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« Notre pari à nous est celui des jours heureux ». Fabien Roussel, conférence nationale #PCF, 11/4/2021

Allocution du secrétaire national du PCF

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Discours de clôture

Fabien Roussel, Secrétaire national du PCF

Dimanche 11 avril 2021

*seul le prononcé fait foi

« Cher.e.s camarades,

Merci Enrique pour ton message de fraternité et d’espoir ! Oui, tu peux compter sur les communistes de France pour travailler à la construction d’une majorité de gauche et écologiste, qui se mobilise avec la plus grande détermination pour prendre le pouvoir à la finance, et enfin répondre aux besoins populaires !

Je veux tout de suite vous dire ma fierté de voir notre parti relever ce formidable défi démocratique, en menant à son terme cette conférence nationale dans des conditions évidemment très particulières, difficiles.

1000 délégués, 150 interventions, de toute la France, des amendements, des votes. Tout cela en distanciel ET en présentiel, dans vos fédés, dans la fraternité.

Merci aux entreprises qui ont réalisé cet exploit, unique, aux vingtaines de techniciens, salariés, aux militants mobilisés ici qui nous ont permis cet exercice démocratique si important pour résister à la politique gouvernementale.

Oui c’est possible d’organiser cette riposte, et de débattre. C’est possible et c’est nécessaire, car on a besoin d’air dans ce pays ! On étouffe, on est asphyxié par le virus de la pandémie autant que par le virus libéral !

C’était important de nous poser pendant une journée et demie, réfléchir ensemble à l’avenir de notre pays, de notre jeunesse, du monde dans lequel nous voulons vivre.

Vivre et lutter ensemble pour éclaircir notre horizon, pour ouvrir des chemins d’espoir au monde du travail, aux ouvrier.e.s, aux enseignant.e.s, aux soignant.e.s, aux agricult.rice.eur.s, aux étudiant.e.s, aux ingénieurs, aux artisans, commerçant.e.s, chefs d’entreprises, aux mondes des arts et de la culture.

Le destin de la France va se jouer dans les mois qui viennent. C’est avec eux que nous voulons le construire. Notre pari à nous, c’est celui des jours heureux et il ne peut pas être le résultat du hasard. Nous voulons le gagner et mettre tous les atouts de notre coté !

C’est cette crise économique, sociale, sanitaire, écologique qui l’exige. Elle nous oblige, elle oblige le Parti Communiste Français à être présent, au rendez-vous de cette histoire. 

Nous tenons cette conférence en plein pic épidémique. C’est aussi ça, le choix ambitieux, révolutionnaire que nous avons voulu faire, ensemble, pendant deux jours.

Bravo mes camarades- que c’est ce joli ce nom camarade-, secrétaires de fédé, de sections, bravo les militantes et les militants, pour vos interventions.

Vous avez bravé le confinement pour tenir cette conférence.

Mais je sais que vous le faites continuellement pour être présents dans les luttes, pour nos hôpitaux publics, pour un vaccin qui soit enfin un bien commun, pour défendre notre industrie et nos services publics, nos usines, pour organiser les distributions d’aide alimentaires, pour combattre les discriminations.

Oui, c’est dur, car on craint pour nos vies, on a peur d’attraper le virus, de le ramener à la maison, de contaminer notre famille.

Oui, ce climat de peur nous rend la vie plus dure.

300 à 400 morts par jour. 100 000 morts dans notre pays ! Des proches, des ami.e.s, des camarades nous ont quittés. Je pense parmi d’autres à Yann Le Pollotec à qui nous avons rendu hommage la semaine dernière.

J’en veux, j’en veux beaucoup au Président de la République d’avoir fait le choix de ne pas suivre les recommandations du conseil scientifique, qui réclamait, dès le mois de janvier, des mesures de confinement pour empêcher le virus de faire autant de dégâts par la suite.

Mais ce Président a fait le choix inverse. Celui de « vivre avec le virus ».

Résultats : Nos hôpitaux sont saturés, comme il y a un an. Les médecins font le tri parmi les malades. Des soins sont déprogrammés. Faute de préparation, d’anticipation, la campagne de vaccination a pris un retard considérable. Un échec aux lourdes conséquences, qui s’ajoute à celui sur les masques, les tests, sur l’absence de mesures d’accompagnement des malades.

Rien n’a été fait pour embaucher dans nos hôpitaux, dans nos écoles, pour former des soignant.e.s. Où sont les lits de réanimation promis ?

Cela fait plus de quatre mois que notre pays fait du sur-place, quand d’autres ont avancé en ordre de bataille et commencent à sortir du tunnel.

Ce climat d’angoisse et d’incertitude pèse sur nos concitoyens, à commencer par notre jeunesse, littéralement étouffée depuis un an.

Il pèse aussi sur les luttes, sur les capacités des communistes comme du mouvement social à se mobiliser. Or, le gouvernement n’a pas mis de freins à ses réformes. Hormis celle des retraites, qu’il a été obligé de remiser provisoirement au placard, il poursuit la réforme de l’assurance chômage, la privatisation de la production d’énergie en France avec le projet Hercule. Il laisse les grandes multinationales poursuivre la délocalisation en masse de nos usines, de notre industrie. Il est complice des plans de licenciements qui se succèdent. Il prépare déjà de nouveaux sacrifices, au nom de la dette qu’il faudra rembourser « à tout prix ». Et tout cela au mépris des circonstances nées de la crise sanitaire et qui limitent la contestation sociale.

Alors oui, nous nous organisons.

C’est tout le sens de nos travaux, de nos débats, et des initiatives que nous prendrons dans les prochaines semaines.

Oui, nous voulons permettre au Parti Communiste Français, à ses militant.es, ses élu.es, de jouer pleinement leur rôle dans notre pays.

C’est le choix que vous avez exprimé majoritairement lors de cette conférence.

Je veux vous remercier pour la confiance que vous m’exprimez.

Le débat va se poursuivre maintenant jusqu’au vote des adhérent.es et je continuerai de m’y engager pleinement.

Je sais, je mesure pleinement, combien cette confiance est porteuse d’exigences, y compris me concernant.

Nous en avons discuté tout au long de ces deux jours : la situation est grave et elle nécessite surtout d’ouvrir un espoir. L’espoir de sortir notre pays de cette crise, l’espoir de changer de politique, l’espoir pour les Français d’être enfin protégés contre cette pandémie mais aussi contre le chômage, contre la précarité et la pauvreté;

Et nous avons l’ambition de faire vivre ces idées, de les mettre en œuvre dans les départements, dans les régions. 

Oui, nous voulons pour cela le plus d’élu.es communistes possibles au sein de majorités de gauche dans le plus de régions et de départements. Et c’est possible de faire gagner la gauche lors de ces échéances. Nous y mettons tout notre poids, toute notre énergie.

Je suis très attentif notamment à ce qui se passe, dans nos cantons, dans nos régions, dans le Val-de-Marne, en Seine St Denis ou en Normandie.

Et je trouve tout à fait inacceptable que les mêmes forces qui nous appellent au rassemblement pour 2022, disent nous tendre la main, cherchent en même temps à nous faire perdre ou créent les conditions de la désunion, en juin 2021 !

Le rassemblement, ça se construit aussi en actes et sur des choix politiques clairs.

J’y ai travaillé dans les Hauts de France et beaucoup de camarades l’ont fait dans de nombreuses autres régions et départements.

En Normandie, Sebastien Jumel et les camarades travaillent d’arrache-pied à créer les conditions de ce rassemblement. J’appelle encore une fois les Verts et les socialistes à s’unir avec les communistes et les insoumis.

Nous sommes tous mobilisés, jusqu’au bout, pour faire gagner nos camarades Cécile Cukierman en Auvergne-Rhône Alpes, Sébastien Jumel en Normandie et je le souhaite en Corse avec Michel Stéfani, et dans toutes les régions et départements où les communistes sont dans des listes d’union.

Ouvrir cette perspective, cet espoir en 2022, c’est ce qu’attendent des millions de femmes et d’hommes qui ne se résignent pas au duel Macron/Le Pen qu’on veut leur imposer à toute force pour que rien ne change dans le pays.

Ce duel, ils l’ont déjà connu en 2002, après cinq années d’un gouvernement de la gauche plurielle qui avait renoncé à affronter les dogmes des traités européens.

Ils l’ont également connu en 2017, au terme du mandat de François Hollande, qui avait identifié un ennemi, la finance, mais qui a finalement mis toute sa politique au service de sa mainmise sur notre économie.

Notre vocation, celle du Parti Communiste, ne peut se résumer à commenter les dangers d’un scénario écrit à l’avance ! Elle est de contribuer à le déjouer et nous y mettrons toutes nos forces, toute notre énergie.

Les deux tiers des électeurs ne veulent pas du duel Macron-Le Pen ! 66%, c’est cette majorité que nous devons nous adresser.

Nous décidons pour cela de proposer à notre peuple, au monde du travail, à la jeunesse, aux électeurs de gauche mais pas seulement eux, à tous les Françaises et les Français, d’écrire ensemble un contrat, de conclure un pacte pour la France :

  • un pacte qui permette enfin de sortir la santé des mains des logiques marchandes et des laboratoires pharmaceutiques,
  • un pacte qui nous libère du poids de la finance et fasse jouer un autre rôle aux banques et aux assurances, pour créer des emplois,
  • un pacte qui ouvre enfin l’espoir pour chacun d’avoir un emploi stable, correctement rémunéré. Nous voulons porter le SMIC à 1500 nets tout de suite, pour toutes et tous ! Et une hausse générale des salaires.

Nous voulons donner les moyens à notre pays, à notre jeunesse de reprendre la main sur nos moyens de production, sur notre outil de travail, pour nous engager pleinement dans une véritable transition écologique.

Notre programme, notre ambition pour le pays, c’est de bâtir avec le peuple, avec la jeunesse, une république sociale, laïque, écologiste, féministe, démocratique.

Ce pacte, nous voulons le construire à l’occasion des élections présidentielle et législatives à venir.

Ecoutez cette jeunesse qui manifeste pour le climat, remet en cause les logiques de domination, qu’elles soient patriarcales ou capitalistes. Elle souffre tellement du système capitaliste, ce vieux modèle économique, à bout de souffle. La jeunesse est exigeante vis à vis des partis de gauche, comme le soulignait Léon (Deffontaines), hier dans sa très belle intervention.

Quand je vais à leur rencontre, dans les manifestations en faveur d’un revenu étudiant ou dans les manifs pour le climat, j’entends leurs exigences. Ils ne quémandent pas ! Ils veulent vivre, se former, travailler, libres, heureux et épanouis !

Quand je rencontre également de jeunes travailleur.se.s, ces ouvrier.e.s dans les usines, dans la fonction publique ces infirmières dans les hôpitaux, ces enseignants dans nos écoles, tout juste formés, entrant dans la vie active, et souffrant déjà d’un manque de reconnaissance, de conditions de travail pénibles, je me dis : Quelle honte pour notre pays de la mépriser ainsi alors qu’ils ont tant à offrir au pays. c’est avec eux que nous redresserons le pays, que nous construirons un nouveau modèle économique qui redonne du sens et du contenu au travail, aux emplois, et qui place le bonheur de chaque être humain, son émancipation, au cœur de tous ses choix.

C’est avec tous ces responsables syndicaux, ces énergéticiens, ces cheminots, tous ces salarié.e.s que je rencontre comme ceux de Renault, avec les fonderies de Bretagne à Caudan, qui dénoncent les logiques de concurrence, de compétitivité qui conduisent à délocaliser leur travail en République Tchèque et en Pologne. Je les ai écouté ceux qui sont postés, qui travaillent de 22h à 6h, à qui on a supprimé les pauses au nom de la compétitivité et qui n’ont plus que 2 pauses de 10 minutes. On en a fait des robots, on leur a demandé ces sacrifices en leur disant qu’ils garderaient leurs emplois. Et aujourd’hui, Renaut, l’Etat, les actionnaires leurs dit « on vous vend! On délocalise l’activité ». Mais quelle honte, quel mépris.

C’est avec ces artistes, ces créateurs mais aussi tous les intermittent.e.s du spectacle qui occupent les théâtres que nous imaginons tout le rôle et la place que la culture doit prendre dans la société, y compris en période de pandémie.

C’est avec toutes ces femmes et ces hommes, d’horizons tellement divers, de gauche et de droite que nous gagnerons le combat pour faire du vaccin contre le Covid un bien commun. Pour que nous puissions le fabriquer, une fois acquise la levée des brevets, sur toutes les chaînes de production de France, d’Europe et du monde !

Toutes ces voix, dans leur diversité, à leur manière, mettent en cause le capitalisme, la concurrence entre les salariés et les logiques de profit à tout prix. Ils exigent que les richesses produites servent à répondre à nos besoins plutôt qu’aux appétits de la finance.

Ils veulent que les 140 milliards d’euros d’argent public que l’Etat et les collectivités versent tous les ans aux entreprises – et surtout aux plus grosses – servent enfin à créer des emplois, à mettre en place vraiment et rapidement l’égalité salariale et l’égalité professionnelle femmes-hommes, à relocaliser le travail, la production en France, à respecter la planète et à tenir nos objectifs pour le climat.

Ils demandent de mettre fin au scandale de l’évasion et de la fraude fiscale, annoncé par chaque président de la République, mais toujours en vogue, faute de décisions politiques. Je peux vous dire qu’avec moi à l’Élysée, et Éric Bocquet à la tête d’un ministère dédié à ce fléau, ces délinquants en col blanc, ces bandits de grands chemins iront directement en prison. Cette évasion fiscale coûte 100 milliards d’euros à l’Etat, ce n’est plus possible! Nous remettrons la main sur l’argent qu’ils ont détourné ! Nous y mettrons un point final.

Ces hommes et ces femmes, ces familles qui ont bien du mal à boucler leur fin de mois, demandent de mettre fin aux inégalités qui se creusent de plus en plus, entre des riches qui n’ont jamais gagné autant d’argent et des retraité.e.s ou des salarié.e.s, du public comme du privé, qui malgré leur salaire, tombent dans la pauvreté.

Oui, nous voulons une France et une Europe libérées des dominations et des exigences d’une classe minoritaire, nous voulons une France solidaire, faite d’égalité réelle entre toutes et tous, de libertés reconquises, de fraternité humaine.

Une France où les services publics, les entreprises publiques, ne sont pas un problème, un coût, mais au contraire un puissant levier pour répondre aux besoins populaires et relever les défis du progrès social et de la transition écologique. Une France qui a enfin le courage de s’attaquer à la domination du capital, de construire de nouveaux droits pour les citoyen.ne.s et les salarié.e.s, dans la cité comme dans l’entreprise.

Oui, nous voulons une France de la fraternité, de la sororité.

Car nous sommes tous frères et sœurs d’humanité, tous égaux, quelle que soit notre couleur de peau, notre religion, notre origine. Nos différences sont une force, une richesse. En aucun cas un problème.

Ce peuple de France a su vaincre la monarchie et bâtir la République.

Il a su par la suite vaincre le nazisme et mettre en œuvre le programme des jours heureux, construire des avancées sociales sans précédents, à l’image de la Sécu ou de la création d’EDF dont nous venons de fêter l’anniversaire.

Il a su s’unir à chaque fois en portant des idéaux généreux, autour d’un projet collectif dans lequel chaque homme et chaque femme trouvait sa place, sans distinction.

Il a su gagner l’indépendance des peuples, la décolonisation de l’Algérie, du Vietnam, mettant fin à l’idée horrible de la supériorité d’une race sur une autre. Oui, il n’y a qu’une race, la race humaine.

Il a su faire vivre les droits des femmes dès 1871, lors de la Commune, bien avant que la loi l’impose.

Il a su donner une définition de la laïcité unique, exigeante, qui respecte la foi de chacun, garantit la stricte séparation entre l’Etat et les religions mais aussi la liberté d’expression et le droit au blasphème, tant attaqués ces dernières années. 

Notre projet pour la France s’inscrit dans cette histoire dont nous sommes fiers.

Et nous voulons le défendre et le faire gagner lors des prochaines échéances présidentielle et législatives.

C’est pourquoi je souhaite que nous puissions proposer aux Françaises et aux Français un programme nourri d’espérance et d’engagements.

Nous porterons ce programme, si vous le décidez, lors de l’élection présidentielle. Je suis prêt à mener ce combat, avec vous et avec tous les citoyens qui le partageront, jusqu’au bout, jusqu’à son terme.

Je le ferai en poursuivant nos échanges et nos rencontres avec les autres forces de gauche et écologiste. 

Et toutes les forces de gauche ont un incroyable défi à relever : celui de reconquérir les cœur et les têtes d’une majorité de françaises et de français autour d’un projet qui sorte notre pays du capitalisme, de l’exploitation des hommes, des femmes comme des ressources naturelles, qui bâtisse le programme des Jours Heureux du 21ème siècle !

Voilà ce que je leur propose : réunissons-nous, travaillons ensemble pour reprendre le pouvoir à la finance, pour reprendre la main sur nos choix économiques, pour redonner le pouvoir aux français, au monde du travail, dans toutes les entreprises. Voilà le pacte d’espoir, le pacte d’engagement que je propose à la France, à la gauche, au monde du travail !

Travaillons à reconquérir les cœurs et les têtes de toutes celles et ceux qui se réfugient dans l’abstention, qui n’y croient plus. Elle est là la force dont nous avons besoin pour empêcher l’extrême droite de prendre le pouvoir, pour empêcher la finance de le garder.

C’est aussi pourquoi je rencontrerai les responsables syndicaux, les responsables d’associations, d’ONG, toutes celles et ceux qui portent des propositions, des ambitions fortes pour notre pays.

C’est dans cet esprit que nous avons l’ambition de construire une candidature collective, ouverte, fraîche, rassembleuse et en même temps, de créer toutes les conditions, circonscription par circonscription, de rassembler nos concitoyens pour construire une majorité de gauche à l’Assemblée nationale !

C’est pourquoi je demande aux forces de gauche et écologistes de respecter notre choix et de maintenir ce dialogue utile entre nous. Nous devons travailler ensemble dans le respect de nos différences. Nous ne sommes pas adversaires. Nous ne voulons rien soustraire à gauche, au contraire, nous voulons additionner celles et ceux qui aujourd’hui, sont rouges dans leur cœur mais noirs de colère et qui s’abstiennent.

Nos différences à gauche ont toujours existé. Elles doivent nous permettre de pousser les débats à fond avec nos concitoyens et de les convaincre à nouveau de s’engager, de lutter, de voter.

C’est la seule voie pour ne pas renouer avec les erreurs, les reniements, les promesses non tenues, les renoncements que nous avons connus.

Et d’ailleurs, si tout le monde est d’accord pour déjouer le piège Macron/Le Pen, que faisons-nous, chacun, pour empêcher Le Pen d’être au second tour ?

Qu’est ce qu’on fait nous ?

Pourquoi devrions nous accepter comme une donnée incontournable, comme une fatalité, qu’elle soit qualifiée au second tour ? Est ce que nous aurions, nous forces de gauche, capitulé ?

Travaillons chacun, avec nos programmes, nos militants, nos candidats à aller conquérir une majorité de nos concitoyens et rendre les valeurs de gauche majoritaires dans ce pays ! Faisons gagner cette majorité dès le premier tour. Construisons une majorité de bonheur, de fraternité, de solidarité !

Voilà le scénario que nous voulons basculer !

Et nous voulons l’écrire aussi aux élections législatives ! 

Travaillons ensemble, dans le respect de notre diversité, pour faire élire une majorité de députés de gauche et écologistes à l’Assemblée nationale avec un nombre important de députés communistes en son sein.

Je veux ajouter quelques mots sur la conception de la campagne de la Présidentielle que nous mènerons si les communistes en décidaient ainsi le 9 mai prochain. 

Elle doit être l’affaire de toutes et tous. Elle doit être ouverte sur la société, sur le monde du travail, ouverte à toutes celles et ceux qui se retrouvent dans notre proposition de pacte.

Elle doit être ouverte à toutes celles et ceux qui veulent apporter leurs contributions, leurs idées.

Nous devons nous y préparer. Si le 9 mai, le choix est fait tous ensemble de se lancer dans cette grande bataille, c’est pour gagner, c’est pour que nos idées, nos propositions, l’emportent.

Il faut donc préparer ce grand débat dans cet état d’esprit : celui du rassemblement le plus large. Oui nous voulons convaincre des abstentionnistes, déçus par la gauche, aujourd’hui convaincus que la politique ne peut pas changer leur vie, de revenir aux urnes.

Nous voulons convaincre des hommes et des femmes en colère de ne pas voter pour celle qui crie le plus fort mais pour celui qui lui tend la main pour devenir un acteur du changement.

Nous pouvons convaincre des hommes et des femmes qui n’ont jamais voté pour nous et qui aujourd’hui ont pris conscience que les logiques de profit ont tué notre industrie, parfois leur emploi et leur territoire.

Soyons audacieux, autant dans les idées et les propositions que dans la pratique que nous mettrons en œuvre.

Nous avons une force que d’autres n’ont pas avec vous, avec ces 50 000 hommes et femmes militantes et élues de terrain, implanté.e.s dans les entreprises, dans la vie associative, combattifs dans les communes, les départements les régions, comme au Parlement.

Nous devrons créer partout des comités de soutien, les faire vivre, les ouvrir sur la société. Nous avons tous ces lieux où nous nous réunissons qui peuvent devenir demain autant de lieux d’accueil, de rassemblement et de rencontres autour du programme.

Nous sommes tous présents sur les réseaux sociaux qui pourront être mis au service de cette belle campagne, pour faire vivre nos idées, rassembler, convaincre.

Oui, nous pouvons construire cet espoir tous ensemble, avec le plus possible de nos concitoyens. C’est ce message que j’ai largement entendu dans notre conférence et je le partage !

Ayons cette ambition pour notre pays, pour la France, pour la République !

Je vous remercie. »

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.

Haïti : Seule la solidarité internationale avec la mobilisation populaire haïtienne fera tomber Jovenel Moïse ( #PCF )

Publié le 7/4/2021 par PCF

Dans l’indifférence générale des chancelleries occidentales et médias européens, le peuple haïtien affronte depuis deux mois l’une des phases les plus dramatiques de son histoire

En Haïti, l’État de droit n’est plus. Mais aucun des hérauts contemporains de la « démocratie et des droits humains » de notre siècle ne s’en émeut. Au contraire.

Depuis que, début février, le président Jovenel Moïse a passé outre manu militari la fin de son mandat constatée par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, en vertu de la Constitution en vigueur, il a su pouvoir compter sur le soutien actif de sa marraine, l’Administration étatsunienne, le consentement de l’Union européenne, et même de l’ONU, en la personne de sa représentante spéciale en Haïti, Helen Meagher La Lime qui fut, par ailleurs, ambassadrice des États-Unis en Angola…

Interpellé publiquement, Antonio Guterres, secrétaire général d’une ONU qui se fourvoie dans un appui à une « légalité électorale » des plus douteuses, devra bien répondre un jour à la question posée par le Mouvement Matris Liberasyon : « Pourquoi l’ONU, qui a toujours prôné la paix, la lutte contre la pauvreté et le respect des droits humains, encourage-t-elle l’implémentation d’une politique discriminatoire de déni systématique envers le peuple haïtien, en soutenant un gouvernement totalement illégal et illégitime ? »

D’autant que, puisque la Constitution lui donne tort, Jovenel Moïse a décidé d’en changer, par référendum, le 27 juin prochain. Ceci en vue d’une élection présidentielle, dès lors taillée sur mesure, prévue en septembre prochain et ardemment souhaitée dans une récente déclaration commune par les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU, « profondément préoccupés par la situation actuelle en Haïti ».

Des semaines de mobilisations et manifestations ne sont donc pas parvenues à briser cette épaisse muraille de black-out qui protège le pouvoir dictatorial en cours d’installation. Ce 3 avril encore, des centaines de femmes d’Haïti sont descendues dans la rue à l’occasion de la Journée nationale des droits des femmes, pour dire « Non à la dictature et à l’insécurité », non aux violences continuelles dont elles sont les cibles et « pour dénoncer le référendum et le soutien de la communauté internationale au président Jovenel Moïse ».

Tous les jours, la répression se renforce, les enlèvements crapuleux ou politiques se multiplient, et Jovenel Moïse maintient en prison sans jugement tout opposant à son pouvoir, soit des centaines de personnes parmi lesquelles des agents de la Fonction publique qui refusent d’appliquer ses ordres criminels. Le pays, déjà l’un des plus inégalitaires au monde, s’enfonce dans une crise sociale et économique. À cette date, aucun vaccin contre le coronavirus n’a touché même le territoire haïtien dont l’absence de politique de santé publique et la faiblesse des structures sanitaires empêchent toute mesure rigoureuse de l’évolution de la pandémie qui n’aurait fait officiellement que 252 morts.

Le peuple haïtien ressent un cruel besoin de solidarité et d’internationalisme – seul facteur capable d’enrayer le scénario décidé à Washington, New York et Bruxelles qui assurerait à Jovenel Moïse une mainmise pérenne et une soumission sans faille aux exigences étatsuniennes et occidentales.

Le Parti Communiste Français appelle les forces démocratiques et d’émancipation humaine de France et d’Europe, en liaison avec celles d’Amérique latine et des Caraïbes, à manifester leur pleine solidarité et leur soutien aux mouvements citoyens, syndicaux, politiques et à tous les secteurs de la société haïtienne – car ils sont nombreux – en lutte pour les droits sociaux et fondamentaux, la justice sociale, les libertés et la démocratie en Haïti. Il est grand temps d’imposer au gouvernement français lui-même un changement net d’orientation en se dégageant de celle imposée par les États-Unis guidés par leurs seuls intérêts géostratégiques et ceux de leurs firmes. En ne le faisant pas, la France prendrait une tragique responsabilité dans le cours des événements en Haïti et se disqualifierait pour longtemps encore aux yeux de nombreux peuples du monde dont les exigences sont piétinées par un ordre mondial insupportable.

Lydia Samarbakhsh
membre du CEN,
chargée de l’International

Solidarité des communistes avec les cibles des campagnes réactionnaires

Déclaration du Conseil Départemental du PCF des Hauts-de-Seine du 1er avril.

Proposition de motion pour la conférence Nationale :
Solidarité des communistes avec les cibles des campagnes réactionnaires

Les partis de droite et d’extrême-droite, encouragés par le gouvernement, mènent depuis plusieurs mois une offensive virulente sur le thème de l’antiracisme. Universités, journaux d’investigation, syndicats, partis d’opposition : tous sont flétris les uns après les autres et qualifiés d’islamo-gauchisme, d’indigénisme, de séparatisme. Cette folie maccarthyste a encore franchi un cap lorsque les mêmes ont demandé la dissolution d’un syndicat étudiant, l’UNEF, au motif qu’il s’y organise des réunions non-mixtes. Les féministes, habituées depuis longtemps à ce genre de réunion, se sont rapidement retrouvées sur le banc des accusés, ainsi que des personnalités pourtant modérées comme Audrey Pulvar. Tout contre-pouvoir, désormais, est suspect. Qui seront les suivants ?

Face à cette attaque décidée contre la liberté d’association, face à la manipulation de l’opinion publique qui l’a accompagnée, le mouvement social a su réagir avec fermeté, cohésion et solidarité. C’est l’esprit du communiqué syndical de la CGT, de la FSU de Solidaires, ainsi que des tribunes d’organisations syndicales, féministes ou antiracistes publiées depuis. C’est un point d’appui essentiel pour reprendre pied.

En effet, la gauche politique a manqué de clarté. Si les uns se sont tenus du côté des syndicats, les autres ont contribué à relayer la campagne réactionnaire dont, in fine, nous sommes tous victimes. Cette stratégie, qui fracture et démobilise les forces de l’émancipation humaine, a notamment été mise en œuvre par Manuel Valls, coutumier du fait. Il faut réagir, convaincre, repousser cette chape de plomb qui s’abat sur notre camp social et sur la République.

Dans l’échéance présidentielle qui se prépare, et quelle que soit l’option stratégique privilégiée par les uns ou les autres, nous souhaitons que notre parti s’engage pleinement dans la résistance et dans la contre-attaque à ces campagnes de dénigrement, de manière aussi unitaire que possible, notamment avec le mouvement social. Ce qui est en jeu est plus fondamental qu’un calendrier électoral : en clouant les forces de progrès humain au pilori, l’une après l’autre, ils participent à une tétanie dont la régression sociale est l’unique horizon.

Notre place est du côté de celles et ceux qui sont dans la lutte contre toutes les formes de domination et d’exploitation. La campagne que nous mènerons, quelle qu’elle soit, doit pleinement contribuer à élargir le mouvement de solidarité qui se forme autour des combats de l’émancipation.

L’e-Galopin N°253

EN CE 21 MARS 2021, JE TÉMOIGNE POUR NE PAS CAUTIONNER L’OFFENSIVE RÉACTIONNAIRE ET RACISTE !

Maryam hésite, les larmes coulent en silence, puis elle parle, ses parents de Mayotte -département français- sont de confession musulmane, elle a la peau noire. L’exemple qui montre la portée raciste du slogan de Marine Le Pen : « On n’est plus chez nous et ça se voit ».

Maryam est mariée à un « français de souche », comme l’est d’ailleurs sa famille depuis 1840. Elle habite Marseille dans une ville cosmopolite mais où le RN a réalisé 23,66 %.Elle travaille dans l’administration et grâce au patronyme de son mari, elle a pu quitter ces quartiers relégués socialement et ethniquement, ces quartiers accusés de faire sécession avec la république qui subissent toutes les exclusions.

Maryam, pour la 1ère fois, parle publiquement de l’humiliation subie régulièrement sur son lieu de travail, ces blagues racistes continuelles qui atteignent sa dignité de jeune femme noire et musulmane. Pour ne pas devoir affronter ses collègues de travail, démunie, elle opte pour l’autodérision, elle nous raconte qu’elle rit alors qu’elle a envie de pleurer. Elle s’arrête de parler puis pleure en silence. Elle se trouve dans un lieu certes mixte mais consacré au racisme et dans lequel je me trouve.

Bilal lui vit avec sa mère dans une ville de banlieue parisienne. Sa mère fait des ménages, elle veut qu’il réussisse, alors elle l’a retiré de cette école où il n’y a que « des noirs, des arabes et des blancs pauvres » pour qu’il fasse sa scolarité dans des écoles privées. Bilal ne veut pas décevoir sa mère prête à tous les sacrifices, alors il ne lui dira rien. Puis un jour dans un lieu de parole non mixte dédié au racisme dans un mouvement de jeunesse, lui aussi comme Maryam pleure puis raconte le racisme au quotidien dans un établissement où il est le seul « petit arabe ».

Ces pleurs chaque fois qui disent la souffrance, l’humiliation, l’atteinte à la dignité.

Une autre fois je vérifie que lorsque je raconte l’expérience raciste d’un de mes fils, on me croit et que lorsque Malika, maman marocaine raconte la même expérience raciste de sa fille, l’électrice de gauche à qui elle s’adresse ne la croit pas pensant qu’elle exagère.

Maryam s’est sentie autorisée à parler dans une réunion mixte dédiée au racisme, type de réunion assez rare il faut le reconnaître, Malika a été niée dans sa parole, délégitimée, quant à Bilal c’est dans un atelier non mixte dédié au racisme qu’il a réussi à exprimer ce qu’il avait toujours garder en lui.

Ces mêmes lieux non mixtes où des femmes entre elles parlent de leur vécu, sans peur de choquer avec la certitude que le groupe dans lequel elles s’expriment ne leur dira pas qu’elles exagèrent car le groupe de femmes comprendra ce qu’elles ressentent.

Ces réunions non mixtes, moments ponctuels de libération de la parole, Blanquer, ministre de l’éducation national les juge racistes et veut les rendre illégales, la droite veut dissoudre les organisations qui sont initiatrices de ces lieux de parole.

Quant à la gauche, les voix sont peu nombreuses pour dénoncer l’imposture, pour faire bloc contre une nouvelle offensive ultra droitière et raciste qui surfe sur une opinion déjà largement lepénisée.

Alors en ce 21 mars 2021, je m’adresse à mes camarades communistes, à mes amis insoumis, verts ou socialistes, pour leur dire qu’il est encore temps de se réarmer idéologiquement face à une extrême droite qui a su faire sa mue, depuis longtemps, en pervertissant les concepts républicains pour mieux les pervertir à des fins inégalitaires, autoritaires et racistes.

La stratégie de l’évitement sous prétexte de refuser de se placer sur le terrain identitaire n’enrayera pas la vague réactionnaire, bien au contraire. On n’a jamais vu une digue arrêter les vagues sans se mouiller.

Il est encore temps de réactualiser nos analyses, de s’approprier ces débats pour ne pas subir et faire du combat antiraciste un vrai combat politique à part entière.

Ne nous fourvoyons pas dans la diabolisation des racisés -ceux qui subissent l’expérience du racisme- qui sont accusés de dérives identitaires et communautaires, de rompre avec l’universalisme et renvoyés dos à dos avec l’extrême droite.

Les revendications des premiers, les dominés prônent l’inclusion dans la république, l’égalité et la reconnaissance, ils visent l’universel. Les seconds visent la hiérarchisation et l’exclusion du groupe dominant dans des logiques antirépublicaines.

Sachons repérer les vrais séparatistes et les vrais racistes, sachons mener les combats pour éradiquer le racisme, pour la dignité et pour que l’égalité devienne une réalité pour toutes et tous

Fabienne HALOUI, conseillère municipale et communautaire à Orange (84)

Membre du conseil national du PCF

Sénégal : Droits et libertés doivent être respectés et garantis ( #PCF )

Publié le 5/03/2021 par PCF

Le Parti Communiste Français (PCF) est grandement préoccupé par la vague d’arrestations de militants politiques et associatifs au Sénégal. Au contexte sanitaire marqué par la deuxième vague de la pandémie de COVID-19 et ses conséquences socio-économiques extrêmement éprouvantes pour les travailleurs et les classes populaires, il s’est ajouté depuis un mois un climat politique tendu. Sur fond d’accusations d’instrumentalisation de la justice et de complot ourdi par le pouvoir, une plainte contre le président du parti Pastef les patriotes, le député Ousmane Sonko, a entraîné dans le pays des mouvements de protestations de rue qui ont été durement réprimées.

Depuis une dizaine de jours, de nombreux militants de Pastef et d’autres partis d’opposition, des responsables associatifs, des syndicalistes sont arrêtés sur des bases plus que contestables et parfois de manière préventive. Parmi les personnes en prison, il convient de s’appesantir sur le sort de Guy Marius Sagna le dirigeant du Front pour une Révolution anti-impérialiste, populaire et panafricaine (FRAPP-France dégage), en grève de la faim depuis le 2 mars, dont le militantisme l’amène à un troisième séjour carcéral en moins de deux ans. La responsable du mouvement des femmes de Pastef, Maïmouna Diéye et seize de ses camarades sont restées en garde à vue quatre jours pour avoir voulu se rendre en délégation au domicile de leur leader.

Le PCF exprime sa profonde préoccupation sur la situation des libertés individuelles et collectives au Sénégal et soutient la demande faite par un nombre croissant de Sénégalais-es de libérer des militants politiques. Ces logiques de répression sont le signe d’un échec de la part du gouvernement et constituent un aveu de faiblesse. Les autorités du Sénégal sont-elles à ce point en difficulté pour agir de la sorte ? Il est toujours temps de rouvrir la porte du dialogue, dans le respect du droit et des libertés auxquels est attaché le peuple sénégalais. Le PCF invite le chef de l’Etat français à rompre avec une politique qui se fait complice par son soutien diplomatique et sécuritaire au Sénégal comme ailleurs avec pratiques autoritaires complètement anachroniques.

Parti Communiste Français

8 mars : grèves et manifestations #CGT notamment #Annecy 14h30 Préfecture et #Chambery 15h40 place de Genève devant la FNAC

Le 8 mars, ce n’est pas la journée de LA femme, ce n’est pas non plus la Saint-Valentin ou la fête des mères… C’est la journée internationale de la lutte pour les droits des femmes, c’est le moment de mobiliser pour gagner enfin l’égalité !

Le #MJCF lance la semaine du féminisme

Publié le 3/3/2021 par PCF

Comme chaque année, le MJCF organise, dans les lycées, dans les universités et dans les lieux de vie des jeunes, sa semaine du féminisme. Durant cette semaine, qui se tiendra du 1 au 8 mars, les jeunes communistes seront mobilisé·e·s dans toute la France pour porter haut et fort nos revendications féministes.

Nous serons donc sur le terrain pour mettre en avant nos propositions. Pour cela, le thème que nous avons choisi cette année s’inscrit en réaction à une réalité exacerbée par la crise sanitaire actuelle : l’inégalité entre les femmes et les hommes dans l’emploi et la formation.

Cette réalité était déjà bien connue, sa mise en lumière durant la pandémie n’a pas permis de changement notable. 25 % d’écart salarial entre hommes et femmes, le chiffre est répété année après année comme une fatalité. À ce chiffre s’en ajoute un moins connu : si le taux de chômage est le même, le taux d’inactivité des femmes est lui doublé par rapport à celui des hommes. Ce qui n’est pas sans conséquences sur les pensions de retraite. Le sexisme ne commence pas lors de l’obtention du premier emploi, mais s’enracine dès le plus jeune âge à travers “l’éducation genrée” (le fait de distinguer les goûts et les savoirs des filles et des garçons par des stéréotypes). Pour que ces chiffres ne soient pas une fatalité, il faut une politique égalitaire ambitieuse au service du progrès pour toutes et tous.

Il faut agir tôt : avec un service public de l’orientation qui permet de casser les stéréotypes et de réellement trouver une voie émancipatrice pour chacune et chacun. Cela passe par un cadrage national des diplômes pour qu’un CAP boulangerie soit rémunéré au même titre qu’un CAP assistant à la personne. Seules les qualifications doivent primer. Nous demandons également de conditionner les aides publiques aux entreprises à une politique salariale non-discriminante. Le versement des aides de l’État, l’argent public ne doivent pas servir à payer des employeurs sexistes. L’augmentation de nos droits : avec la semaine de 32 h pour mieux partager les tâches ménagères, mais aussi le CDI à temps plein comme une norme pour lutter contre les temps partiels (80 % de femmes). Des services publics de qualité tels que des crèches doivent être accessibles sur tout le territoire.

Ce sont toutes ces propositions que feront entendre les jeunes communistes au cours de cette semaine. En invitant les jeunes à se rendre aux mobilisations du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, pour défendre non seulement la place des femmes dans l’emploi, mais surtout un autre modèle de société réellement égalitaire, donc réellement libre et émancipateur. Nous nous ferons entendre aussi sur les réseaux sociaux en relayant nos propositions toute la semaine et en travaillant à faire connaître notre analyse notamment à travers une conférence : “Les femmes, des salariées comme les autres ?”, le jeudi 4 mars à 19 h sur la page Facebook du MJCF avec la participation de Saliha Boussedra, docteure en philosophie de l’université de Strasbourg et membre de la rédaction de Cause commune, où nous vous attendons nombreuses et nombreux. 

Clémentine Le Duey, coordinatrice nationale à la vie des départements.

Haïti : La place de la France est aux côtés du peuple haïtien, et non de ses tyrans ( #PCF )

Dimanche 28 février, des milliers d’Haïtiennes et Haïtiens sont redescendus dans la rue pour exiger le départ du dictateur en devenir, Jovenel Moïse, et pour dénoncer les enlèvements et disparitions forcées, la corruption des autorités qui composent le climat de violence quotidienne instauré par le chef de l’Etat haïtien.

Les arrestations sommaires et détentions sans jugement – de véritables kidnappings – se multiplient chaque jour. Pour assurer le règne de l’injustice et son pouvoir absolu sur l’existence de toute opposition, Jovenel Moïse a fait suspendre, déplacer, arrêter chez eux en pleine nuit et emprisonner sans procès, un nombre toujours plus important de militants des droits humains et de juristes, magistrats et fonctionnaires de justice qu’il considère comme récalcitrants. Des assassinats comme celui du bâtonnier du barreau de Port-au-Prince, Maître Monferrier Dorval, à l’automne et le massacre de Bel-Air, un quartier populaire du centre de Port-au-Prince, témoignent de la violence et de l’impunité du régime. La police haïtienne aux ordres de J. Moïse a donc renoué avec les sales méthodes des sinistres Tontons Macoutes allant jusqu’à tirer à vue sur les manifestant-e-s et à s’en prendre violemment aux journalistes afin de les empêcher de rendre compte de la répression policière sur la population.

Malgré cette situation, l’Administration Biden maintient contre vents et marées le franc soutien des Etats-Unis à Jovenel Moïse, et a même procédé à la déportation de réfugiés et migrants haïtiens mi-février.

Les grandes capitales occidentales, dans le sillon étasunien, restent bien discrètes. Il est grand temps de mettre un terme à ce silence ainsi que l’ont solennellement demandé à maintes reprises 82 organisations (syndicats, ONG, associations, mouvements paysans, féministes, citoyens) haïtiennes, françaises, belges, canadiennes, espagnoles, allemandes et béninoises. Dans leur appel du 22 février à l’Union européenne, elles rappellent que « le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire a déclaré constater la fin du mandat constitutionnel de Jovenel Moïse. (Et que), malgré cela, contre l’avis de juristes, de la Fédération des barreaux d’Haïti, de la conférence épiscopale catholique, de diverses organisations du secteur protestant, de médias, de syndicats, de mouvements féministes, des petrochallengers, de l’opposition politique et d’une grande partie de la société civile haïtienne, Jovenel Moïse s’accroche fermement au pouvoir et enfreint éhontément les règles du jeu démocratique.

L’Etat de droit n’est plus en Haïti. Se taire encore, c’est se rendre complice, c’est garantir l’impunité au régime dictatorial que Jovenel Moïse entend imposer en Haïti.

Le Parti Communiste Français (PCF) salue la dignité de la lutte du mouvement populaire haïtien et tient à réaffirmer son soutien au peuple haïtien et à la mobilisation en cours pour les droits, la liberté, la démocratie et la justice sociale.

Le PCF appelle instamment le gouvernement français à sortir de son mutisme et à dénoncer la répression en Haïti, à condamner le comportement de Jovenel Moïse.

Haïti est depuis des décennies la proie d’affameurs, d’accapareurs et de profiteurs. La souveraineté du peuple haïtien est entravée par les ingérences étasuniennes et les tenants du pouvoir au service des quelques privilégiés qui exploitent les richesses et ressources du pays à leur seul profit.

En pleine crise sanitaire due à la pandémie de la COVID19, alors même que les dégâts des derniers cyclones qui ont ravagé l’île ne sont toujours pas réparés, le peuple haïtien lutte contre la violence politique, l’autoritarisme et des inégalités sociales et économiques parmi les plus fortes au monde.

La place de la France est aux côtés du peuple haïtien, et non de ses tyrans.

Parti Communiste Français,