Archives du mot-clé communisme

Joséphine Baker au Panthéon

Publié le 1/12/2021 par PCF

Joséphine, merci pour vos leçons de vie et d’amour

Au-delà de son immense talent d’artiste Joséphine Baker, a fait preuve d’un courage dans la lutte contre l’oppresseur nazi qui force l’admiration.

Oui, elle est de ces immigrés qui ont fait de la France ce qu’elle est. La petite fille pauvre du Missouri, arrivé en France à 19 ans avec des rêves plein la tête fera tourner celle du tout Paris qui se pressait dans les années 1930 pour voir la chanteuse danser sur les rythmes endiablés du charleston. Et c’est cette apparente insouciance, cette légèreté, qui feront d’elle une résistante si efficace : nul ne songe alors que la star de la « Revue nègre », est une femme d’une rare conviction et d’une inébranlable détermination. Une force d’âme qu’elle mettra tout entière au service de la France, dès 1939, deux ans à peine après avoir obtenu la nationalité de notre pays qu’elle a tant chéri. Elle avait « deux amours » son « pays et Paris », preuve à l’heure où un nationalisme dangereux tente de diviser notre société, que l’on peut vivre avec deux identités, aimer le pays qui nous accueille sans jamais oublier celui d’où l’on vient.

Son fils confiait ce matin au journal l’Humanité que, pour Joséphine Baker, « le communisme, ces valeurs de partage et d’égalité, était la plus belle des idées ».

Merci pour vos leçons de vie et d’amour Joséphine, avec votre entrée au Panthéon, la France vous rend un peu ce que vous lui avez donné et gardera pour vous une reconnaissance éternelle.

Uber : Le marteau du juge a encore frappé !

Publié le 26/5/2021 par PCF

La Cour d’appel de Paris vient de reconnaitre l’existence d’un lien de subordination entre la plateforme Uber et ses chauffeurs. Dans la droite ligne de l’arrêt rendu le 4 mars 2020 par la Chambre sociale de la Cour de Cassation, les juges réaffirment la qualité d’employeur de la plateforme Uber. Les discours de la compagnie américaine sur la pseudo-liberté laissée à leurs travailleurs ne prennent pas devant les juges : les chauffeurs VTC de la plateforme sont des indépendants fictifs.

Si les plateformes de travail comme Uber prétendent n’être que des intermédiaires entre des travailleurs dits indépendants et des clients, alors que ce sont elles qui pensent, dirigent, organisent et tirent profit de l’activité proposée en ligne, ce n’est que pour une chose : ne pas avoir à assumer leurs responsabilités d’employeur. Pas de respect du droit du licenciement, pas d’élus du personnel, de Comité social et économique ni de négociations collectives, pas de financement des cotisation sociales… Combien de temps allons-nous laisser faire ?

Ce n’est pas la première décision qui condamne l’entreprise Uber et ses comparses. En France et en Europe, une vague de requalification s’abat sur les plateformes de travail. Pourtant, elles continuent leurs activités comme si de rien était.

Pour que la surexploitation de ces travailleurs cesse, il est temps que le gouvernement agisse !

À l’image de ce que la ministre communiste du travail Yolanda Diaz a fait en Espagne pour les livreurs des plateformes, Fabien Roussel, candidat du PCF à l’élection présidentielle, propose d’instaurer une présomption de salariat qui contraindra les plateformes à respecter la législation sociale. Ces entreprises doivent cesser de résister au marteau du juge, et appliquer, comme toutes les entreprises et tous les citoyens, les lois de notre pays.

Barbara Gomes, conseillère PCF de Paris et Ian Brossat, porte-parole du PCF

Défaite historique de la droite au Chili

Le processus électoral, entamé le 25 octobre 2020 avec le référendum qui avait massivement adopté le processus de réécriture de la Constitution par une assemblée constituante s’est poursuivi au Chili les 15 et 16 mai 2021.

Durant ce week-end, les Chiliens étaient appelés à voter pour leurs représentants à l’Assemblée constituante mais aussi pour l’élection des conseillers municipaux, des maires et des gouverneurs de région, pour la première fois élus au suffrage universel direct. Il faut se rappeler que ce processus électoral avait été obtenu après des mois et des mois de manifestations et de mobilisations sociales fin 2019.

La première « leçon » de ces scrutins des 15 et 16 mai est la défaite de la droite. En effet, malgré le rassemblement de tous les mouvements de droite et d’extrême droite, des ultra-libéraux aux nostalgiques de la dictature, « Chile Vamos » ne disposera pas du tiers bloquant à l’Assemblée constituante et ne disposera donc d’aucune possibilité de rejeter seul quelconque article de la nouvelle Constitution.

La deuxième « leçon » est l’avancée spectaculaire des femmes en politique avec une assemblée constituante totalement paritaire où les femmes ont été plébiscitées. D’ailleurs 11 femmes élues ont été obligées de céder leur place à des hommes pour permettre la parité de l’Assemblée. Cette obligation de parité avait été obtenue de longue lutte de la part des organisations féministes et étudiantes très présentes dans les mouvements sociaux.

La troisième « leçon » est la victoire des « indépendants », ces différentes coalitions qui rejetaient les partis politiques mais pour une grande majorité issus des mouvements sociaux, de la mobilisation citoyenne de 2019. Des coalitions que beaucoup d’observateurs s’accordent à décrire comme des coalitions majoritairement de gauche mais qui refusent d’entrer dans les partis politiques existants.

La quatrième « leçon » est l’importante progression de l’influence du Parti Communiste Chilien avec sa participation dans la coalition « aprueba dignidad » avec le Frente Amplio (front large) et la CUT (une organisation syndicale). Coalition qui aura 28 sièges à la constituante et qui représente 18 % des voix. Un score qui les place première coalition de gauche devant la liste aprueba constituée des sociaux-libéraux et de la démocratie-chrétienne.

Cette assemblée constituante a maintenant au moins 9 mois de travail pour changer le Chili et en finir avec la Constitution de Pinochet. Ces élections marquent déjà un profond changement, la représentation directe du mouvement social, de la « société civile » organisée, des peuples indigènes, des représentants des partis politiques, d’organisations syndicales, et tout cela bouleversé par le rajeunissement et la féminisation des représentants.

La progression du Parti Communiste Chilien a été marquée par la réélection, avec plus de 64 % des voix, de Daniel Jadue comme maire de Recoleta, et l’incroyable victoire de Iraci Hassler, jeune femme militante communiste et féministe, nouvelle maire de Santiago, la capitale du Chili de près de 5 millions d’habitants.

Ce week-end marque inévitablement un virage vers la construction d’un nouveau Chili et une défaite historique de la droite. Ce long processus électoral va se poursuivre avec l’élection présidentielle le 21 novembre 2021.

Cécile Dumas
responsable adjointe du secteur international du PCF

L’immense apport de Karl Marx au combat sans cesse recommencé pour l’émancipation humaine (Fabien Roussel)

Publié le 5/5/2021 par PCF

Il y a 203 ans, naissait Karl Marx.

À l’heure où il est coutumier de célébrer des figures marquantes de l’histoire, on ne saurait oublier son immense apport au combat sans cesse recommencé pour l’émancipation humaine.

Né à Trêves, au cœur de la Prusse rhénane alors sous domination française, à une époque où le mouvement ouvrier commençait à peine à voir le jour, il allait devenir le décrypteur de la dynamique d’un capitalisme ôtant aux travailleurs leur substance humaine pour les transformer en simples marchandises, les dépossédant en quelque sorte d’eux-mêmes. Ses remarquables analyses économiques, reconnues de nos jours par les défenseurs du système eux-mêmes, avaient anticipé les ravages de la globalisation financière sur les individus autant que sur la nature.

Passionné par l’histoire des révolutions françaises, il fut à partir de ses travaux le penseur politique de la lutte des classes, lui fixant la perspective d’ouvrir à l’humanité entière le chemin de sa libération de toutes les servitudes qui l’empêchent d’accéder à l’épanouissement et au bonheur. Des réflexions philosophiques qui en découlèrent, il devait tirer sa conception matérialiste de l’histoire.

Combattant infatigable de la démocratie, engagé au côté des grands mouvements populaires et des premières organisations ouvrières, initiateur de la I° Internationale, il fut tout au long de sa vie en butte à la haine de ses adversaires, pourchassé pour ses engagements et contraint à l’exil. Il y puisa la conception du communisme qui inspire notre action dans le monde d’aujourd’hui. Le communisme est ce mouvement humain qui cherche à éradiquer la misère et le chômage, à  mettre fin à l’exploitation et aux dominations de toute sorte, à faire du libre développement de chacune et chacun la condition du libre développement de toutes et de tous.  

Le paraphrasant, les communistes d’aujourd’hui pourraient définir leur combat d’une phrase tirée de son célèbre travail consacré à la tradition bonapartiste en France : « La révolution sociale du XXI° siècle ne peut pas tirer sa poésie du passé, mais seulement de l’avenir. » Fabien Roussel

(Image Karl Marx tiré de l’expo Demain la révolution à voir devant le siège du PCF jusqu’au 31 mai 2021)

Discours du centenaire du #PCF – jeudi 17 décembre 2020

Mesdames et Messieurs, Cher·e·s ami·e·s, Cher·e·s Camarades,

Nous voilà réunis pour célébrer les 100 ans d’existence du Parti Communiste Français.

A cause de la pandémie, du confinement, nous avons dû annuler de nombreux rendez-vous. Certains sont reportés en 2021.

D’autres sont maintenus, comme la superbe exposition d’affiches qui ont jalonné notre histoire, réalisée grâce au concours de la Fondation Gabriel-Péri, présidée par Alain Obadia et que vous découvrirez sur le net avec l’ensemble du programme.

Merci à Guillaume Roubaud-Quashie pour avoir piloté ces festivités.

Je remercie également, pour cet anniversaire exceptionnel, les membres de la direction du PCF présents en visio et ici physiquement en nombre restreint, Pierre Laurent, président du Conseil national, Marie-George Buffet, ancienne secrétaire nationale, les présidents de groupe à l’Assemblée nationale et au Sénat, André Chassaigne et Éliane Assassi, Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, mes collègues parlementaires, les responsables nationaux des organisations de jeunesse, Léon Deffontaines, secrétaire national du MJCF, les membres du comité exécutif et ceux du conseil national.

Merci à vous et bienvenue à toutes celles et ceux qui nous rejoignent.

Il n’est pas commun de fêter l’anniversaire d’un parti. Encore moins quand il a 100 ans. Et, entre nous, ces 100 ans, on ne les fait pas !

Car en 2020 comme il y a cent ans, le communisme, c’est la jeunesse du monde. Et face au vieux système capitaliste, nous avons besoin d’idées nouvelles, radicalement nouvelles. Voilà pourquoi cette fête est celle d’un commencement.

Avec les yeux non pas tournés vers le passé, mais braqués sur le présent.

C’était déjà l’urgence du présent qui présidait le Congrès de Tours, quand le Parti Communiste s’est créé sous la banderole « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ». Et c’est toujours d’actualité.

Après l’horreur de la Première Guerre mondiale, il s’agissait de garantir pour de bon la paix entre des peuples que l’impérialisme montait les uns contre les autres.

Il s’agissait de tourner la page d’un capitalisme broyant les vies humaines, celle d’enfants, de femmes, d’hommes qui mourraient au travail.

Cette ambition, portée par celles et ceux dont la guerre avait brisé les vies, elle est toujours la nôtre aujourd’hui, avec comme boussole l’intérêt populaire et l’utilité pour le plus grand nombre.

C’est ce qui n’a cessé d’animer ces centaines de milliers, ces millions de Françaises et de Français, d’étrangers, qui dans notre pays, ont décidé de rejoindre notre parti à travers ces cent années, ces hommes et ces femmes qui ont décidé d’organiser leur révolte, leurs rêves, leurs aspirations, pour proposer un projet d’espoir à notre pays et à son peuple, pour le faire entrer dans la vie.

C’est cette volonté de changer le cours du monde, d’être tout simplement utile qui hante encore le jeune Guy Môquet, lycéen de 17 ans, à la veille de son exécution, le 22 octobre 41 par les nazis, dans sa dernière lettre : « Ma petite maman chérie […] Je vais mourir. […] Certes, j’aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c’est que ma mort serve à quelque chose. »

En 2020, nous retournant sur le siècle écoulé, nous pouvons en être sûrs : le combat des communistes sert à quelque chose.

Il a contribué à garder ouvertes les portes de l’avenir lorsque l’horizon paraissait bouché.

Il s’est engagé dans la Résistance, à l’image d’un Manouchian, d’un Rol Tanguy, d’une Martha Desrumeaux ou d’une Danielle Casanova et de tant d’autres.

Sans le PCF, le rassemblement de la gauche aurait-il vu le jour en des moments cruciaux ?

Y aurait-il eu le Front populaire et le programme du Conseil national de la Résistance ?

Oui, le Parti Communiste est indissociable de grandes conquêtes telles que les congés payés en 1936 ou la Sécurité sociale en 45.

C’est le ministre CGTiste et communiste Ambroise Croizat qui crée notre système de retraite par répartition.

C’est le député communiste Fernand Grenier qui dépose le 24 mars 1944 l’amendement qui inscrit dans la loi le droit de vote des femmes.
Nous avons été d’ailleurs le premier parti à présenter des femmes en position éligible, dès 1925, alors qu’elles n’avaient pas le droit de vote. Je pense aux 17 députées femmes communistes et à Marie-Claude Vaillant-Couturier parmi les 33 premières femmes députées en 1945.

C’est Étienne Fajon, autre député communiste, qui proposera en 1946 de graver dans le marbre de notre Constitution la laïcité.

Il faudrait aussi évoquer 1968 et le rôle majeur des communistes, au coté des syndicats et de la jeunesse dans les conquêtes sociales du printemps dont une hausse du SMIC de 35 %, et la conquête de nouveaux droits pour les salarié·e·s à l’entreprise !

Comment ne pas évoquer 1981 et la victoire de la gauche grâce au score de 15 % de Georges Marchais avec un projet ambitieux pour le monde du travail qui fit gagner la semaine de 39 heures, la retraite à 60 ans et de nombreuses nationalisations, notamment du secteur bancaire. Quelle erreur historique de ne pas avoir poursuivi ces réformes avec le tournant de la rigueur choisi par Mitterrand, en 83.

Notre honneur, hier comme aujourd’hui, c’est l’engagement des maires communistes, à la pointe du combat pour créer des logements sociaux de qualité ou des centres médicaux de santé, pour développer la culture et l’éducation populaire, pour favoriser la diversité et la mixité sociale, pour permettre à tous les enfants de partir en vacances, pour garantir à chaque citoyen les mêmes droits.

Notre fierté, c’est encore de compter dans nos rangs, ou à nos côtés, les plus grands artistes et créateurs du XXe siècle, d’avoir pu bénéficier des audaces d’un Aragon ou d’un Jean Ferrat, d’un Picasso ou d’un Paul Éluard.

Ces liens avec le monde de la culture et de la création, nous continuons de les chérir, à l’image du travail remarquable de l’artiste C215 qui expose actuellement les visages des héros communistes de la Résistance, à l’extérieur de notre siège.

Quelle honte, aujourd’hui, de voir le gouvernement décréter, lorsque des mesures de restriction sanitaires s’imposent, que la culture n’est pas indispensable, alors que la France, c’est la culture, et la culture, c’est la vie.

Et c’est justement ce dont nous avons besoin, en ce moment plus qu’en tout autre !

Comment ne pas évoquer notre engagement internationaliste, pour la défense des peuples et de leur droit à déterminer leurs propres choix : Oui, nous sommes fiers d’avoir été de ceux qui, très tôt, ont défendu la décolonisation, l’indépendance de l’Algérie, se sont engagés contre les guerres d’Indochine et du Vietnam ou pour mettre fin au terrible régime de l’apartheid en Afrique du Sud avec la libération de Nelson Mandela.

Quels souvenirs pour les militants de ma génération qui ont pu contribuer à sa libération.

Il n’y a avait pas beaucoup de monde à l’époque pour porter ces combats. Mais il y a beaucoup de monde aujourd’hui pour dire qu’ils étaient justes.

C’est d’ailleurs le même engagement que nous avons aujourd’hui pour demander la libération de Marwan Barghouti, le député palestinien enfermé dans les geôles israéliennes, ou pour mettre fin au blocus contre le peuple cubain.

C’est d’ailleurs aussi au nom du respect de la souveraineté des peuples que nous avons, dès 1979, décidé de nous engager contre cette Europe libérale, contre ces traités européens qui soumettent les peuples aux exigences des marchés financiers et bradent leur indépendance dans une soumission de plus en plus poussée à l’Alliance atlantique.

Nous avions gagné, là aussi, une belle victoire lors du référendum de 2005 contre le Traité constitutionnel. Mais tout de suite après, la droite et une partie de la gauche, choisissaient de trahir le choix du peuple en faisant voter ce traité au Parlement français. Encore une fois, seul les parlementaires communistes respectaient unanimement le choix majoritaire de nos concitoyens .

Ces trahisons d’une partie des forces politiques françaises ont largement contribué à détourner nos concitoyens de la politique, de la gauche.



100 après sa création, nous sommes encore une force incontournable dans tout le pays, une des premières avec nos 50 000 adhérentes et adhérents, nos 660 maires et nos milliers d’élu-es locaux, départementaux, régionaux, nos députés, sénateurs, sénatrices et cet engagement, cette présence, sur tout le territoire, dans les villes comme dans les villages.

Et vous pourriez bien être surpris par notre renforcement dans les années qui viennent.

Car jamais les inégalités, les injustices, les espoirs d’un monde de justice, de paix, de fraternité, écartant les menaces climatiques, préservant la planète, jamais ces colères et ces espoirs n’ont été aussi forts.

Oui, le communisme est d’actualité. Il est même, pensons-nous, la réponse pertinente à un système économique qui menace la civilisation humaine comme le climat.

Et c’est parce qu’il est, plus que jamais, le mouvement « de l’immense majorité au profit de l’immense majorité », ainsi que le définissaient Marx et Engels, que nous voulons nous projeter vers l’avenir.


Car tant que la pauvreté, les guerres, les inégalités, le racisme, ou les catastrophes climatiques marqueront les peuples, en les opposant, en les divisant, en les poussant à l’exode, nous serons là, toujours là, pour défendre les plus humbles, pour faire respecter la dignité de chaque individu, pour faire avancer l’émancipation humaine, pour défendre la Terre, l’air et la mer.

Regardez ce mois de décembre. Pour beaucoup, la pandémie impose des contraintes et des fêtes de fin d’année limitées.

Mais pour d’autres, pour des centaines de milliers de salariés, qui reçoivent leur lettre de licenciement en ce moment, pour tous ceux qui se battent en ce moment pour conserver leur emploi, Noël aura un gout amer.  Je pense à ces familles de Bridgestone, Renault, Airbus, Danone, Cargill, Verallia, Vallourec, GE Belfort, Grid et tant d’autres !

Le visage du capitalisme, c’est celui-là, celui qui profite de la pandémie pour accélérer la désindustrialisation de la France.

Le visage du communisme, c’est celui de toutes ces hommes et de toutes ces femmes qui résistent, ceux des usines, comme ceux de la culture.

C’est celui du monde du travail qui a été en première ligne, ces soignants, ces enseignants, ces agents des services publics, ces livreurs, ces agriculteurs, ces commerçants, tous ces salariés qui travaillent dur et qui n’arrivent pas à vivre de leur travail !

Notre idéal de justice sociale est d’une criante actualité.

Et notre combativité est intacte pour conquérir, avec le monde du travail, de nouveaux droits, de nouvelles protections, de nouvelles conquêtes sociales.

En cette année 2020, nous portons l’objectif pour notre pays d’éradiquer le chômage et la pauvreté, de garantir à chacun un emploi, une formation, un salaire tout au long de sa vie.

Nous disons qu’il est indispensable pour cela de reprendre le pouvoir à la finance, de redevenir maîtres de nos choix, de retrouver notre souveraineté démocratique et industrielle.

Oui, notre combativité est intacte pour porter l’espoir d’un projet de société plus humaine, sociale, véritablement écologiste et pleinement féministe.

Ce 21e siècle a grand besoin de rupture et de nouveauté. Pour tourner enfin la page des dominations de toutes sortes, celle du capital, celles sexistes, racistes, homophobes qui subsistent encore.

Nous avons en nous, 100 ans après, cet ADN de la combativité, de l’indignation face aux inégalités, le même engagement honnête, sincère.

D’autant plus que l’humanité affronte une crise sanitaire sans précédent dans son histoire récente. Mais, comme trop souvent, ce sont encore une fois les peuples, les plus faibles, les premiers de corvée, le monde du travail comme celui de la création qui en paient le prix fort.

Le monde de la finance, des banques, des assurances, entend garder les manettes, endetter les peuples pour mieux les faire payer demain.

Avec eux, on passe rapidement du « quoi qu’il en coûte » à « il faudra payer ».

Ils repeignent en vert la façade de leur discours, mais nous savons bien que les logiques de rentabilité, de concurrence continueront d’épuiser les hommes, les femmes, comme les ressources naturelles.

C’est tout l’enjeu des mois et des années à venir.

C’est urgent. C’est incontournable.

Pour faire reculer les conflits, les guerres, les murs qui ont poussé 80 millions d’hommes et de femmes à l’exode en 2020, un chiffre jamais connu à ce jour selon le HCR.

Pour transformer en profondeur nos modes de production, nos modes de consommation, pour développer nos services publics, pour relocaliser notre industrie, toute notre industrie et produire ici ce que nous consommons ici.

Produire, créer, former, répondre aux besoins humain, protéger la planète, vivre et s’épanouir de son travail, n’est-ce pas là l’objectif qui doit tous nous unir, pour nous comme pour l’avenir de nos enfants ?

C’est le capitalisme qui a fait son temps. Une nouvelle ère doit s’ouvrir. Et le communisme est le nom de cet espoir pour l’humanité.

Car nous avons face à nous d’authentiques vieillards. Tous les Bernard Arnault, les Jeff Bezos et autres Bill Gates, ces nouveaux Harpagon assis sur leurs lingots et leurs cassettes qui écrasent les peuples.



Oui, dans nos veines de militants communistes coule un sang plus jeune que dans celles des actionnaires des Big Pharma qui entendent faire des profits sur un vaccin tant attendu quand nous, nous demandons à partager les brevets, les connaissances et à les proposer, à prix coûtants, aux peuples du monde.

Oui, tous les élus communistes, dans les communes, dans les départements et les régions, à l’Assemblée et au Sénat portent tous les jours la promesse d’une France fraternelle et solidaire quand grandissent les communautarismes et le repli sur soi.

Oui, nous entendons donner plus de pouvoir, plus de droits à tous ceux et toutes celles qui créent les richesses par leur travail, quand une minorité les accaparent.

Ce qui est urgent aujourd’hui, c’est de passer d’une civilisation de l’argent roi à une civilisation de l’humain et de la planète d’abord.

Alors, bon anniversaire à tous les peuples qui luttent pour leur indépendance, à tous les salariés qui espèrent vivre dignement de leur travail, à tous les militants associatifs, syndicaux, politiques qui dans leur grande diversité s’engagent pour un monde d’égalité, de liberté, de fraternité et de tolérance.


Bon anniversaire aux communistes d’hier, à celles et ceux d’aujourd’hui…

…et à ceux de demain car, répétez-le autour de vous, nous avons besoin de chacune et de chacun, pour sortir enfin de ce monde à l’envers, pour ouvrir une nouvelle ère, celle de l’être humain et de son bonheur.

100 ans de jeunes communistes et tant d’années d’avenir ! #MJCF

Au sortir de la boucherie de la première guerre mondiale, les jeunes socialistes se réunissent en congrès à la salle de la Bellevilloise le 31 octobre 1920 pour prendre position sur l’adhésion à l’internationale communiste des jeunes. A une écrasante majorité les jeunes socialistes décident d’adhérer à l’international communiste des jeunes. Les jeunesses socialistes sont mortes ; les jeunesses communistes sont nées.

Les valeurs qui ont animé les jeunes de 1920 sont les mêmes qui ont continué d’animer les jeunes communistes à travers l’histoire. La paix entre les peuples d’abord, alors que la première guerre mondiale a sacrifié la vie de nombreux jeunes au nom des intérêts capitalistes c’est la première exigence des jeunes communistes. Dès 1923 ils luttent contre l’invasion de la Ruhr, méritant leur nom “d’avant-garde” ils s’organisent pour la première fois en lien avec les jeunes allemands. Deux années plus tard ils prouvent de nouveau leur avance : en organisant la première campagne contre le colonialisme. Puis viendra le temps de l’action directe : d’abord en Espagne en 1936. De nombreux jeunes communistes fort de leur expérience militaire seront les premiers à créer les réseaux de résistance. C’est le cas de Marcel Clouet : combattant républicain, un des instigateurs du premier acte de résistance en France. A son image ce sont des milliers de jeunes communistes qui seront acteurs et actrices d’une lutte acharnée contre le nazisme, beaucoup y laisseront leurs vies. Cette exigence absolue de fraternité des peuples conduira après la seconde guerre mondiale à la création de la Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique qui a vocation à réunir les organisations de jeunes progressistes et porteuses de paix partout dans le monde – aujourd’hui toujours active. Ce ne sera malheureusement pas la dernière lutte pour la paix des jeunes communistes. S’en suivront le grand combat pour la paix et contre le colonialisme en Algérie où là aussi les jeunes sont envoyés en première ligne contre un ennemi qui est en réalité un frère de lutte. Le Vietnam, l’Indochine, l’Irak,.. tant de moments où les JC ont cité Jacques Prévert muni d’un badge “Quelle connerie la Guerre”. C’est aussi l’exigence de la paix qui pousse à refuser toutes divisions entre les peuples : parmi elles l’apartheid ou l’emprisonnement d’Angela Davis ont constitué deux moments où, portée par les jeunes communistes, la lutte antiraciste à pris de l’ampleur. La lutte contre la guerre, le colonialisme et le racisme a aujourd’hui un visage : celui de la Palestine et les jeunes communistes continuent ce combat.   

Les valeurs qui continuent d’animer les jeunes communistes à travers un siècle d’histoire sont évidemment celle du progrès et de la lutte contre le capitalisme. Il suffit de feuilleter l’Avant Garde (Le journal des JC lui aussi centenaire) pour voir les préavis de grève dans les usines et les exigences qui les déclenchent dans les premières décennies de la JC. Cette exigence ne faiblit jamais même pendant la seconde guerre où les jeunes continuent de réclamer des droits pour leur travail et leurs loisirs. Ces exigences prendront toutes leurs places lors des années cinquante avec les luttes de l’UJRF : salaire égal pour les jeunes, réduction du temps de travail sont des priorités. Mais aussi sur le terrain social : création de piscine municipales, de lieux de loisirs pour les jeunes, droit de vote à 18 ans etc. Les jeunes communistes sont alors majoritairement à l’image des jeunes du pays des jeunes travailleurs. Ils sont de toutes les mobilisations sociales. Mai 68 n’y échappe pas, les JC ont l’avantage d’être présents dans tout le territoire et bien que l’histoire ne l’a pas retenu après les grèves de mai, le nombre d’adhérent.e.s connaît une très forte augmentation. Les années qui suivent vont être un moment de grand changement dans la forme de la jeunesse : le lycée et l’université se démocratisent. Le MJCF va alors intensifier ces luttes pour le droit à une éducation de qualité : la lutte contre la loi Devaquet en est un symbole. Sans oublier les combats pour un emploi digne, les années 80 sont les débuts de l’ultralibéralisme et avec des contrats spéciaux pour les jeunes comme l’intérim. En 2006 c’est de nouveau un contrat jeune qui va mobiliser le MJCF : le CPE, une lutte victorieuse. L’année précédente, la réforme Fillon du lycée va mettre la aussi les jeunes en mouvement. Les crises du capitalisme s’enchaînent et le libéralisme continue de privatiser toutes les sphère de nos vies. A cette image de 2005-2006, aujourd’hui les jeunes doivent lutter de front pour obtenir une éducation qu’ils choisissent et de qualité et un emploi digne qui permettent de construire sa vie.

Ces cent ans de combats très rapidement résumés montrent bien que les jeunes qui ont créé les jeunes communistes ont bien eu raison. Ils ont ainsi donné vie à cent ans de lutte pour la paix, l’égalité, la justice : le communisme. Plus encore, nous affirmons, jeunes communistes de 2020, que ce centenaire n’est que le début de la lutte.

L’avenir des jeunes a rarement été aussi mis à mal. les crises sociales, scolaire, sanitaire et économiques est en train de sacrifier toute une génération. Le MJCF refuse qu’en plus d’être sacrifiée nous soyons la génération résignée. La jeunesse d’aujourd’hui a plus que jamais besoin d’espoir, d’un chemin vers un monde et une vie libre, épanouissante et fraternelle. Cette voie, le MJCF est prêt à à la construire avec l’ensemble des jeunes. Les jeunes communistes seront présents et continueront d’être comme le meilleur outil pour faire entendre leur voix et aller vers les lendemains qui chantent.

Clémentine Le Duey, coordinatrice nationale du MJCF à la vie des départements.

S’attaquer à la domination du capital sans attendre « le jour d’après » #PCF

L’indigence des annonces d’Édouard Philippe l’a confirmé, on ne peut pas laisser au marché, au patronat et à un gouvernement tout dévoué à leurs exigences l’organisation de la lutte contre l’épidémie. Il faut planifier démocratiquement, de façon décentralisée, quels moyens doivent être mobilisés en priorité pour produire les médicaments, les vaccins, les tests, les matériels médicaux indispensables pour combattre le virus et prévenir les dangers qui accompagneront une sortie du confinement.

Nous proposons de réunir les acteurs économiques, sociaux, associatifs, les élus, dans des conférences locales et régionales de mobilisation pour définir et rendre cohérent l’effort de lutte contre la crise, depuis les entreprises où les représentants des salariés (CSE) disposeraient de pouvoirs d’alerte et d’intervention, jusqu’au niveau national et à de nouvelles coopérations européennes et internationales.

En somme, la solution à la crise met concrètement à l’ordre du jour des formes d’« appropriation sociale des moyens de production, d’échange et de financement » pour fixer d’autres buts et d’autres critères à leur gestion, avec « des pouvoirs d’intervention directe, décentralisés, de tous les acteurs sociaux, des citoyennes et citoyens » : ce sont là deux axes du projet communiste tel que l’a défini le 38e congrès du PCF, il y a dix-huit mois.

Parallèlement, la suspension de certaines activités ne doit s’accompagner d’aucun licenciement, et n’entraîner aucune baisse des salaires et des pensions. C’est vital pour l’immédiat, et pour une sortie du confinement qui exigera la valorisation de toutes les capacités humaines. La crise nous invite ainsi à amorcer tout de suite, à chaud, l’avancée d’une sécurité d’emploi ou de formation et de sécurisation des revenus, qui forme, dans nos orientations, le troisième axe du projet communiste.

Tout cela ne sera possible qu’avec le rôle d’entraînement que seuls peuvent jouer de nouveaux services publics et de nouvelles entreprises publiques, « pierre angulaire de la construction d’une nouvelle citoyenneté et de la promotion de biens communs dans tous les domaines » : santé, recherche, formation, énergie, financement de l’économie…

Pour y arriver, il faudra en effet dépenser beaucoup d’argent public. Face à une situation qu’ils ne maîtrisent pas, gouvernements, dirigeants de multinationales et financiers ont suspendu les règles du « pacte de stabilité » et en viennent à miser, pour s’en sortir, sur l’énorme création monétaire des banques centrales. Mais leur façon d’y recourir ne fera qu’aggraver la suraccumulation de capital qui a amené la crise, puisqu’elle a pour unique objet de « rassurer les marchés ». C’est précisément ce qui rend encore plus brûlante l’exigence, formulée au congrès, d’une Banque centrale européenne agissant « pour un essor des services publics et de l’emploi, avec notre proposition majeure de création d’un Fonds de développement social et écologique européen ». Là encore cette mesure peut commencer d’être mise en œuvre tout de suite, en France, sans attendre un changement des traités européens, avec la création d’un fonds d’urgence sanitaire et de sécurisation qui serait alimenté par des prêts et des avances non remboursables de la Caisse des dépôts, refinancés par la BCE.

« Alors qu’une nouvelle catastrophe s’annonce, la crise du capitalisme nous place au défi de rassembler pour ouvrir une issue », écrivions-nous il y a dix-huit mois déjà. Tout confirme qu’« il n’y a jamais eu autant besoin de révolution, d’idées et de luttes révolutionnaires ». Nous voyons d’ailleurs tous les jours que « leur absence dans le champ politique laisse la voie libre à tous les dévoiements ». Personne ne sait où conduisent les événements extraordinaires que nous vivons mais on peut dire que face à la catastrophe imminente les communistes ne sont pas complètement pris au dépourvu pour proposer les moyens de la conjurer.

Denis Durand, responsable du collectif Campagne coût du capital/finances/banques