre conscience à la jeunesse de la nécessité de dépasser la société capitaliste.

Le capitalisme est au bord du gouffre, précipitons sa chute !

Léon Deffontaines, secrétaire général du MJCF.